Photo-graphies et un peu plus…

A marée basse, une population affairée en maillot de bain saillant / bottes voyantes, équipée de crochets et de seaux colonise les îlots découverts en quête des crabes cachés qui viendront agrémenter leur assiette au souper. Point de pitié dans leur regard ou leurs actes : les rochers sont renversés, les pinces sont débusquées, les crustacés sont entassés et montrés comme des trophées aux équilibristes voisins.

Car, d’équilibre, il faut en effet en être doté sur ces patinoires marines couvertes d’algues agonisant au soleil accrochées à des pierres dont on ne devine la forme qu’en posant le pied dessus… Donc, parfois trop tard. De loin, on croirait assister à un spectacle de marionnettes : des silhouettes aux positions impossibles, pliées en deux, des bras écartés témoignant de l’espoir de rétablir un équilibre momentanément perdu, des jambes en l’air juste avant une douloureuse chute sur des cailloux squattés par des milliers de petits coquillages acérés par le temps… Qui signe la rencontre avec d’étranges habitants colorés : des spaghettis aux épinards et à la betterave lovés dans de mini anfractuosités, en réalité, des anémones avachies snobées par les amateurs de crabes, mais n’attendant qu’une chose, que la mer remonte pour recouvrer un peu de quiétude et se laisser aller au gré du courant…

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Quelque part sur des rails. En mouvement. Temps en suspens. Une libération en quelque sorte. On se laisse transporter avec la conscience de n’y être pour rien. Temps à soi. Un paradoxe : le temps s’arrête alors que tout bouge autour… Occupations passagères : lecture, écoute partagée de musique, visionnage de film, écriture, discussion, sieste, méditation, ou encore, contemplation du paysage qui défile plus ou moins vite selon l’endroit où se porte le regard…

La vitesse uniformise tout, transforme ce qui est proche en lignes dansantes, mais épargne les formes lointaines qui demeurent des arbres, des maisons, des tracteurs, des vaches… Le soleil aveugle, le rideau abaissé limite ses ardeurs. Nouvelle transmutation. Après les traits monochromes, les points irisés. Redécouverte d’un monde en pointillé.

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Marguerite, alias 8511, à en croire le nom de code gravé sur sa belle boucle d’identification en polyuréthane (oui, oui, je crâne). En tout cas, belle vache, belle présence, malgré ce charmant strabisme. Ou peut-être même, grâce à ce charmant strabisme. « Une vache, quoi ! » me rétorquent certains en me narguant. C’est que la citadine que je suis le plus clair de mon temps n’est pas habituée à ce type de vache-là… Et de fait, s’émerveille de toute expression naturelle de la Nature. Quelques heures plus tard, la Voie Lactée se laissant admirer dans un ciel pur parsemé d’étoiles (mais pas prendre en photo…) provoque le même effet. Ce qui me vaut une nouvelle vacherie…

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Le plus beau n’est pas toujours ce qui est éclairé, mais ce que la lumière savamment mise en place pour certains met en valeur chez les autres… La preuve dans cette ruelle espagnole un froid et sec soir d’hiver. La grille en fer forgé, sa projection allongée sur la façade et le défilé ibérique sous les néons vifs de la Saint Sylvestre ont capté toute mon attention. Et je serais bien incapable de dire quel monument était honoré à tribord.

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Le défi, quand on s’impose – par pur plaisir je précise – de mettre un duo photo / texte par jour, c’est d’une, d’avoir des photos à exploiter – pas de problème de ce côté là -, deux, des choses à dire ou le temps de les dire – avec des hauts et des bas, il faut le reconnaître. Et trois, une connexion internet chaque jour, ce qui a été le cas depuis le 22 février dernier. Non sans mal parfois car depuis cette date, j’ai bien sûr eu l’occasion de découcher. Non sans passer pour une monomaniaque asociale de temps en temps aussi, car évidemment, « je dois faire ma photo du jour avant minuit ce soir » ne dit pas forcément quelque chose à tout le monde.

Et même après explication, l’importance de ne pas rater un jour n’est pas toujours intégrée à sa « juste » mesure, enfin, à la mienne… Bref, j’ai bien cru qu’aujourd’hui allait être celui de la rupture. Un hôtel dans la ville de Barbey d’Aurevilly sans Internet. Un espoir, le château de Crosville avec Internet. Mais en panne. Et, le pompon, aucun iPhone dans l’assemblée (si, si, c’est possible !). Enfin, j’y suis. Je m’apprête à publier ce duo d’un texte et d’une photo qui n’ont, a priori, rien à voir l’un avec l’autre. En apparence seulement car des grains de sable vus de très près peuvent rapidement devenir des montagnes…

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Course de gouttes de goudron fossilisées sur poteau de carrelet girondin. Recours à la photo pour statuer sur le vainqueur. Arrêt sur image. Egalité parfaite.

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… du promeneur solitaire. Partition changeante de bord de mer. La symphonie chaotique. Note grave et tenue à la poupe du navire à roues : un homme marche, seul. Un do de face. A l’horizon incliné par son poids, un grain se pointe. Coups de tambour. Avis de tempête temporaire. Lui, serein, poursuit sa route. Le fil.

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Tentative de réflexion dans un amphithéâtre parisien squatté par des créateurs reconnus et venus expliquer comment ils pensaient, comment ils vivaient, comment ils réinventaient le monde, et surtout comment ils le voyaient. Foule diffuse et inconnue. Magma humain tout ouï qui phosphore… Le propos, qui en fait vibrer plus d’un, reste obscur à certains, voire flou. Le processus de création peut-il être théorisé ? La création est-elle le fruit d’une recette que chacun pourrait suivre à la lettre ?

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Cette nuit à 2h32 sur une plage classique… Je me promène équipée d’une lampe torche afin d’éviter soigneusement les trous creusés par les enfants et leurs pères (un rapide coup d’œil sur la blonde étendue montre effectivement que les mères ne sont pas très attirées par cette activité salissante…). Bref, j’erre sur le sable, bercée par le doux bruit du clapotis des vagues, à compter les immenses bateaux scintillant à l’horizon et attendant leur tour pour entrer au port à l’heure où tout le monde dort…

Au moment de convoquer à mon tour le marchand de sable, je crois entendre un long « oooohhh » d’étonnement. Cela vient d’en bas… Je me penche. Rien. J’entends alors une sorte de petit ricanement. Je sens que c’est tout proche mais je ne vois toujours rien. Je m’accroupis et balaye les environs avec ma lampe. Et là, progressivement, à 3h, de petites têtes apparaissent, éclairées de l’intérieur, comme des lampions. Elles sont une petite douzaine à me regarder intensément. Elles font à peine 3 cm de haut. Dans la nuit, j’ai failli les écraser. La tête de tête en est encore toute secouée… C’était notre première rencontre.

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Le summum du samedi après-midi pour certains : se poser en terrasse pour déguster un petit noir dans un vrai café parisien, regarder les gens passer sans vraiment les voir, parcourir un journal qui laissera de l’encre sur l’index, griffonner quelques lignes sur un carnet à carreaux, et puis, partir, simplement, comme si de rien était, avec le sentiment du devoir accompli.

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