Un samedi matin comme un autre. Direction la plage de Rochebonne. Un groupe en combinaison noire entre timidement dans l’eau fraîche pour une randonnée, tumultueuse, d’une heure en pleine mer. Aujourd’hui, c’est baptême de longe-côte, une activité sportive douce aux bénéfices multiples pour la santé qui s’est fortement développée ces dernières années sur les côtes françaises… La Manche n’a pas les vagues dans sa poche. Elle est agitée, l’initiation, physique voire éprouvante, n’en est que plus tonique et euphorisante !
Lui n’a assurément pas peur de ce qui se profile de l’autre côté. De la vague. Même si l’idée est justement de ne pas l’atteindre. L’autre côté. Car cela signifierait qu’il l’aurait ratée. La vague. Lui, il préférerait la prendre. La vague. Debout, même. L’effleurer. A peine. La sentir se dérouler sous ses pieds. Et cheminer avec elle le plus loin possible. Debout, toujours. Jusqu’au bout. Jusqu’au point de départ. La plage. Alors, pour mettre toutes les chances de son côté tout en sachant dans sa chair que ce n’est pas à lui d’en décider mais à l’océan, il observe calmement les vagues déferlantes, la houle lointaine et les surfeurs depuis la plage. Après quelques minutes faussement silencieuses, il se penche vers sa planche posée sur le sable encore tiède de la belle journée déclinante, accroche son leash à sa cheville droite, et entre dans l’eau, refroidie par le départ du soleil, qui tend ses muscles comme un réflexe. Il progresse lentement, non que le fond soit jonché d’obstacles. Il continue simplement de se mettre en condition. Et maintenant, de repérer les espaces. Ceux dans lesquels il va pouvoir se glisser. De repérer le moment. Celui où il va pouvoir s’élancer enfin pour aller la chercher. La vague.
Et l’adage dit : « Qui se ressemble s’assemble »… En l’occurrence, dans le cas présent, je serais plutôt tentée de l’inverser pour le transformer en : « Qui s’assemble se ressemble ». Dans certaines cirsconstances, en particulier, de représentation publique, je plébiscite l’harmonie vestimentaire au sein du couple, notamment colorimétrique, en optant, entre autres possibilités, pour des couleurs complémentaires. C’est symbolique bien sûr (peut-être même un cliché pour les rabat-joie). C’est beau aussi. Et le beau est toujours un ravissement pour l’esprit.
Ce quatuor, dont les paires bleue et jaune ne se connaissent a priori pas, semble plutôt atteint du « syndrome du jumeau », ce qui est totalement différent ! Ne cherchez pas dans Wikipédia, il n’existe pas, je viens de l’inventer. Mais je suis certaine que cela ne vous empêche pas de deviner ce dont il s’agit car vous vous êtes forcément retrouvés face à des jumeaux-melles habillé-es à l’identique (c’est assurément bien plus pratique pour les parents devant déjà se dédoubler pour assurer la maintenance de base). Un face à face soulevant deux types de réaction : « Oh, c’est mignon, ils sont habillés pareil ! » versus « C’est malin ! Je n’arrivais déjà pas à les distinguer, c’est pire maintenant ! ». Le culte du même poussé à son paroxysme.
Est-ce le même critère de « praticité » qui préside chez ces couples ? Achètent-ils tout en double ? Se concertent-ils le matin pour décider de la tenue du jour ? Ou, pire, n’ont-ils pas conscience que d’une certaine manière, ils se diluent l’un dans l’autre, et donc s’effacent en tant qu’individu pour former un tout indivisible, une cellule en somme ? Ce qui soulève une question majeure à laquelle je ne répondrai pas ici : qu’est-ce que le couple ? Où commence le « nous », où s’arrête le « je » ?
Evidemment, lorsque j’ai pris cette photo, je n’ai pas pensé une seule seconde à toutes ces implications sociales et personnelles. J’ai trivialement été attirée par le comique de l’effet miroir à peine rompu par la femme de droite, subtil intrus car la seule à ne pas tenir d’appareil photo… Mais on ne sait jamais vraiment où l’analyse a posteriori d’une image peut nous conduire.
En pratique, toutes les photos figurant sur ce site sont en vente. N'hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements !
Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
Pour (re)découvrir en un clin d’œil et sur une seule page les micro-histoires photographiques publiées en ces lieux virtuels :
- entre le 22/02/2010 et le 22/02/2011, voici Un tour du Soleil en duos…
C’est sur ce genre de détails que les publicitaires devraient mesurer l’impact de leurs annonces ! Une banale affiche A4 noir et blanc vantant les avantages d’un cours de boxe malto-thaï – un concept en soi à coup sûr – où, vraisemblablement, vous ne rencontrez que de jolies filles, sachant se défendre ! Et un […]
La vie du photographe est ponctuée de diverses questions existentielles, lesquelles sont essentiellement liées à la lumière. Rien d’étonnant à cela dans la mesure où photographier, c’est, littéralement, écrire avec la lumière. C’est donc en analysant cette lumière ambiante disponible – extérieure, intérieure – et en la corrélant à son intention, en somme à l’image […]
Rouler, traverser la campagne tunisienne en voiture, admirer le paysage fleuri, vert et printanier, se dire que ce pays est beau, et tout d’un coup, retomber sur ces deux yeux noirs encadrés de terre qui me regardent passer et se dire qu’ils l’ont déjà fait, dans le passé, 547 jours auparavant pour être précise. Je n’aurais […]