Photo-graphies et un peu plus…

Qu’ont en commun ces quatre photos hormis leur auteur ? Une même dénomination barbare, un même numéro matricule dont les propriétaires d’une certaine marque nippone (ce qui n’est pas un vrai indice compte tenu de leur nombre) identifieront facilement l’origine : DSC_0299. DSC_0299 une fois, DSC_0299 deux fois, DSC_0299 trois fois, DSC_0299 quatre fois. Adjugé, vendu ! Coup de marteau sec sur la table en bois de charme ! Vous là-bas, au fond, elles sont à vous ! Quatre photos différentes faites en des temps non simultanés et en des lieux distants de milliers de kilomètres.

Avec certains appareils, l’incrémentation semble possible à l’infini : le compteur avance sans réfléchir ni fléchir, ne rencontrant aucune limite sur son chemin. De fait, le preneur d’images sait exactement combien de photos il a faites, si tant est que cette information numérique ait à la fois un sens et un intérêt. Partons du principe que c’est le cas. Ma boîte à images, de seconde main, n’est pas de ces machines-là : elle a une frontière ultime au-delà de laquelle tout recommence… 9 999. Je peux en effet prendre 9 999 photographies avant que la boucle ne reparte, non pas à zéro mais à un… Logique, au fond, et même en surface, le zéro incarnant le vide alors qu’il s’agit justement d’un premier acte de naissance voire de métempsycose iconographique. Ainsi cette numérotation cyclique, à l’image d’un calendrier, délivre-t-elle aussi quelques informations temporelles, que, telles des crevettes roses, je me sens d’humeur à décortiquer.

Première donnée : disposer de quatre photos homonymiques signifie qu’entre la première et la dernière, j’ai pris 9 999 + 9 999 + 9 999 photos, soit, au total, 29 997 photos. J’en conviens, c’est absolument indécent et prouve – ce que j’avais déjà saisi – que j’ai totalement été aspirée par le gouffre du numérique, véritable invitation à la démesure. Car, évidemment, sur ces 29 997 photos, je n’aurai pas la prétention d’affirmer qu’elles ont toutes un intérêt. Ce qui soulève une question de poids : une photographie doit-elle avoir un intérêt ? Et si oui, pour qui ? Celui qui la prend, celui qui la regarde ? Quoiqu’il en soit, beaucoup de ces photos n’ont eu qu’une durée de vie très courte, ne faisant qu’un subliminal séjour dans la mémoire de ma boîte à images, heureusement – ou malheureusement en cas de mauvaise manipulation – amnésique. Nouvel examen de passage pour les rescapées suite au transfert sur ordinateur… Un face-à-face, qui gagnerait à être plus impitoyable, mais en entraîne néanmoins une nouvelle fournée à la poubelle virtuelle. Bref, si j’ai bel et bien déclenché 29 997 fois, un contre-maître recenserait bien moins d’images au final.

Deuxième donnée : la première DSC_0299 date du 21 mai 2010, la deuxième du 7 avril 2011, la troisième du 24 juillet 2011 et enfin la dernière, du 24 mars 2012. Un savant calcul mathématique – certainement faux – nous apprend donc qu’il s’est écoulé 321 jours entre les deux premières DSC_0299, 108 jours entre les deux du milieu, et 244 jours entre les deux dernières… C’est là que thermomètres, métronomes, baromètres et autres podomètres s’affolent ! 9 999 photos en 108 jours ! Certes, les circonstances étaient très particulières – année à vagabonder hors de mes frontières habituelles à découvrir, presque chaque jour, de nouvelles cachettes terrestres -, le constat n’en est pas moins inattendu. 9 999 images en 108 jours, c’est une moyenne de 92,58 images par jour, soit – si l’on considère que la fenêtre moyenne de prise de vue sur une journée est de 12 heures – fait 7,71 photos par heure. Admettons maintenant qu’il faut en moyenne 2 minutes pour prendre une photo – incluant le choix du cadrage, de l’angle, la mise au point, les réglages – cela signifie que, pendant ces circonstances très particulières, je passais près de 16 minutes par heure ouvrable à prendre des images. Autant dire que je vivais en parfaite symbiose avec elles. D’aucuns pensent sûrement que s’octroyer autant de temps pour capturer le présent empêche de vivre au présent. Puisque cette frénésie photographique me plaçait dans l’anticipation d’un futur où j’aurais souhaité revisiter un passé qui, pour l’heure, n’était encore que du présent. Ceux-là ont en partie raison, même si je veux croire le contraire. Car je me souviens clairement de tout ce qui entoure ces quatre images.

