Photo-graphies et un peu plus…

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La première fois que j’ai été confrontée à ce panneau, j’ai bien cru avoir changé de continent sans m’en être rendue compte. Littéralement. PED XING dans les rues new-yorkaises ou angelena (je viens juste d’apprendre l’existence de ce mot, donc pour ceux qui seraient aussi dans mon cas, je précise que c’est ainsi que l’on parle des habitants de Los Angeles et, par extension, de ce qui est relatif à cette ville). PED XING par ci, PED XING par là et pas de quartier chinois à l’horizon, malgré la correspondance sonore. PED XING en gros, comme si c’était une évidence pour tout le monde. C’est seulement après une analyse fine des sites où étaient installés ces mystérieuses signalétiques que j’en ai compris le sens. En travers des rues. PED XING ou la contraction naturelle de Pedestrian Crossing. Le X incarnant avec brio la croix, cross en anglais. Evidemment !

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Je lui dis, un peu prétentieuse :

– Ici, ce n’est vraiment pas pratique et instinctif de s’orienter sur les routes quand on n’est pas du coin !

J’argumente ma critique en rappelant – ce qu’il sait déjà puisque c’est son pays – que le nom des villes par lesquelles passent les routes n’est pas indiqué sur les panneaux de signalisation, ce qui est le cas en France notamment. Et qu’il faut donc, un peu comme à la bataille navale, croiser numéros d’autoroutes et spécifications cardinales – nord, est, sud, ouest – pour trouver son chemin. Autant dire, avoir une boussole dans la boîte à gants à défaut d’un douloureux compas dans l’œil ! D’autant que l’approche n’est pas sans faille : il arrive en effet que la route dénommée ouest par exemple, aille, en réalité, vers l’est… Ces pièges sont rares, certes, mais ils existent. Et même sans aller jusqu’à ces extrémités, les villes nord-américaines, puisque c’est d’elles dont il s’agit, même si globalement pensées sous forme d’un parfait quadrillage, ne sont pas toutes alignées les unes aux autres suivant ces quatre pôles emblématiques. Certaines sont plutôt au nord-ouest, d’autres au sud-est… Bref, pas simple quand on ne sait pas où l’on va. Je suis convaincue de la justesse de mon argumentation et m’attends naturellement à un « C’est vrai, tu as raison ! ».

Mais il ne capitule pas. Et me lâche, aussi fier que j’ai pu l’être quelques minutes auparavant :

– Et bien moi, je m’y perds sur les routes françaises car si l’on ne sait pas, par exemple, qu’Angoulême, où l’on se rend, est avant Bordeaux, la ville notée sur les panneaux, et bien, on n’est pas plus avancé !

La parade est fatale. Et il a autant raison que moi ! Chacun de notre côté, nous avons appris, depuis notre toute première auto à pédales, à nous repérer dans l’espace en nous appuyant sur deux systèmes de représentation totalement différents, qui conditionnent notre façon d’appréhender le monde. D’une façon un peu binaire, voire mathématique, sans que ce soit péjoratif, ou, d’une façon plus littéraire, à travers les mots et leurs mystères… Et tout cela à cause, ou grâce à, de banals panneaux directionnels… Heureusement, tous les chemins mènent à Rome !

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