Photo-graphies et un peu plus…

La statue-surveillance

Comme vous vous en doutez, l’ancêtre de la vidéo-surveillance… Nettement moins discrète, beaucoup plus lourde et complexe à produire que celle actuellement déployée un peu partout dans le monde à tous les coins de rue, même si mille fois plus belle. La récupération des données, nécessitant par ailleurs des traducteurs langue des statues / espéranto – autant vous dire, une niche ! -, était également problématique : elle prenait un temps fou – 6 jours environ par journée d’observation – incompatible avec les délais imposés pour ce genre de mission de surveillance. La mutation électronique amorcée il y a 2 décennies après des siècles de bons et loyaux services de la statue-surveillance, en plus de banaliser les façades et les carrefours à l’extrême, a bousculé une génération de sculpteurs, même si une part non négligeable d’entre eux est étonnamment restée de marbre…

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Je me sens...

Jamais je n’ai encore utilisé les indicateurs d’humeur proposés par le réseau social bleu que je vois parfois fleurir sur les statuts de mes contacts afin d’auto-commenter l’état d’esprit dans lequel ils sont à l’instant t par un émoticône doublé de sa traduction verbale au cas où cela ne serait pas très clair et, à terme, avec l’idée, peut-être, de résumer une émotion parfois subtile à un rond, des courbes et des traits diversement placés. Je ne suis d’ailleurs pas certaine d’avoir envie de le faire. Mais, comme les longueurs à la piscine, je changerai peut-être d’avis un jour (même si, d’une part, je ne vais plus à la piscine et, d’autre part, j’en doute). Il n’empêche que le spectre émotionnel proposé – je suis allée voir quand même – est extrêmement large et donne l’impression d’être au rayon sauce soja dans un supermarché taïwanais (j’ai bien conscience que l’analogie est inattendue mais c’est probablement parce que vous n’avez jamais eu à en choisir une dans ces circonstances) ou alors face à ces tests de psychologie où l’on vous pose plusieurs fois la même question différemment pour s’assurer que vous ne dissimulez rien…

