Photo-graphies et un peu plus…

Le caméléon

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La petite fille

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Dans la labyrinthique et mythique médina de Marrakech. A errer de ruelles en venelles. Entre les murs ocres et la terre rouge. Le regard s’égare. Il scanne. Se heurte à des murs, des détours, des contours. Cherche le ciel. Bleu. La sortie. Des repères là où tout le monde semble savoir exactement où il est. Où la vie va piano. Là, peut-être. A l’Est de cet étal de fruits et légumes d’un marché improvisé. De l’autre côté de cette porte ouverte. Comme un œil au milieu du visage. Eclairé de l’intérieur. Une lumière vive. Blanche. Empoussiérée. Mystérieuse. Extra-ordinaire, voire extra-terrestre, dans cette ambiance étroite et haute. L’appel du fond. Comme un aimant.  Cinq notes sur un piano aux touches colorées. Une folle envie d’aller voir ce qui lui vaut cet éclat. Le chemin vers la sortie, la délivrance ? Comme dans un cliché. Un leurre, plutôt. Un patio, certes enveloppé de lueur, mais ne donnant que sur lui-même. Un clin d’œil du soleil zénithal, au passage, avant d’aller attraper d’autres regards fuyants…

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Je sais, on ne joue pas avec la nourriture. Et pourtant, il suffit parfois d’une tête de fruits comme celle-ci pour qu’une assiette de prime abord repoussée soit vidée avec joyeuseté… « Allez, on mange quoi maintenant, l’œil ou le nez ? » « La bouche ! », en chœur ! Bref. Ainsi, le « repas gastronomique français » a-t-il été inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité. Mon ignorance et moi-même ne connaissions pas l’existence de cette notion de « patrimoine immatériel », par opposition au patrimoine matériel donc. Sa valorisation et sa sauvegarde sont le fruit d’une convention signée il y a 7 ans par plus d’une centaine de pays. Cette initiative, qui a sa liste d’urgences, doit permettre de « mettre en valeur quelque chose en situation de fragilité extrême » face à la mondialisation et à la circulation de l’information notamment. Des traditions, des arts du spectacle, des pratiques sociales comme le chant croate Ojkanje, la technique des cloisons étanches des jonques japonaises, les tours humaines espagnoles ou encore l’art traditionnel du tissage du tapis azerbaïdjanais, sans oublier la moxibustion de la médecine traditionnelle chinoise. Et donc, depuis peu, le repas gastronomique français. Une première pour une gastronomie ! Mais, est-ce vraiment une bonne nouvelle dans la mesure où cela signifie que ce fameux repas gastronomique français, « pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes » et poussant « à l’amitié entre les peuples », est en voie de disparition ? Potentiellement phagocyté par cette mondialisation gloutonne qui impose ses goûts, ses couleurs, ses odeurs et ses sons.

Transition, servie sur un plateau, avec une autre information culino-conservato-sensorielle de premier ordre, qui, reliée à cette distinction humanitaire, pourrait faire l’effet de l’explosion de petites gousses de mandarine fraîches sur nos papilles sensibles. Il semblerait – mais est-ce vraiment étonnant ? – que le fond sonore ait une influence sur la perception des aliments que nous sommes en train d’ingérer. En particulier, les sons puissants « rendraient » plus doux voire fades des plats épicés, tandis que le silence, ou du moins, les sons agréables (ce qui est totalement subjectif), intensifieraient le croquant des ingrédients et mettraient en exergue les saveurs sucrées et salées.

D’ici quelques années, lorsque ces conclusions auront été validées et approfondies, quand nous – ou plutôt nos enfants, au sens large, pour lesquels ce patrimoine a été créé, oui, vous savez, ces jeunes « qui ne prennent pas le temps d’apprendre », trop occupés qu’ils sont à flâner sur des supports immatériels – nous rendrons au (super)marché, nous pourrons scanner notre caddie et une voix de synthèse nous indiquera la BOR (pour Bande originale de repas) idéale en fonction des ingrédients présentés et du style d’ambiance que nous voudrons insuffler à notre repas (que nos invités partent vite ou qu’ils se sentent chez eux). Nous n’aurons plus qu’à la confirmer à la caisse, en payant le reste. Elle sera alors immédiatement transférée sur la boîte de dépôt public de notre ordinateur personnel auquel le magasin aura accès grâce à la puce de pandore intégrée à notre poignet droit à la naissance. Pour un peu que nous prévoyions de la cuisine française et que nous invitions nos amis toutes origines confondues, nous aurons ainsi la garantie d’un dîner réellement parfait !

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