Savez-vous ce que je me suis dit en passant au dessus de la Staromestská à Bratislava et en regardant à gauche ? « Oh, on dirait une soucoupe volante ! » Peut-être avez-vous eu exactement le même réflexe d’ailleurs ! La remarque pourrait sembler totalement anodine. En réalité, elle est loin de l’être car en se faisant cette réflexion, nous affirmons que nous reconnaissons ici, dans cette forme particulière, à cette altitude là même si cela ne lévite pas, quelque chose que pourtant la quasi totalité d’entre nous – j’intègre l’humanité entière – n’a jamais vu et dont nous – en particulier la communauté scientifique – ne sommes même pas certains de l’existence… N’est-ce pas étrange d’avoir une idée préconçue de ce à quoi ressemble ce qui n’a pourtant jamais été observé ?
« Je fais remonter l’information » me lance-t-elle très sérieusement au téléphone alors que je lui fais part d’un dysfonctionnement du service. N’est-ce pas étrange, comme expression, « faire remonter l’information » ? Comme si, pour l’heure, ladite information n’était qu’en bas. Est-elle tout simplement en train de me dire qu’elle travaille en sous-sol et que ceux qui sauront quoi faire de cette précieuse information sont à des étages plus élevés ? Et en quoi le fait d’être en hauteur les aidera à la traiter mieux qu’elle ? Mon information, je l’imagine déjà griffonnée sur un bout de papier, roulée en boulette – ce n’est pas un roman non plus – et mise en boîte par l’opératrice qui la pose délicatement sur un siège de remontée mécanique à informations, au côté d’autres boites, afin qu’elle soit récupérée, à l’issue d’un parcours assurément kafkaïen, par les hautes sphères décisionnaires. Et maintenant que mon information est bien remontée, j’espère surtout que personne ne se mettra en colère !
La nature n’est pas bien faite… Enfin, si, la nature est bien faite, mais quand même, pourquoi a-t-il fallu que la vitesse de la lumière – 299 792 458 m/s plus précisément – soit à ce point supérieure à celle du son – seulement 340 m/s à 15°c et au niveau de la mer ? La lumière, elle, se moque de la température et de l’altitude puisqu’elle est capable de se déplacer dans le vide quand bien même elle ralentit un chouia lorsqu’elle a à se propager dans l’air. Et d’ailleurs, même si nous vivions sous l’eau où le son se déplace plus de 4 fois plus vite que dans l’air, le ratio serait encore largement en sa défaveur. Bref, le son ne fait pas le poids devant la lumière.
Et si dans nos petites vies quotidiennes d’êtres humains vivant sur Terre à une vitesse normale – quel que soit notre perception personnelle du temps qui passe -, nous ne nous en rendons généralement pas compte, il est une situation extra-ordinaire, lumineuse et tonitruante à la fois qui nous place face à cette terrible injustice : l’orage ! Un orage avec éclairs et tonnerres donc, sinon, c’est un peu comme des profiteroles sans amandes effilées grillées à la poêle jetées nonchalamment sur le chocolat fondant, il manque quelque chose d’essentiel pour que l’ensemble soit parfait ! Je fais donc partie de ces personnes que l’orage fascine. C’est simple, j’ai des étincelles dans les yeux, j’applaudis après des coups de tonnerre si assourdissants qu’ils donnent l’impression que la planète se fend en deux, je crie littéralement de joie et d’émerveillement lorsque de multiples éclairs viennent fendre le ciel et éclairer le monde de leur surpuissante lumière !
Evidemment, je cherche à prendre des photos et c’est à ce moment précis, après plusieurs essais infructueux – « pourquoi as-tu photographié l’immeuble d’en face ? » – que j’aimerais que le tonnerre soit celui qui annonce l’éclair et non l’inverse… Cela donnerait au moins un indice quant à leur survenue, alors que dans cette configuration décidée par les lois universelles de la physique – et qui ont tout de même fait du bon travail jusqu’à présent : nous existons… encore que je ne sois pas sûre que nous n’aurions pas existé si la vitesse du son avait été supérieure à celle de la lumière -, impossible de savoir d’où va partir le prochain éclair. Et évidemment, à cette vitesse, inutile de chercher à le rattraper ! Cela relève du coup de chance. Il ne reste alors plus qu’une chose à faire : se poser quelque part, lever la tête, scruter le ciel, attendre, vibrer, tressaillir, admirer et avoir le coup de foudre !