Errance solitaire – un piège car aucune autocensure consécutive à la présence d’une autre personne ne vient rompre la dynamique photographique – dans les rues de Sliema, en face de La Valette à Malte. L’omniprésence du catholicisme s’impose à tous ceux qui n’y sont pas habitués. Un instant, à force de lire ce « in god we trust » que je n’avais vu qu’outre-atlantique, je crois à une colonisation américaine de l’île méditerranéenne… Icônes à chaque coin de rue, églises démultipliées, pratiquants proclamés, jusqu’à ces invitations de porche là où, sous nos latitudes, nous nous contentons d’un laconique « pas de publicité »… Direction Vancouver pour ce cerisier japonais en fleurs. Cela ne fait que quelques jours que je suis dans cette ville envoûtante où je vais séjourner un trimestre. La ville est parsemée de ces arbres magnifiques dont les fleurs éclosent début avril. Les jours précédents, j’ai observé les bourgeons gonfler, s’épanouir, puis s’ouvrir jusqu’à atteindre cette incroyable, mais naturelle, explosion vitale. Quelques jours après, leurs pétales, aidés par la bise, sont tombés par grappes, tapissant l’herbe verte d’une neige qui ne fond pas, et de jeunes feuilles les ont progressivement remplacés. 24 juillet, Crater Lake. Reflet quasi parfait de cette caldera préservée sur les eaux à la pureté unique au monde où a poussé une petite île, s’évanouissant parfois dans la brume ou l’éclat solaire. On en fait le tour, l’observant de haut, de loin, avant de se frayer un chemin vers cette surface pacifique que l’on a presque honte de déranger… Enfin, là, très récemment, l’une des installations de Yann Kersalé, mon J-1 du 24 mars, transposition miniature et sèche d’une expérience artistique dans un bassin breton rempli d’algues géantes pour l’occasion. Vision qui me replonge quelques années en arrière, dans les eaux glaciales d’une baie située au delà des quarantièmes rugissants, frigorifiée dans une combinaison trop grande pour moi mais subjuguée par cette valse de laminaires entre lesquels se faufilent les rais du soleil. A l’époque, faute d’appareil insubmersible, je n’avais pas pris de photo. A l’époque, j’utilisais un argentique. Mais les circonstances étaient aussi très particulières…

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Une chose est certaine : vous aurez beau lire, relire, re-relire, re-re-relire et même re-re-re-relire un article, un journal, une lettre, un mail, un cartel, un texte lambda que vous avez rédigé et qui est destiné à être diffusé, il restera toujours au moins une couille timide. Une coquille si vous préférez. C’est comme ça ! Au bout d’un certain nombre de relectures, certaines lettres en trop ou en moins, certains espaces oubliés ou ajoutés, certaines fautes grossières ou totalement innocentes, deviennent irrémédiablement invisibles. Ce que vous savez parfaitement car ce n’est pas la première fois que vous écrivez un article, un journal, une lettre, un mail, un cartel, un texte lambda destiné à être diffusé. D’où l’intérêt, à un moment d’épuisement visuel absolument normal, de poser le papier en question sur un bureau qui n’est pas le vôtre, mais idéalement celui d’une personne douée avec les lettres, pour qu’elle puisse y jeter un regard neuf, celui-là même qui vous a quitté après la 6e relecture… Pourtant, malgré cette ultime précaution, il arrive que de vulgaires erreurs survivent au quintuple passage du peigne fin orthogrammairiphique… Heureusement, une fois l’article, le journal, la lettre, le mail, le cartel aux yeux de tous, il y a toujours une bonne âme pour vous annoncer, avec un grand sourire ou avec dépit, que vous en avez oublié une voire, quand c’est possible, pour vous corriger plus ou moins élégamment et discrètement… Maintenant, le but est de savoir où se trouve la coquille de ce texte !

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Et voilà, après le 2 en 1, et parfois le 3 en 1, voici le 365 en 1 ! Non, il ne s’agit pas du téléphone portable nouvelle génération. Enfin, 365… Un peu moins en réalité, ayant été victime, dans l’année, de plusieurs coupures Internet parfois indésirables et parfois désirées… Voici donc rassemblés sur une seule et même page les 365 – x duos, les x étant incarnés par un simple carré noir, le vide par excellence sur lequel il n’y a pas lieu de s’attarder.

