Photo-graphies et un peu plus…

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Que l’on atteigne le bout d’une rue, le sommet d’une montagne ou le palier d’un 5e étage, une seule question se pose : qu’y-a-t-il de l’autre côté ? Si ce que l’on a traversé auparavant peut nous donner des indications, personne n’est à l’abri d’une surprise. Ainsi, après plusieurs heures de marche dans le grand blanc, cernée par une nature toute puissante et monochrome, je ne m’attendais absolument pas, en m’approchant fébrilement du bord instable de la falaise, à découvrir, en contrebas, cet imposant pylône électrique. Je n’ai pas pu m’empêcher de le trouver déplacé, de le percevoir comme un intrus dans ce paysage immaculé. Le stigmate de la présence de l’homme et de sa colonisation excessive de son propre habitat quand bien même ces fils sont évidemment salutaires pour ceux qui peuplent ces hauteurs…

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C’est sûrement à cause des vaches françaises, assurément bien plus valeureuses que les autres, ou alors de la densité de leur lait, qui oblige les garçons de café à faire des efforts musculaires supplémentaires, ou mieux encore, de sa qualité incomparable, qui mérite salaire comme tout travail… Peut-être une taxation spéciale sur ce pourvoyeur de calcium dans la capitale ou une propension partagée par les cafetiers à prendre leurs clients pour des pigeons (j’ai pourtant cherché, sur l’encyclopédie libre universelle, mais le columba parisianis n’existe pas)… Je ne vois en effet que cela – surtout la dernière – pour expliquer que le café au lait, le café crème, le cafe con leche, le coffee with milk or cream, ou encore le latté, cette combinaison simple mais néanmoins délicate de café et de lait donc, coûte deux fois plus cher qu’un petit noir à Paris alors qu’il l’est à peine plus partout ailleurs, surtout à l’étranger. Si l’on rapporte la quantité de liquide blanchâtre versée dans chaque tasse à son prix, le lait devrait avoir le goût du safran, le vrai ! Je sais, il y a des choses bien plus préoccupantes dans la vie, mais cette cruelle injustice m’exaspère… Peut-être moins, ceci dit, que le fait de devoir payer l’eau chaude pour un café allongé. « Bah oui, le dérèglement climatique, ma bonne dame, il faut bien compenser les émissions de carbone qui s’échappent en chauffant votre eau, payer l’électricité de plus en plus chère et puis l’eau surtout… On dirait que vous ne vous rendez pas bien compte : la Terre va bientôt en manquer ! » Ah la la, elle a bon dos la planète !

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« Combien de fois vais-je devoir te répéter de regarder devant toi quand tu marches ! » Enfant, on a tous « vu » cette petite phrase sortir un certain nombre de fois de la bouche de nos parents et nous arriver aux oreilles comme un écho lointain alors que l’on se laissait à regarder ailleurs. Ailleurs, c’est-à-dire pas devant soi donc. Evidemment, cela partait d’une bonne intention :  éviter un choc frontal avec un poteau, provoquant pleurs, bosse et remontrances – « je t’avais prévenu mais tu ne m’écoutes pas ! » – voire un être humain, ce qui est le comble de la mauvaise éducation – « ces jeunes parents ne savent pas tenir leur enfant ! De mon temps… ».

Bref. Parfois, je trouve qu’il n’y a rien de plus triste que de regarder devant soi. Les balayages systématiques du regard, certes potentiellement risqués pour notre intégrité corporelle, sont bien plus riches et mènent parfois à de drôles de rencontres. Ce n’est en effet pas en regardant devant moi que je serais tombée (ah, ah) sur ce squelette faisant la vigie sur un toit à deux doigts d’une ligne électrique… Humour décapant invitant à imaginer la suite : tourner autour du duo câble / corps pour forcer le point de contact virtuel et fatal, entrer en communication très étroite avec notre cerveau pour qu’il envoie quelques impulsions électriques bien calibrées à notre index, recevant ainsi l’ordre d’armer puis de déclencher ! Grillé !

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