Avez-vous déjà assisté à un match de footOL ? Je suis tombée par hasard sur une partie l’autre jour mais je ne suis pas restée. D’ailleurs, je n’ai jamais vu de match en entier. Et pour cause, les matchs de footOL sont incroyablement longs, bien plus qu’une partie de base ball qui bat déjà des records – 8h25 échelonné sur 3 jours pour le plus long -. Au footOL, au moment du solstice d’été, dans les pays situés aux hautes latitudes, au-delà des cercles polaires arctique et antarctique (il y en a moins déjà), les matchs peuvent dépasser les 20h d’affilée ! Les joueurs, même s’ils ont le droit de se relayer, mettent des jours à s’en remettre…
Vous l’aurez compris, le footOL – pour Ombre et Lumière – est une variante solaire du foot classique. La saison commence plutôt au printemps et s’achève à la moitié de l’automne. Il se joue près d’un mur relativement haut et c’est son ombre sur le sol, dont la taille et la forme évoluent en fonction de l’heure de la journée, de la latitude du stade et de son orientation, qui délimite le terrain. Et si en début et fin de journée, le terrain est potentiellement très grand, il devient ridiculement petit lorsque le soleil s’approche du zénith. Cela rend les parties de footOL particulièrement intenses – et même drôles admettons-le – à ces heures, car, évidemment, les joueurs ne disposent plus que d’une surface extrêmement réduite pour se démarquer… Tout devient ultra rapide et s’apparente même parfois à un match de rugby tant les joueurs se bousculent pour ne pas être expulsés d’un terrain qui ressemble de plus en plus à un couloir, expulsion qui signerait la fin du match pour eux. De fait, même si c’est souvent le moment le plus chaud de la journée, c’est aussi celui où il y a le plus de spectateurs ! Quant au coup de sifflet final, il survient naturellement quand il n’y a plus d’ombre et donc que le terrain n’existe plus…
– J’ai repéré un coin en contrebas. Je vais y faire quelques photos, j’en ai pour 10-15 minutes. 20 maximum… Tu viens ?
– Non, non, vas-y, je préfère rester lire dans la voiture.
Du temps passe… Beaucoup de temps… Trop de temps…
Moralité : ne jamais croire un photographe annonçant qu’il n’en a pas pour longtemps ! Car par définition, le photographe, on sait quand il part, mais impossible de savoir quand il reviendra !
Dans la vie (c’est son grand retour !), il faut accepter d’être agréablement surpris par ce que l’on a généralement tendance à éviter voire dénigrer, en tout cas dont on n’attend rien en particulier. Par exemple, qu’une échoppe plantée au milieu d’une route et vendant des kebab et autres sandwichs défiant tous les conseils du PNNS introduise un peu de magie et de gaité dans une ville monochrome…
Il faut presque côtoyer les nuages pour pouvoir être témoin de cet étrange spectacle où les géants de verre des cités modernes, plutôt discrets par nature malgré leur taille, tirent leur révérence, troquent la verticalité pour l’horizontalité et se détendent de tout leur long quelques heures durant avant de se remettre au garde à vous…
Même les objets ressentent parfois un décalage entre ce qu’ils sont, ce que les autres croient qu’ils sont, ce qu’ils pensent être et ce qu’ils aimeraient être… Si la tâche n’est pas facile, certains réussissent malgré tout à se rapprocher de cet ultime objectif. J’en veux pour preuve ce panneau de signalisation qui s’est toujours rêvé gardien du temps et qui réussit, dans certaines circonstances angulaires, à se faire passer pour une horloge moderne ! Peu importe qu’elle soit figée à 10h23 ad vitam aeternam, l’essentiel, c’est d’y croire ! Alors, les autres suivront.