Comme avec le premier Tour (22/02/2010 à 22/02/2011), il suffit donc de se rendre sur la bonne page, ou en cliquant directement sur la photo ci-dessus, pour tout (re)découvrir d’un bloc ! Survolez une image et elle s’agrandira, laissant apparaître le début du texte s’il existe ; cliquez dessus, le duo s’ouvrira dans un nouvel onglet et vous pourrez lire son histoire liée dans son intégralité…

Et si vous aimez, n’hésitez pas à vous manifester en cliquant sur le cœur présent sous chaque image ! Cela me fait toujours plaisir de voir ce compteur grimper… Et jusqu’à présent, le record atteint, par deux fois, est de 15. C’était le 1er janvier 2012 pour le passage à la nouvelle année et, le 24 novembre 2010 pour un duo qui, comble de l’ironie, ne comportait pas de photo mais un rectangle blanc, désespérément vide… pour la simple et bonne raison qu’il portait sur ces photos que l’on ne réussit pas à faire pour une raison ou pour une autre : la fameuse PPF ou photo pa(s/r)faite. D’ailleurs, j’en ai malheureusement une nouvelle à ajouter à la liste. Dans un grand magasin, rayon parfums. Sur la droite, une marque chic a son propre boxe. Deux ambassadeurs (de la marque seulement) discutent dans un coin. Et sur le côté, sont posées deux grandes colonnes cylindriques transparentes de 2m de hauteur et 90 cm de diamètre. Dotées d’une porte, elles sont vides, mais je vois instantanément ce qu’elles pourraient être : deux machines de téléportation ! Je me prends alors à rêver à un double cliché humoristique : sur la première photo, une personne serait dans le premier tube ; et sur la seconde, elle serait bien évidemment dans l’autre tube, l’air un peu affolé. Rien d’autre autour n’aurait bougé… Et bien, je l’ai imaginée, mais je ne l’ai pas faite. Je n’ai pas osé. PPF. Bref, vous pouvez profiter de la rediffusion maintenant avec Un tour du Soleil en duos : le retour !

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Ce que j’aime, entre autres, dans la photographie, c’est sa manière de nous apporter un nouvel éclairage sur le monde réel, en nous offrant la possibilité de voir, a posteriori, ce qui nous a échappé au moment présent, et ce, quelle que soit la concentration dans laquelle on s’était plongé pour capturer cet instant. En somme, une variation sur le voyage dans le temps, différent de celui, plus classique, qui consiste à raviver les souvenirs en revoyant les images de scènes passées. Evidemment, en revoyant cette image, je me souviens de ce qui a précédé mon entrée dans cette cour de musée et ce qui a suivi ; je me souviens avoir été agréablement surprise de découvrir cette façade vitrée occupant tout un pan de la cour. Et je me souviens de mon intention à ce moment-là : jongler, à la faveur des reflets, avec les époques, les architectures, la réalité, l’illusion. J’étais tellement préoccupée par le reflet et le trio posé à droite que je n’ai absolument pas vu ce qui se tramait en bas. Et pourtant, c’est bien le sol de cette cour qui, après coup, a attisé ma curiosité. Et plus particulièrement, sa double couleur, avec cette démarcation centrale, tranchante, presque artificielle. Sur le moment, j’ai même cru avoir manipulé l’image sans m’en être rendu compte, et il m’a fallu lever les yeux au ciel – sur la photo – pour me convaincre que je n’y étais pour rien : les vitres étaient teintes différemment et le sol était bien tapissé de pavés de deux couleurs. Je ne l’avais pas vu alors même que j’avais vraisemblablement un pied sur chaque couleur… C’est étonnant à quel point le fait de se fixer un objectif précis peut nous couper de ce qui gravite autour…

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Au même titre que le locking ou le popping sont des sous-divisions du hip-hop, la photocarphie est, vous vous en doutez, une sous-division de la photographie. Qui, comme son nom le laisse entendre, consiste à prendre des photographies depuis l’intérieur de sa voiture. Toutefois, deux autres conditions sont absolument à réunir pour pouvoir devenir un photocarphe : la voiture doit rouler et la photo doit être prise par le conducteur. Vous en conviendrez, l’exercice n’est pas facile, il peut même être dangereux. N’est donc pas photocarphe qui veut ! Je suis une photocarphe. Prudente. J’évite la photocarphie sur les autoroutes, mais peux m’y adonner dans les tunnels.