Comme j’ai du temps à revendre (ah ah ah !), je les ai recopiés un à un. J’avoue avoir été un peu surprise de les découvrir tous accordés au féminin, non que je ne sois pas une femme, mais c’est une attention qui rappelle à quel point rien n’est laissé au hasard dans ce monde connecté. Alors, voilà comment je – vous également – suis susceptible de me sentir : très bien (ça m’arrive), merveilleusement bien (encore mieux, ça m’arrive aussi), amoureuse (aussi), aimée (bah oui), calme (plutôt oui), triste (oui bien sûr), amusée (oui parfois aussi), ravie (ok, on a compris), hyper bien (version plus jeune de « merveilleusement bien » ?), cool (encore plus jeune ? je croyais que « cool », c’était has been), a froid (je ne connais pas vraiment ce sentiment et je me demande surtout si c’est la proximité du mot « cool » qui est à l’origine de sa présence), en pleine forme (yes !), fière (ça m’arrive), folle (tout dépend de quelle folie on parle mais une personne qui s’autoproclamerait folle le serait-elle vraiment ?), festive (alors, je peux faire la fête, quant à être moi-même festive… c’est l’humeur qui l’est me murmure-t-on dans mon oreillette…), en pleine forme (soit ils l’ont mis deux fois, soit je l’ai retranscris deux fois), heureuse (oui, globalement), bien (oui aussi), fatiguée (ça peut arriver), détendue (je ne sais pas), motivée (très souvent), surexcitée (je connais ça), nostalgique (rarement), positive (plutôt oui), maladie (oups, la transition…), a le coeur brisé (un lien avec la précédente option ?), dégoutée (par plein de choses oui), perplexe (ça dépend), très en colère (rare mais possible), optimiste (autant que possible), reconnaissante (oui, oui et oui – pensée pour mes parents…), contente (forcément ça arrive), déterminée (sûrement), chanceuse (à fond), super bien (on ne l’a pas déjà vu celui-là ?), incroyablement bien (variante du « merveilleusement »… qu’est-ce qui vous ferait opter pour l’un plutôt que l’autre excepté le fait que celui-ci est en milieu de liste et qu’il faut déjà pas mal hésiter sur son émotion pour en arriver là et du coup, ce serait peut être plus « dubitative » qu’il faudrait indiquer), impressionnée (par certaines personnes oui), soulagée (parfois oui), inspirée (j’y aspire), stressée (dire non serait un travestissement de la réalité), inquiète (ouais ouais), impatiente (oui et non), pensive (trop), terriblement mal (rarement mais si je me concentre sur certaines informations, souvent), en a marre (non, on ne peut pas dire ça), confiante (ça dépend des jours), spéciale (oui), funky (non pas vraiment), sereine (là, c’est une question piège mais comme on ne peut pas cocher plusieurs cases à la fois, sauf là, ça va), impuissante (non), effondrée (non plus), désespérée (non non), choquée (non), déprimée (mais non… bon, là, c’est le volet négatif apparemment, en bout de liste comme si on n’était pas déjà au fond du trou, il faut scroller, scroller vers le bas, négatif qui occupe nettement moins de mots que ce que l’on pourrait ranger du côté « positif » donc deux options : soit le réseau bleu plébiscite les gens globalement heureux soit les émotions négatives sont moins variées), furieuse (on peut aussi utiliser cette liste comme dictionnaire des synonymes donc), exaspérée (non), satisfaite (j’ai déjà répondu), ok (ça valait vraiment le coup de le préciser), formidable (oui), motivée (très souvent… lui aussi, deux fois…), déçue (ça arrive), perdue (littéralement rarement sauf dans les jardins et forêts), émue (facilement), crevée (il est 1h01, oui), belle (rho, la question…), en paix (ça fait un peu morbide je trouve), sûre (on attend la suite), angoissée (pas là), aventureuse (pas assez), pas mal (selon quels critères ?), cassée (non), seule (non plus), endormie (pas encore), curieuse (mon ADN), gâtée (oui), affamée (non), sarcastique (ça arrive), incomplète (effectivement, il me manque une dent), en sécurité (oui), faible (non), bizarre (non), a le cafard (pff, non), a le mal du pays (non plus), découragée (c’est reparti, non, enfin si parfois, mais je ne vais pas non plus tout dévoiler), prête (à aller au lit), confortablement bien (assise dans mon canapé), a chaud (bientôt), pas à sa place (si si… où vont-ils chercher tout ça ?), drôle (pas tous les jours), forte (pour siffler, oui), libre (ah ah ah), a peur (un peu), malheureuse (non), pas terrible (non), ennuyée (non), mieux (est-ce que ça veut dire que précédemment, j’ai mis que ça n’allait pas ?), très fâchée (bah non) et enfin, merci (le réseau bleu sait que c’est le mot que j’écris le plus souvent sur mon mur). Donc voilà, oui, je me sens merci… Je me sens merci du fond du coeur même !

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Des courbes et des lignes

Jamais je n’aurais cru mon moi de 2017 s’il était venu me voir en 2001 pour me dire, alors même que je refusais d’aller nager dans les piscines parisiennes car je trouvais que cela n’avait aucun sens d’enchaîner les longueurs pour enchaîner les longueurs – c’est comme si vous faisiez des allers-retours sur un trottoir pour marcher, sans autre but que de marcher ; d’ailleurs, pourquoi personne ne fait cela alors que des gens font le tour de parcs en courant, qu’ils font des longueurs en piscine ? -…

Oups, mayday, mayday, on a perdu Lou dès la 2e ligne ! Pardon, je reprends… Donc, jamais je n’aurais cru mon moi de 2017 s’il était venu me voir en 2001 pour me dire que seize ans plus tard, non seulement je ferai des longueurs dans des piscines, mais qu’en plus, je ferai le tour de stades en marchant vite… Vous vous dites que mon moi de 2017 n’est pas très charitable et qu’il aurait pu me donner des informations plus utiles, un peu à la Retour vers le futur 2 ? Oui, moi aussi, mais la vie est ce qu’elle est au moment où elle l’est. Ce qui n’est pas aussi fataliste qu’il n’y paraît. Je me remets dans le couloir de ma pensée sinon, je vais encore être rappelée à l’ordre.

Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis et je change d’avis donc… Bref, une migration désirée peut justement être l’occasion de prendre de nouveaux rythmes, que l’on aurait rejetés dans son cadre habituel de vie. De fait, un jour, en explorant ce campus de la banlieue de Taipei où j’allais passer quelques mois, je suis tombée sur ce terrain de sport, entouré, comme il se doit, d’une piste d’athlétisme. Si je n’ai jamais vu quiconque sur le terrain, en revanche, les couloirs avaient leurs habitués, en tenue de ville, de sport, des jeunes, des vieux, des marcheurs, des coureurs, des silencieux, des chahuteurs, des solitaires ou des groupes… Ils se retrouvaient ainsi en fin de journée pour faire un peu d’exercice. En l’occurrence, quelques tours du stade à des allures variables et, en tout cas, en phase avec l’objectif qu’ils s’étaient fixé. J’avoue avoir trouvé étrange de préférer faire le tour d’un terrain alors que le campus, bien plus grand, était arboré et offrait donc d’agréables balades. Pourtant, un jour, après les avoir observés une énième fois, je me suis lancée et mise sur la piste. Et j’ai commencé à marcher. Sans réfléchir. J’ai alors fait un tour, puis un autre puis un autre… Et c’était plutôt agréable. Alors, j’y suis retournée le lendemain puis le surlendemain, et de couloir en couloir, c’est devenu une habitude post-prandiale quasi quotidienne, une sorte de rendez-vous informel. On pourrait penser qu’il n’y a aucune surprise possible à faire en boucle le même chemin, jour après jour. Et bien, c’est vrai, et c’est aussi ce qui repose… enfin, sauf quand deux étudiantes se présentent en pull rayé sur les bandes de la piste… et quand des étudiants répètent une chorégraphie… et quand un escargot traverse les pistes… et…

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« Je fais remonter l’information » me lance-t-elle très sérieusement au téléphone alors que je lui fais part d’un dysfonctionnement du service. N’est-ce pas étrange, comme expression, « faire remonter l’information » ? Comme si, pour l’heure, ladite information n’était qu’en bas. Est-elle tout simplement en train de me dire qu’elle travaille en sous-sol et que ceux qui sauront quoi faire de cette précieuse information sont à des étages plus élevés ? Et en quoi le fait d’être en hauteur les aidera à la traiter mieux qu’elle ? Mon information, je l’imagine déjà griffonnée sur un bout de papier, roulée en boulette – ce n’est pas un roman non plus – et mise en boîte par l’opératrice qui la pose délicatement sur un siège de remontée mécanique à informations, au côté d’autres boites, afin qu’elle soit récupérée, à l’issue d’un parcours assurément kafkaïen, par les hautes sphères décisionnaires. Et maintenant que mon information est bien remontée, j’espère surtout que personne ne se mettra en colère !

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Esprit critique

– J’ai repéré un coin en contrebas. Je vais y faire quelques photos, j’en ai pour 10-15 minutes. 20 maximum… Tu viens ?

– Non, non, vas-y, je préfère rester lire dans la voiture.

Du temps passe… Beaucoup de temps… Trop de temps…

Moralité : ne jamais croire un photographe annonçant qu’il n’en a pas pour longtemps ! Car par définition, le photographe, on sait quand il part, mais impossible de savoir quand il reviendra !

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L'autre enseignement

Question mémorisation, il paraîtrait que nous retenons 10% de ce que nous lisons, 20% de ce que nous voyons en vidéo et 75% de ce que nous apprenons en nous formant. Des statistiques qui inviteraient presque à arrêter de lire.