Parfois, en voyage, plein d’un entrain un brin naïf, on ne sait pas vraiment à quoi l’on s’expose… Mais si, sur le moment, on a la sensation de vivre un échec cuisant, on sait aussi que, passé l’agacement, cela fera de bons souvenirs. Par exemple, ce soir là, sur l’île volcanique de Lanyu, appelée aussi Ile aux Orchidées, postée au large de la côte sud-est taïwanaise, l’idée était de se greffer à un groupe de visiteurs pour aller voir et entendre les chouettes en pleine nuit dans la montagne. Un must a priori. Les premières minutes d’introduction chez le guide auraient dû me mettre la puce à l’oreille : logiquement, la langue de la soirée allait être le mandarin, et le guide, un passionné, allait être généreux en explications. Certes, faire une visite sans comprendre quoi que ce soit pouvait sembler étrange, mais, pour les chouettes, cela se tentait…
Après 15′ de scooter, la vingtaine de curieux que nous étions encore au début marque un premier arrêt dans l’obscurité. Le guide sort alors sa lampe frontale surpuissante et arrose de son rai artificiel les arbres alentours. L’idée n’est pas encore de trouver des chouettes – le clou du spectacle – mais d’autres petites bêtes – divers insectes en fait. Comme anticipé, les descriptions se font en chinois et le seul autre occidental présent, s’il commence par traduire quelques extraits de ce qui devient rapidement une conférence de troisième cycle en entomologie, finit par se lasser après la quatrième plante soulevée pour dénicher une petite araignée nocturne. Je comprends dès lors que je vais passer à côté de la soirée et décide donc de l’observer.
La première heure, tout le monde suit avec beaucoup d’attention. Nous chevauchons nos scooters – je suis passagère et dépendante de mon pilote – pour aller d’un spot à l’autre, nous descendons de nos destriers du soir, allumons nos lampes, suivons le guide qui nous montre ses merveilles et imite la chouette de façon régulière en espérant qu’une vraie lui réponde. La deuxième heure, alors que nous nous enfonçons dans l’unique route traversant la montagne, l’attention générale commence à pâlir. Toujours aucune chouette à l’horizon. Mais des plantes, des araignées, des phasmes… Je vis une expérience extracorporelle : je suis sur une montagne, en pleine nuit, avec un groupe de sinophones en scooters et lampes frontales, en train de chercher des chouettes avec un guide qui alterne hululements vains et explications qui, à mes yeux et oreilles, restent du chinois dans tous les sens du terme. Il fait bon, ça compense, le ciel est étoilé, ça compense doublement. Mais quand même.
Après 2h30 de balade nocturne infructueuse, des gens commencent à abandonner le groupe. Comme je les envie ! Il a beau faire nuit, le guide n’est pas dupe, il les voit s’enfuir. Et il poursuit son programme en trois points. Au bout de 3h, d’un certain nombre de hululements et d’évasions lâches, voilà qu’il repère une chouette. Une toute petite chouette là, au loin, sur la branche là-bas, au fond… Vraiment ? Tout ça pour ça ! Malgré tout, cela réveille tout le monde ! Nous avons fini par voir une chouette et nous nous disons tous que le Graal ayant été atteint, nous allons pouvoir rentrer au bercail. Le guide lance quelques mots, nous remontons en effet sur nos scooters et entamons la descente vers le village. J’arbore un grand sourire. Ouf, c’est bientôt fini ! Sauf qu’au lieu de tourner à droite pour rejoindre nos lits à tous, mon pilote, et quelques autres, virent à gauche. Vers un autre spot. C’est probablement ce qu’a expliqué le guide un peu plus haut, mais, bizarrement, l’info m’a échappé… Je regarde le village et mon lit superposé s’éloigner pour un temps indéfini, je ris de moi et de cette situation rocambolesque dans laquelle je me suis glissée inconsciemment mais volontairement, je me laisse porter pendant une heure encore – soit 4h au total – tout en étant désormais incapable de m’extasier devant les stars de la nuit même si elles sont assurément très chouettes ! Lasse et confuse, je jure mais un peu tard que l’on ne m’y prendra plus !
Question mémorisation, il paraîtrait que nous retenons 10% de ce que nous lisons, 20% de ce que nous voyons en vidéo et 75% de ce que nous apprenons en nous formant. Des statistiques qui inviteraient presque à arrêter de lire.
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Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
Course de gouttes de goudron fossilisées sur poteau de carrelet girondin. Recours à la photo pour statuer sur le vainqueur. Arrêt sur image. Egalité parfaite. 2 Share on Facebook