Un peu d’histoire… La photocarphie naît assez naturellement à la fin des années 50 aux Etats-Unis : les autoroutes inter-états font leur apparition et Kodak lance son film Kodacolor… Les jeunes Américains peuvent enfin découvrir leur pays en parcourant des milliers de kilomètres de routes fraichement goudronnées et aussi conserver une trace papier de leurs traversées grâce au film sus-cité facilitant les tirages. Totalement abasourdis par la beauté de certains panoramas sans être pour autant décidés à s’arrêter à chaque It’s insane, certains commencent alors à poser leur appareil photo sur leurs cuisses. Et, alors qu’ils conduisent, à prendre quelques photos d’une main en tenant le volant de l’autre. Les premiers essais, comme tous les premiers essais, sont désastreux. Mal cadrées, floues, déclenchées trop tard, les photos sont tout simplement ratées. Quand il n’y a pas d’accident… Mais, avec le temps et les kilomètres, le photocarphe – que l’on n’appelle pas encore ainsi – apprend à anticiper. C’est-à-dire à préparer son appareil – mise au point à l’infini, vitesse rapide… – mais aussi à se projeter un peu plus loin sur la route pour repérer les points de vue intéressants. Les prises de vue s’améliorent, le mouvement prend de l’ampleur et le mot de photocarphe fait son apparition. On en trouve une première mention dans une revue de photographie américaine, Eye Land, en juillet 1958. La revue a périclité mais le nom est resté. Bien entendu, comme tout art, la photocarphie a évolué au cours de ces décennies. Sur le plan technique d’une part, du fait de la mutation des appareils photos, de plus en plus flexibles, petits, légers, malléables et donc manipulables à une main. Et sur le plan de la méthode d’autre part avec l’apparition de courants parallèles de photocarphie, dont je fais partie : la photocarphie externe à copilote impliqué. Autrement dit, déléguer la tenue du volant – et donc, la direction – au copilote de mèche, pour pouvoir se déporter un peu et prendre sa photo en passant l’appareil photo hors de la voiture, histoire d’éviter les pare-brises et leurs mouches écrasées, les reflets et autres tracasseries parfois charmantes. Cela nécessite une confiance sans faille en son copilote, une capacité à maintenir le pied sur l’accélérateur avec la même pression pendant un certain temps (pas d’accélération réflexe ni de trop grand ralentissement au moment de prendre la photo par exemple), et enfin, une impassibilité à toute épreuve lorsque, d’aventure, une voiture arrive en face et son conducteur réalise, avec effroi, que, non seulement, vous êtes partiellement à l’extérieur, mais qu’en plus, vous ne tenez pas votre volant !

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Typiquement, une photo de route. Non, de train. Non, de route. Je ne sais plus. Je ne me souviens plus que de cette sensation éprouvée d’un équilibre naturel formé par ce trio : l’arbre, fragile mais résistant, sur la crête d’une colline désertée sauf par la broussaille ; un nuage tentaculaire et temporairement protecteur ; un astre solaire irradiant, à la fois menaçant et salutaire, autour duquel nous tournons en pensant que c’est lui qui tourne en rond… Le dialogue entre ces trois éléments me saute aux yeux. Comme une évidence.

Et c’est sur cette évidence que j’achève ce deuxième Tour du soleil en duos. Deux ans donc que je poste quotidiennement quelque chose. Ce qui commence à faire un paquet de choses. Et comme avec tout paquet de choses, deux options se présentent : soit on les oublie en les mettant dans un coin (et un coin virtuel ne prend pas beaucoup de place contrairement aux cartons), soit on essaye d’en faire quelque chose… La première est plus facile, mais invite à se poser une question : à quoi bon cette discipline quotidienne si ce n’est pour aboutir à « quelque chose » ? C’est une vraie question : ce que l’on fait doit-il avoir un but autre que celui de le faire, sur le moment, sans se projeter plus loin ? Par exemple, si je n’essayais pas de sélectionner quelques duos sur les 730 présents sur ce site et d’en faire un livre, par exemple, serait-ce ne pas aller au bout de la démarche initiée il y a deux ans ? Je ne sais pas. Mais j’ai envie d’essayer. J’entends souvent : « Qui ne tente rien n’a rien ! » ou « Tu (un « tu » général) n’as rien à perdre ». C’est totalement vrai, et pourtant, ça n’aide pas toujours.