Question mémorisation, il paraîtrait que nous retenons 10% de ce que nous lisons, 20% de ce que nous voyons en vidéo et 75% de ce que nous apprenons en nous formant. Des statistiques qui inviteraient presque à arrêter de lire.

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Ou alors, il suffit de lire 10 fois la même chose !

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L'égalité homme femme en rando

… on en parle ? Quand ils n’ont qu’à prêter attention au sens du vent, nous autres, partons en quête d’un endroit qui soit non seulement à l’abri des regards – ce qui peut nous conduire bien loin de notre point de départ (ne jamais oublier de semer des petits morceaux de pain sur le chemin !) – mais aussi dont le sol ne soit pas jonché d’herbes trop hautes et urticantes ni habitées par toutes sortes d’insectes évidemment sautillants et extrêmement dangereux… Vous rigolez mais un jour au Sri Lanka, une camarade de voyage a découvert une sangsue dans ses dessous ! Autant vous dire qu’elle était sang dessus dessous et que la gent féminine a préféré croiser les jambes, ce qui a nettement compliqué la fin de la rando il faut l’admettre. A posteriori, je trouve quand même étonnant (d’avoir pris cette photo, oui, certes, mais pas que…) que ces trois-là reproduisent la proximité des urinoirs collectifs pour se soulager alors qu’ils ont tout l’univers devant eux. On se croirait presque à la plage !

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Le lundi, c’est un peu comme le 1er janvier, on peut décider de prendre de bonnes résolutions pour les semaines à venir, idéalement les mois voire les années. Ainsi, si comme moi, face aux piles de papier noircies entassées en pagaille sur votre bureau, aux idées de projets griffonnées sur des carnets ou notées dans des mémos électroniques, et à celles qui vous traversent l’esprit au moment même où vous écrivez, auxquelles s’ajoutent des todolist en tous genres, vous ne savez pas vraiment par quel bout commencer, de telle sorte que souvent, pour éluder la problématique sous-jacente – votre incapacité à faire des choix – vous vous lancez dans quelque chose d’autre, d’imprévu, ou plutôt de non prévu, alors, ce duo est fait pour vous. (On m’a récemment dit que mes phrases étaient complexes, un peu alambiquées et parfois longues, j’ai failli m’en offusquer avant de réaliser que c’était sûrement un peu vrai, même vrai, ce qu’illustre parfaitement la phrase précédente ! )

Un matin brumeux, alors que, quasi désespérée, je m’apprêtais à nouveau à faire quelque chose d’imprévu pour éviter d’avancer sur quelque chose de prévu, une voix m’a lancé :

– Un grand maître m’a un jour donné la recette de l’organisation optimale. Aujourd’hui, je te la transmets (car vraiment tu fais n’importe quoi !). Es-tu prête ?

– Oui, bien sûr !, vous pensez, la recette de l’organisation, comment passer à côté ?

– Très bien, alors, c’est extrêmement simple ! Tout ce que tu as à faire, tu dois le répartir selon quatre catégories : le urgent et important, le urgent et pas important, le pas urgent et important, le pas urgent et pas important. Si tu préfères le mot « vital » à celui d' »important », remplaces. L’important est que ce mot te parle et incarne le moteur de ton action. Comme tu le sais, tout est une question d’équilibre dans la vie : si tu passes tes journées à faire des choses pas urgentes et pas importantes, tu vas vite te lasser et avoir l’impression de ne pas avancer (en plus de te leurrer) ;  si tu passes tes journées à ne faire que de l’urgent mais pas important, comme peut l’être la gestion du quotidien par exemple, kif kif. Donc, écoute bien ce que je vais te dire : tu dois évidemment commencer par ce qui est urgent et important, et enchaîner avec ce qui est urgent et pas important, mais, pour ne pas avoir l’impression de te laisser emporter par une vie dont tu ne maîtrises ni le rythme ni le contenu, il faut que tu t’autorises à glisser entre ces deux catégories du « pas urgent et important » – des projets personnels à moyen ou long terme par exemple – : c’est absolument essentiel même si, sur le moment, tu penses que ça n’est pas le moment !

