Photo-graphies et un peu plus…

C’est étrange, on dirait que j’ai un peu le trac… Je teste virtuellement différentes deuxièmes phrases – celle-ci donc – en nettoyant nonchalamment les lettres de mon clavier comme s’il s’agissait de l’urgence du moment. C’est le trac, ça, non ? Un de ces petits gestes apparemment anodins qui nous trahissent lorsque nous sommes confrontés à des situations, des personnes qui nous déstabilisent et/ou nous mettent un tant soit peu mal à l’aise. Ainsi, dans pareilles circonstances, il paraît que je me pince aussi le bout du nez plusieurs fois de suite, tic dont je n’ai bien sûr pas conscience et que je troquerais bien, si j’avais le choix – je ne demande même pas sa disparition pure et simple -, par un geste un peu plus discret. Mettre les mains dans mes poches par exemple. Ceci dit, tout dépend du nombre de fois où je me sentirais obligée de les y plonger avant de retrouver mon calme, et avec lui, un comportement « normal ».

Donc, oui, j’ai un peu le trac. Mais, pour être tout à faire honnête, il commence à filer. Il y a quelque temps, j’ai décidé de marquer une pause dans la mise en mots de mes photos, mes « duos » comme je les ai appelés, pour me « contenter » de proposer, chaque jour, une photo titrée : je mets des guillemets car choisir une image et lui trouver un titre peut être aussi long que de l’accompagner d’un texte. Pas de fil rouge particulier si ce n’est une exigence d’évasion et d’errance ici et ailleurs, dans un monde réel ou fantasmé. Comme le temps passe toujours aussi vite, ce « quelque temps » remonte déjà à six mois. Des grandes vacances en quelque sorte ! Qui se terminent donc, ce qui est assez tendance ces jours-ci. D’où cette appréhension complètement auto-centrée : vais-je bien m’entendre avec mes nouveaux petits camarades de jeu ? Oui, ces mots que je vais assembler pour continuer à faire causer les images et réciproquement, comme je l’ai fait pendant 3 ans. Alors, dans les starting blocks, je tente de me rassurer en enfilant ma pétillante tenue de rentrée et décide que l’écriture, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas, ça se pratique ! Et qu’il est donc grand temps de se remettre en selle pour bien négocier le virage !

En attendant la suite, pour revoir ces six mois d’images, il suffit de cliquer .

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Une chose est certaine : vous aurez beau lire, relire, re-relire, re-re-relire et même re-re-re-relire un article, un journal, une lettre, un mail, un cartel, un texte lambda que vous avez rédigé et qui est destiné à être diffusé, il restera toujours au moins une couille timide. Une coquille si vous préférez. C’est comme ça ! Au bout d’un certain nombre de relectures, certaines lettres en trop ou en moins, certains espaces oubliés ou ajoutés, certaines fautes grossières ou totalement innocentes, deviennent irrémédiablement invisibles. Ce que vous savez parfaitement car ce n’est pas la première fois que vous écrivez un article, un journal, une lettre, un mail, un cartel, un texte lambda destiné à être diffusé. D’où l’intérêt, à un moment d’épuisement visuel absolument normal, de poser le papier en question sur un bureau qui n’est pas le vôtre, mais idéalement celui d’une personne douée avec les lettres, pour qu’elle puisse y jeter un regard neuf, celui-là même qui vous a quitté après la 6e relecture… Pourtant, malgré cette ultime précaution, il arrive que de vulgaires erreurs survivent au quintuple passage du peigne fin orthogrammairiphique… Heureusement, une fois l’article, le journal, la lettre, le mail, le cartel aux yeux de tous, il y a toujours une bonne âme pour vous annoncer, avec un grand sourire ou avec dépit, que vous en avez oublié une voire, quand c’est possible, pour vous corriger plus ou moins élégamment et discrètement… Maintenant, le but est de savoir où se trouve la coquille de ce texte !

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Rien sur la couverture. Rien sur la tranche. Ludovic Ligot existe cependant sur la 4e de couverture. Et est ainsi présenté : «Ludovic Ligot, qui a recueilli les propos, est journaliste scientifique. Il écrit pour la presse généraliste et scientifique. Il a publié un livre en collaboration avec Etienne Klein (Pourquoi je suis devenu chercheur scientifique, éd. Bayard).»

Les premières pages se livrent.

Une fenêtre sur le ciel
Dialogues d’un astrophysicien et d’un théologien
Avec la collaboration éditoriale de Ludovic Ligot.

Voilà qui est intrigant. En tout cas, voilà qui m’intrigue. Que veut dire « collaboration éditoriale », que signifie « propos recueillis » ? Enfin, qu’y a-t-il réellement derrière ces mots ? C’est pour avoir une réponse à ces questions que j’ai recueilli les propos de Ludovic Ligot, l’homme invisible. Un créateur de l’ombre parmi d’autres sur lesquels j’avais envie que la lumière, fut-elle faible, se pose.

« L’homme invisible » n’est pas une histoire photographique comme ont pu l’être Autour de Gilles, La chute du mythe de Times Square, Le tour du Cartier ou Otages de la nuit. Ici, à l’origine, il y a des mots et non pas des images. Des mots mis en images donc et qui donnent matière à penser.