Ce qui m’aide à rêver ? Le fait qu’il y ait vraisemblablement (c’est les stats qui le disent) une moyenne de 300-350 visites par jour sur ces pages, avec des pics rarement compréhensibles et des bas tout aussi obscurs… Cela a donc peut-être un sens de rêver et j’en profite pour vivement remercier cet auditoire en grande partie invisible. Alors, voilà, c’est décidé, je vais faire un tri. Et le tri prend du temps. Et ces duos prennent du temps. Et en même temps, je n’arrive pas à me résoudre à arrêter. Donc, je ne sais pas ce qui va se passer dans les prochains jours. Peut-être des photos et une légende bien sentie. Quelque chose de non systématique. J’ai plein de choses en rayon : un carnet de bord phototextuel réalisé sur un mois de préavis, une série de photos sur l’engagement social et politique des citoyens de Berkeley par l’intermédiaire de leurs fenêtres, des traversées continentales où tout finit par se mélanger… Ce sont rarement les projets qui manquent. Mais le temps. Or pour avoir du temps, il faut donc savoir s’arrêter, pour pouvoir le remplir avec autre chose. C’est très subtil le temps. Il faut sûrement une vie entière pour commencer à comprendre comment il fonctionne. Avant la fin, on ne fait que tâtonner, se laisser balloter… Et après, et bien, c’est trop tard !

En attendant, j’ai donc fait un double nœud. Mes chaussures sont bien attachées. Je peux avancer sereinement. Notamment vers un projet que je co-mène avec Kristophe Noël depuis novembre : Médyn. Le premier numéro de ce magazine de créations contemporaines devrait bientôt être diffusé sur la toile et trouver un écho écho sur ce site.

Bon allez, à demain ! Ou après-demain après tout !

PS : le premier Tour du soleil en duos est toujours visible ! Le deuxième arrive bientôt sous la même forme.

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Contrairement à ce que les apparences peuvent suggérer, je ne me suis pas muée en paparazzi, volant ainsi ce moment d’intimité et de complicité à ce jeune couple en quête d’aventure champêtre au cœur d’une campagne fleurie. Pour la simple et bonne raison que nous sommes en pleine ville. D’une ville qui voudrait donc faire croire qu’elle aussi, peut héberger un brin de nature dans laquelle ses habitants peuvent se lover en oubliant le tumulte et les curieux passants qui les entourent…

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Cela s’est passé en deux temps. La première fois, je ne m’attendais absolument pas à ce que j’allais découvrir dans cette seconde antichambre à la fois sombre et brillante de l’exposition consacrée à l’artiste japonaise Yayoi Kusama, la Dame à pois. Comme dans toute expo à succès, je suivais patiemment le fil des visiteurs, en accordant aux œuvres le temps que mes suiveurs me laissaient. Mais, arrivée dans cet antre physiquement réduit et pourtant aux dimensions virtuelles infinies, mon panurgisme a perdu sa laine et je suis restée là, comme une gamine, à admirer la symphonie lumineuse qui se jouait dans cette boite à musique intérieure aux cloisons – murs, plafond, eau pour le sol – parées de miroirs et où les hommes n’étaient plus que les ombres d’eux-mêmes. Respectant scrupuleusement les consignes de l’exposition interdisant toute photographie, j’avais soigneusement laissé mon filet à images dans son étui tout en enviant ceux qui avaient été moins regardant avec la rigueur locale.

En m’extrayant difficilement du rêve au bout de quelques minutes, j’avais déjà décidé de revenir. D’autant que, visiblement, cette pièce échappait au credo du « no picture please ». Sans pied, difficile, en effet, de rendre justice à la beauté épileptique de cette installation addictive aux humeurs changeantes et à sa douce folie totalement contagieuse… Car, après avoir maladroitement tenté de capter les points un à un et par milliers, impossible de ne pas se laisser emporter et porter par le mouvement et la dynamique que cette Infinity roomsFireflies on the waterinsuffle…

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Prenons une famille à forme lambda : une femme, un homme, deux enfants. Plongeons-là dans un environnement citadin, qui ne doit pas être une trop grande ville car cela change la donne. Arrive souvent un moment où les aînés de cette famille, appelés « parents », prennent la lourde responsabilité d’acheter une seconde voiture. Pour madame. C’est bien plus pratique pour aller chercher les enfants à l’école, les amener au solfège ou au karaté, à l’heure où papa est encore au travail. Oui, oui, les nouveaux pères s’occupent désormais de cela aussi. Mais là n’est pas le sujet donc je m’autorise le trait grossier.

