Photo-graphies et un peu plus…

“Sur une branche, perchée avec…”, un nouveau rendez-vous avec un membre de l’écho-munauté… Pour poursuivre la journée, Caroline Rossignol.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Je photographiais en voyage avec un appareil argentique. Maintenant, je me suis faite au numérique et photographie tous les jours mon enfant !!!

Quelle est l’histoire de cette photo (Toujours plus fort ce Kapoor, G4-20) ? En visite  autour du Léviathan d’Anish Kapoor, j’ai essayé de capter la monstruosité de l’œuvre, son côté » je vais vous écraser ». Cette photo met en scène le contraste entre le plein, le lisse, le noir et l’impression de  lourdeur  de l’œuvre d’Anish Kapoor avec la dentelle et la luminosité du toit du Grand Palais.

Quelle association d’idée t’a poussée à choisir cette photo ? Tout simplement le titre de la photo de la génération précédente: « Toujours plus haut »…ça m’a fait penser au défi qu’Anish Kapoor et les autres artistes invités relèvent tous les ans, depuis 4 ans ,  à Monumenta au Grand Palais: « Toujours plus fort… »

Demain, Matthieu Fargeas sera l’invité de la branche…

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Et voilà, avec La lectrice, cela fait un an jour pour jour que j’ai initié ces petites rencontres quotidiennes entre une photographie et des mots, et vice versa. L’ordre dépendant des jours, de l’humeur, du temps… Au départ, il y avait donc une envie : celle d’exhumer des photos bien rangées dans des dossiers et de leur inventer une vie, courte ou longue. Puis un défi, ou une contrainte : le faire chaque jour, sans exception, pendant 365 jours. Le plus difficile, avec un site, n’est-il pas de l’alimenter régulièrement ? Alors, voilà, je lui ai donné à manger. Tous les jours. Même en vacances, en voyage, où dans des coins reculés où il fallait faire comprendre que poster ce duo était vraiment important, et de fait, réussir à trouver une connexion… qui marche…, même pendant Objectif_3280… J’ai essayé de le faire avec sérieux, toujours beaucoup de plaisir. Allez, avouons-le, il est certains jours, où à 23h32, j’aurais bien voulu dormir au lieu de commencer le duo du jour qui allait m’emmener à 1h du matin…

Mais une contrainte est une contrainte ! Et il est important de respecter ses engagements. Engagement auprès de qui ? C’est une bonne question, ce qui se passe derrière chaque écran m’étant totalement inconnu. Toc, toc, toc, y a quelqu’un ? Donc, engagement auprès de moi d’abord. Et, je me dis que c’est déjà pas mal. Et si certains ont fait de la lecture de ces duos un petit rendez-vous, qu’il soit quotidien, hebdomadaire ou épisodique, j’en suis sincèrement touchée. Merci à vous, ainsi qu’à ceux qui m’ont donné l’impression d’attendre le jour d’après pour savoir où il allait nous emmener. C’était extrêmement agréable ! Le ton que j’emploie ici pourrait faire croire que je vais m’arrêter là. A vrai dire, je ne sais pas. Une partie de moi se dit qu’il serait stupide d’arrêter en si bon chemin – ni les photos ni les histoires ne manquent et 365 duos, c’est un symbole, rien de plus -, une autre que ce serait l’occasion de passer à autre chose ou, du moins, de se donner plus de liberté… La réponse devrait arriver assez vite !

En attendant, depuis quelques jours, j’essaye de connecter tous les articles les uns aux autres, par le biais d’un mot. Un mot rouge. Ainsi sera-t-il possible, d’ici quelques jours – la tâche n’est pas aisée -, de passer les 365 duos en revue en partant de n’importe lequel d’entre eux. Si l’objectif n’a jamais été, au cours de cette année, de créer quelque chose de construit, de logique ou de suivi (dans le propos), mais de répondre à l’envie du moment, il en est de même pour ces filiations artificiellement créées quand bien même des associations d’idées – décidément très chères à mon esprit – les lient… Ce n’est, ni plus ni moins, qu’une invitation à (re)parcourir, d’une autre façon, un chemin qui a déjà été tracé…

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En exhumant cette image de mes archives, une seule question me vient à l’esprit : qu’est-ce qu’une photo ratée ? Et une photo intentionnellement ratée (selon des critères à préciser), est-elle, une photo réussie ? La scène se déroule en juin dans le Chinatown de Big Apple. Une ville dans la ville où tout est écrit en chinois, où la langue officielle est le mandarin, où les durians viennent titiller nos narines douillettes d’occidentaux, où les baguettes se vendent comme des petits pains, où les massages se font à même la rue… Bref, Chinatown.

Je prends quelques photos. Les trottoirs sont bondés, de curieux avec leur guide sous le bras, d’habitants du quartier vivant leur vie de résidents. On joue un peu des coudes pour avancer. Difficile, dans ces conditions, de garder le cap pour le cadrage. Si ce n’est pas une voiture qui déboule à l’angle de la rue, c’est un groupe de personnes. Cela peut être agaçant. Au temps pour moi. La contrainte est intégrée dans le système d’équations à plusieurs inconnues que constitue parfois une prise de vue. Grand angle. Œil rivé derrière le viseur (cela donne plus de consistance que de tendre les bras avec son appareil-écran…). Attente. Quelques secondes. Mon œil gauche voit arriver un homme. 3, 2, 1, dans la boîte. Il est passé à 50 cm de l’objectif. A tourné la tête avant de traverser. Il est tout flou. A cause du mouvement, mais surtout de la mise au point à l’infini. Premier plan flou donc, et arrière plan qui semble être le sujet photographique initial, net. Photo ratée ? Dans mon système de valeurs, non. En d’autres mains, cette image serait peut-être allée directement au panier. Cela me fait penser à un commentaire que l’on m’avait fait sur une photo prise au Maroc. « Cette photo est belle, mais c’est quand même dommage que la tour soit penchée. » Moi derrière l’appareil photo, cette tour n’aurait pas pu être placée au milieu de l’image. Non. Voilà donc, comment avec des objectifs, nous ne faisons que du subjectif !

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