Et la première occasion, pour moi, d’utiliser Issuu… Il vous suffit donc de cliquer sur l’image au-dessus et de découvrir cet entretien, en tournant les pages, comme vous le feriez, avec un magazine…

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Commençons par le début. Et au début, il y a toujours une illustration. L’image au-dessus, là. Différente de celles que je mets en ligne généralement sur ce site. Et pour cause, c’est la couverture d’une des dernières nouvelles de Kristophe Noël, « Fracas », en accès libre sur son tout nouveau blog littéraire, k. Une commande spéciale puisque je lui avais, moi-même, soufflé le sujet de la nouvelle !

« Fracas » ou les tribulations héroïques d’un français en plein cœur d’une gargote japonaise d’Osaka, pour paraphraser le début du titre d’un fabuleux livre de Frédérick Tristan. Je vous laisse chercher, trouver et savourer !

Revenons à Panurge. « Fracas », c’est drôle, c’est remuant, c’est loufoque, c’est un délice, ça se boit comme un verre de saké !

N’en jetez plus, la coupe est pleine, vous dites-vous ! Et non ! Lorsque vous en aurez achevé la lecture, rincés, vous pourrez ensuite vous plonger dans « Le Magicien » et « Le piano »… Les deux sont un brin surréalistes, mais c’est ce qui fait la patte de Kristophe Noël. Un grain de folie enthousiasmant, motivant, rafraîchissant et que l’on a envie de suivre… Ce que je fais depuis plusieurs mois… Kristophe m’a un jour demandé de lire un de ses textes, en fait son premier roman, Je ne suis plus japonais sauf en hiver (voir la première bande annonce littéraire au monde…), et rapidement, nous avons commencé à travailler ensemble. Avec moi dans le rôle de la méchante bien sûr, celle qui dit un peu plus de sel ici peut-être, un peu plus de poivre là je pense, et puis, ça, c’est peut-être mieux ainsi…

C’est un réel investissement et je n’en avais pas forcément conscience au départ. D’autant que le garçon est très productif : je vous invite, pour vous en convaincre, à découvrir la liste des titres des nouvelles qui vous attendent dans les prochains jours ou semaines… Mais, au risque de paraître un peu trop rose bonbon, je n’ai pas hésité plus d’une micro seconde. Plusieurs raisons à cela : Kristophe est un ami et ça, c’est précieux ; j’aime l’écriture et l’édition sonne régulièrement à ma case « projet » (la porte s’ouvrira bien un jour… là, maintenant ?) ; mais surtout, Kristophe a du talent, je crois en lui, l’écriture le nourrit fantastiquement (spirituellement, on s’entend), il y met une énergie admirable, donnant parfois des complexes, et j’ai tout simplement envie qu’il accède à son rêve… de publication !

Les rêves, nous en avons tous à la pelle. Parfois, certains se réalisent et c’est un bonheur indéfinissable, mais souvent, ne nous leurrons pas, nous finissons par lâcher un « j’aurais voulu… », petite formule assassine qui dit, en deux mots, que nous n’y croyons déjà plus. De fait, quand un rêveur croise une rêveuse, forcément, il y a du souci à se faire… Les voilà qui y croient dur comme fer à deux ! Et je veux croire que la persévérance, la patience et le travail mènent plus haut que ces barrières, ces murs, ces obstacles qui se glissent parfois sur nos chemins… Bref, allez vous balader dans le monde de k, et vous m’en direz des nouvelles ! Ah, ah, ah…

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J’évoquais les interdictions il y a quelques jours, voilà que le mot « contrainte » me vient à l’esprit. Ainsi qu’une conversation lointaine portant sur l’écriture. A laquelle il faut associer des contraintes pour qu’elle mûrisse, qu’elle s’améliore, qu’elle n’avance pas ses mots aveuglément et sans objectif précis. La contrainte, c’est le moteur des Oulipiens, par exemple. Ecrire un texte sans la lettre la plus utilisée en français, à savoir le e, un exploit de Georges Pérec dans La disparition. Il y en a déjà 15 dans ma phrase précédente. Les oulipiens poussent certainement l’exercice à son paroxysme. Et il est forcément des contraintes moins contraignantes. La contrainte bride-t-elle l’imagination pour autant. C’est ce que l’on pourrait penser d’emblée. En fait, ne donne-t-elle pas plutôt un cadre dans lequel exprimer cette imagination ? Ne pousse-t-elle pas à trouver des artifices pour sortir de cette zone de confort créatrice (encore) et donc, à inventer. Mais toute contrainte n’est pas bonne à prendre. Et la contrainte peut même être stupide. J’ai des noms.

Pendant que j’écris ces quelques lignes, je ne cesse de penser à la photo que je vais pouvoir mettre pour les illustrer, ou plutôt, les compléter. Car, la contrainte en photo existe aussi. Elles peuvent être techniques (photo de nuit nette sans flash par exemple), temporelle (une série au 1/60 s), d’angle (le monde au 50 mm), colorimétrique (un élément rouge dans chaque image)… Cela peut aussi être prendre une personne en photo de très près sans qu’elle ne s’en rende compte…

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