J’ai évidemment tout pris en note, pensant voir poindre mon salut prochain, quand tout à coup, une ombre est venue m’assommer :

– Ok, urgent et important, urgent et pas important, pas urgent et important, pas urgent et pas important, j’ai bien saisi, c’est très clair. Mais comment fait-on pour déterminer dans quelle catégorie entre tel ou tel projet quand on a l’impression qu’ils sont tous urgents et importants ?

Sur cette question à double tranchant, la voix, non sans avoir toussoté quelques secondes, m’a alors répondu : « Et bien cela, toi seule peut le savoir ! »

Autant vous dire que je me suis lancée dans un autre projet. Imprévu bien entendu…

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Les caméléons

Toujours choisir la couleur de son uniforme en fonction du fond devant lequel on va patrouiller, ou inversement, ce qui entraîne potentiellement des travaux de peinture réguliers (et pas forcément heureux)…

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Le cauchemar éveillé

L’autre nuit, je me suis réveillée en sueur et sursaut ! Un cauchemar ! C’est rare pourtant ! Vous allez rire mais j’étais piégée dans un centre commercial. Le paradis pour certains. Je déteste les centres commerciaux. En fait, j’étais même coincée dans un centre commercial de Hong Kong. Donc grand. Et de luxe. C’était en fin de journée, il faisait nuit, mais on ne pouvait pas vraiment le savoir car il n’y avait évidemment aucune fenêtre ou baie vers l’extérieur, tout baignant dans une lumière artificielle blanche et froide en permanence destinée à plonger le consommateur dans une bulle hors du temps. J’avais naïvement pensé que traverser le Mall plutôt que le contourner me ferait gagner du temps. Toutes les boutiques étaient fermées (ce qui n’est pas la raison pour laquelle je qualifie cette expérience de cauchemar), il n’y avait quasiment plus personne, hormis ceux qui filaient prendre le métro dans les sous-sols, et cela faisait bien une demi-heure que je tournais en rond dans les allées, passant jusqu’à trois fois devant les mêmes mannequins narquois, dédaigneux et propres sur eux, à chercher une sortie piétonne pour m’extraire de ce monde factice. Je n’arrêtais pas de me répéter : « mais bon sang, ce n’est pas possible qu’il n’aient pas prévu de simple sortie vers l’extérieur dans ce fichu centre ! » C’est une phrase longue à ressasser, c’est vrai, et à un moment, elle s’est résumée à la répétition d’un gros mot commençant par p et se terminant par n. Flûte flûte flûte ! Voilà, c’est ça… Je commençais à avoir des sueurs froides, je m’imaginais forcer une sortie de secours et déclencher une foule d’alarmes tonitruantes, je cherchais par où j’étais entrée mais ne trouvais plus mon chemin, je pestais contre le capitalisme, le consumérisme à outrance, l’aveuglement collectif, j’accélérais le pas, je tentais de repérer une signalétique compatissante, j’avais de plus en plus chaud, je me suis réveillée en nage ! J’y suis retournée tout de suite ! Il était hors de question que je finisse mon cauchemar enfermée dans un centre commercial ! Je me suis mise en quête du parking, pensant, à juste titre,  qu’ils avaient forcément prévu une sortie pour les voitures ! Qu’ils ne pensent pas aux piétons, c’est une chose, mais aux voitures, impossible ! Et en effet, après un bain forcé et prolongé dans le monoxyde de carbone et quelques pas hasardeux entre des Tesla, et donc 45′ d’errances inutiles, j’ai enfin réussi à me faufiler hors de ce temple maudit (mais sans les gâteaux secs)… Le plus drôle a posteriori dans cette histoire ? Le cauchemar était éveillé puisque tout cela est vrai ! Méfiez-vous des centres commerciaux si vous allez à Hong Kong, eux seuls ont réussi à me faire sortir de mes « gongs » !

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