Le propre de cette deuxième voiture est sa taille. Car voilà ce qui se dit dans les chaumières : « On va acheter une petite voiture pour maman ! ». Comprendre : c’est papa qui a la grosse voiture… La logique voudrait pourtant que ce soit le contraire puisque c’est maman qui fait le taxi et que papa est tout seul dans sa grosse et belle voiture. Mais, à nouveau, là n’est pas le sujet. Ce qu’il y a à retenir, c’est cette affaire de taille. Affaire qui semble avoir débordé du cadre de la voiture pour toucher celui de la photographie, qui requiert un autre type d’équipement à la diversité aussi large que les automobiles mais au coût plus modéré. Ainsi, quand monsieur et madame ont un appareil photo, n’est-il pas rare de voir un zoom dépasser de celui, plus massif, de monsieur alors que madame se satisfait d’un outil plus compact et plus modeste (donnant lieu à toutes les interprétations possibles que ce couple nous offre par ailleurs et sur lequel je ne ferai pas de mauvais jeu de mots). Car c’est bien connu, madame n’a pas besoin de plus… pour faire mieux !

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Un jour de février 2010, le 22 précisément, près d’un an après la création de ce site où il ne se passait pas grand chose à vrai dire, j’ai pris une décision : celle de m’imposer un rendez-vous quotidien avec deux de mes passions, les mots et les images, et de me servir tour à tour de l’une ou de l’autre, pour servir l’autre ou l’une à travers ce que j’ai appelé, quelques mois plus tard, des duos. Des micro-histoires photographiques. Une photo, un texte, rarement en rapport avec l’instant présent, même si toujours dictés par l’humeur du moment. Des duos jetés en pâture dans la jungle du Web, totalement invisibles donc. Au fil du temps, je me suis laissée prendre à mon propre jeu, celui d’avoir, chaque jour, quelque chose à dire ou du moins à présenter. Et de révolution en révolution, notre planète a fait le tour du Soleil. Quand le 22 février 2011 est arrivé, j’en étais donc à mon 365e duo. Je bouclais la boucle, comme on dit, assez fière d’avoir tenu le rythme sur la durée. Que s’est-il passé le 23 février ? Rien. J’ai laissé passer un jour sans, histoire de. Et puis, je me suis remise à l’ouvrage, chaque jour, sauf quelques uns (la petite liberté que je me suis donnée à l’issue de la première année…). Mais c’est une autre histoire.

Il y a quelques mois, j’ai lié ces 365 premiers duos entre eux, par leurs mots, faisant subjectivement écho à un autre duo, de telle sorte qu’il suffit, en théorie, de piocher un duo dans cette période pour que, de lien en lien, on en fasse le tour. Une porte d’entrée pour découvrir ou redécouvrir ces histoires. Qui s’accompagne aujourd’hui d’une deuxième approche, visuelle cette fois-ci, rendue réelle grâce, à nouveau, à Coralie Vincent (la webmestre de ce site). Il est toujours plus facile d’avoir des idées que de les réaliser… Et quand je dis : « ça pourrait être beau d’avoir toutes les images des duos sur une seule page, de passer dessus pour qu’elles s’agrandissent et que l’on ait le début du texte, et que l’on puisse cliquer sur l’image pour accéder au duo dans un autre onglet… », suivi d’un « c’est possible ? » qui ne laisse pas vraiment d’autre choix qu’un « oui », elle répond « oui ! Je ne sais pas trop comment pour le moment, mais je vais trouver. » Et évidemment, elle trouve. Je la remercie donc infiniment car, sans son aide plus que précieuse, mes petites idées resteraient virtuelles… C’est, à mon sens, la pire chose qui soit dans la vie d’une idée. Sauf pour les mauvaises.

Arrivée à ce point de l’histoire, je me hâte donc de vous inviter à un petit voyage dans le temps et l’espace avec Un tour du Soleil en duos. Là, sous vos yeux ébahis (si, si…), vous pourrez donc papillonner de jour en jour, ne faire que survoler les images pour les voir en grand ou aller plus loin, en cliquant sur elles et découvrant les textes entiers dans un autre onglet… Bonne visite !

PS 1 : La page peut mettre un certain temps à se charger, proportionnel à l’efficacité de votre connexion Internet… D’avance, merci pour voter patience…

PS 2 : N’hésitez d’ailleurs pas à cliquer sur les « + » à côté du cœur sous chaque duo… C’est une sorte de baromètre qui me permet de savoir, d’une part, que vous existez, et d’autre part, que vous avez apprécié.

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