Photo-graphies et un peu plus…

Sonospace

Je n’ai jamais essayé de crier dans l’espace, pour la simple et bonne raison que je ne suis jamais allée dans l’espace autrement que par écran interposé ou conscience translatée – et il y a d’ailleurs de fortes chances que mon expérience intersidérale se limite à ces simulacres, lunettes 3D ou pas -, mais, à en croire l’accroche du mythique Alien, le 8e passager qui, à l’époque, avait fait beaucoup de bruit, et résonne toujours dans nos corps : « Dans l’espace, personne ne vous entend crier ». La remarque est d’autant plus superfétatoire que le film n’est assurément pas muet et que nous les entendons tous – Ripley, Ash, Dallas, Kane et les autres – cracher leur peur à pleins poumons. En revanche, sous la surface de l’eau, qui est une autre forme d’espace, les sons ont beau se propager à une vitesse quasiment cinq fois supérieure à ce qui se passe dans l’air, donc en moyenne à 1 500 m/s, on ne comprend pas forcément pour autant les borborygmes et autres rugissements bouillonnants émis avec force et impétuosité…

Share on Facebook

Ponctuelle

La ponctualité est une question de distance. Certains voudront me corriger et me diront, de temps plutôt. Certes. Mais nous ne parlons pas de la même chose. La preuve avec cette image : plus vous vous en approchez – oui, oui, n’ayez pas peur, approchez votre tête de l’écran, ou si vous êtes sur une machine portative, approchez là de votre tête, un peu comme la cuiller de soupe quand vous étiez enfant… – plus vous vous en approchez donc, plus vous pouvez apprécier sa composition ponctuelle et franchement indéfinie. Avec un peu de patience, vous pourriez presque compter les points un à un an. A cette distance, vous faites simplement face à des tâches claires ou sombres ou plus ou moins claires ou sombres sans réelles significations.

A contrario, si vous vous éloignez de l’écran (ou l’éloignez de vous), c’est une toute autre affaire. Et même si l’image reste nettement floue, les points disparaissent peu à peu pour se muer en courbes délicates et vous êtes désormais en (dé)mesure de donner un nom précis à ces tâches, des yeux, une ébauche de nez, une bouche, un cou, des cheveux… Un visage sans aucun doute… Auquel vous pourriez presque donner un âge approximatif. Et que vous pourriez même identifier facilement si vous connaissiez cette personne en pointillés pourtant éthérée, quasi immatérielle. Et c’est sans doute le plus fascinant…

Share on Facebook

La guirlande humaine vous souhaite un joyeux Noël

Share on Facebook

En équilibre

La voilà, LA star du désert de Siloli, perchée à plus de 4 000 mètres d’altitude, seule au milieu de rien. On l’approche avec déférence, on lui ferait presque la révérence. En tout cas, on garde ses distances. Croyez-moi ou non mais la légende prétend que c’est le vent, sculpteur à l’âme salée, et ses caresses répétées inlassablement, année après année, décennie après décennie, même siècle après siècle, qui ont transformé ce qui n’était probablement qu’un quelconque bloc volcanique en cet arbre de pierre. Arbol de Piedra… C’est en effet ainsi qu’on le nomme aujourd’hui, sans doute pour marquer encore plus la désertion radicale de la végétation et l’aridité inhospitalière de cet altiplano bolivien au charme pourtant magnétique.

Il se dit même qu’il lui a fallu des millions d’années de patience et de travail acharné pour créer cette délicate et monumentale œuvre de 6 mètres au pied de laquelle les amateurs d’art et de l’extrême font une escale naturellement admirative et empreinte d’humilité. Et bientôt, ils s’interrogent : le miracle grâce auquel cet arbre dépourvu de racines tient encore debout durera-t-il éternellement ? En réalité, et ils le savent pertinemment, temps et vent poursuivent leur ouvrage par petites touches imperceptibles à l’échelle de leurs courtes vies… Et d’un coup d’un seul, ils se sentent chanceux de l’avoir croisé à ce moment-là de son existence, alors qu’il n’était plus un grossier caillou au milieu du désert et pas encore une star déchue, et à terre. Parfois, cela tient à peu de choses…

Share on Facebook

category: Actus
tags: , , , ,

L'effet mer 2L'effet mer 1L'effet mer 3

Parfois, par temps clair et esprit vagabond, sur les grandes étendues de sable blond, errent d’étranges créatures tout droit sorties des songes les plus doux…

Share on Facebook

L'extrapolation

Encore aujourd’hui (c’est-à-dire, plus de 3 ans après sa naissance), cette photo m’intrigue. J’en suis pourtant l’auteur. D’ailleurs, les deux ne sont a priori pas incompatibles. Pourquoi le photographe serait-il tenu de comprendre ce qu’il fait au moment où il le fait, les raisons qui le poussent à cadrer comme ceci plutôt que comme cela, à préférer tel couple vitesse/ouverture plutôt que tel autre etc ? Déclencher n’a jamais fait disparaître le mystère. Au mieux, il le fige.

En fait, à chaque fois que je regarde cette image, quelque chose d’indéfinissable me perturbe. Les formes, les couleurs, l’objet lui-même, la combinaison de tout cela… C’est d’autant plus étonnant que cette photographie n’a rien de particulier. Mis à part qu’il s’agit d’un détail. D’un bout d’ouvrage. Une extraction un peu flottante – alors que nous l’imaginons aisément lourde – et finalement assez abstraite – car sans ancrage ni à la terre, ni vers le ciel. Donc un peu surréaliste. Et c’est très certainement là, dans cette décontextualisation quasi totale et la pseudo liberté qu’elle confère à ce monolithe à rivets au pouvoir illuminateur, que réside mon trouble (et, au passage, mon attirance pour cette image).

Car, finalement, difficile de deviner la fonction de cette « brique » simplement en la regardant ou d’imaginer de quoi elle est la constituante. Ce qui laisse grand ouvert le champ des possibles. Alors que, lorsque nous voyons une image d’une épaule par exemple, nous n’avons aucun mal à nous représenter ce qui n’est pas montré, le hors-champs, à savoir le bras d’un côté et le cou de l’autre. Puis la tête et le torse. Et finalement le corps entier. En associant instantanément, spontanément et mécaniquement la partie au tout, le mystère de la partie se dissipe…

Share on Facebook

L'étoile noire

Share on Facebook

S'enrouler avec classeS'enrouler avec classe 2

Share on Facebook

La France vue du sol

Share on Facebook

L'oeil glouton

Share on Facebook