Photo-graphies et un peu plus…

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« Activité récente : Lou Camino a éternué dans son salon avec Jepietavie. » Nos faits et gestes, aussi futiles soient-ils, sont-ils tous destinés à se retrouver, à notre insu, sur nos murs – je parle du bleu, à l’entrée en Bourse tumultueuse -, aux yeux de tous, même si « amis », alors même que l’on n’a strictement rien demandé et que personne ne nous a envoyé de courrier avec accusé-réception pour nous annoncer que, désormais, notre vie privée ne l’était plus ? « Activité récente : Lou Camino est très contrariée sur Humeurdujour ». Voir des bandeaux apparaître quasiment instantanément sur la page de ma messagerie électronique faisant grossièrement écho aux dernières recherches effectuées sur la Toile m’agaçait déjà, tout en me fascinant aussi un peu : Hôtels à Kyoto à partir de 28 euros, 100 cartes de visite gratuites, faites vos livres photo facilement pour pas cher je te dis, dites-le avec des fleurs, vol pour Kuala-Lumpur à partir de 635 euros… Mais, que l’on nous laisse vivre tranquillement ! Qui est-il d’ailleurs, ce on qui veut tout savoir de nous, ce on qui estime qu’il est intéressant de livrer à la Terre entière qu’à 15h52, j’ai écouté Igloo de Karen O and the kids sur Onzer ? Si, pour les premiers appels de l’œil, l’intérêt est purement publicitaire donc financier, qu’en est-il du second ? Indirectement mercantile, bien entendu, puisque on se sert de ce qui compose les moments de notre journée pour faire à nouveau de la pub, de cette pub qui fait tourner le système comme un hamster, sa roue. Mais cette porosité croissante de l’information est très préoccupante, d’autant qu’elle semble totalement inéluctable voire imparable… Par défaut, notre vie n’est donc plus privée, elle est publique. « Activité récente : Lou Camino a fini son mot du jour sur loucamino.com »

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Non, je ne vais pas m’étendre sur tout ce que laisse supposer, dans notre construction du monde et notre rapport à l’autre, la présence de ces deux petites pancartes rouge et jaune, en tête d’allées : « Garçon » ou « Fille ». J’apprends, au passage, l’existence d’un troisième sexe : « Jeux ». La révélation est à creuser…

Non, la question que je me pose depuis quelques semaines est bien plus simple : comment ces petits êtres dont on s’étonne toujours de l’intelligence, de la précocité ou de la maturité, peuvent-ils encore, de nos jours, croire au Père Noël quand tout le monde est chargé de paquets dans la rue, quand les publicités dédiées aux poupées, camions, jeux interactifs (comme ça, les trois sexes sont représentés) connaissent une croissance exponentielle, et surtout quand les supermarchés où les traînent leurs parents chaque week-end débordent curieusement de jouets, ceux-là même qu’ils ont vu à la télévision et qu’ils découvriront, l’air de rien, sous le sapin, s’ils sont sages bien sûr ? Peut-être sont-ils justement si intelligents qu’ils réussissent à faire croire à leurs parents qu’ils sont suffisamment innocents pour ne pas faire le rapprochement entre tous ces signaux extérieurs, en somme, qu’ils croient toujours au Père Noël, stratégie « mûrement » pensée et destinée à faire durer un plus longtemps une magie qu’ils sentent instinctivement temporaire…

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Il paraît que c’est un truc de garçon, de vouloir aller jusqu’à la bouée, flottant à quelques encablures du rivage. Avez-vous déjà entendu une fille dire « On va jusqu’à la bouée ? » Non ! La fille, elle, elle s’étonne et demande : « Pourquoi faire ? » « Bah, pour voir, pour y aller, pour pouvoir revenir après y être allé ! » lui répond-on, comme si le but d’une excursion vers la bouée (ça pourrait être, « on fait du feu ? » ou « on monte sur le rocher là ? » aussi) allait de soi… L’objectif est donc d’atteindre un endroit faussement inaccessible et de transformer la traversée en odyssée : « T’as vu, je suis allé jusqu’à la bouée ! » « C’est super ! Et alors, c’était comment ? » « Bah, c’était une bouée ! Une bouée normale. » Hum…

Parfois, la bouée se transforme en rochers, et la mer qui la sépare de vous en rivière à l’eau glaciale venant se jeter dans l’océan. Pacifique. Et là, la théorie vacille… Car c’est vous, moi en l’occurrence, qui au loin, avez repéré ces grosses roches posées sur le sable et l’eau, et vous êtes mis en tête de les atteindre. d’aller les toucher… Vous avez bien vu le filet d’eau séparant la rive sur laquelle vous vous promenez de celle où se trouve votre but, pensant pouvoir le passer facilement, jusqu’à ce que vous n’arriviez au bord et réalisiez que, contrairement aux apparences, cette rivière a son petit rythme et sa profondeur. Cela va très vite dans votre petite tête, vous pensez à la bouée, au feu, au rocher, aux garçons, et à la fille que vous êtes – y a quelque chose qui cloche ? -, vous regardez le tronc en amont, opportunément couché en travers de la rivière, mais imposant ensuite un peu d’escalade pour rejoindre l’autre plage, vous touchez ensuite l’eau de la pointe du gros orteil droit – ouch, c’est froid, très froid -, manquez de vous raviser avant d’enlever vos chaussures, de remonter les jambes de votre pantalon et d’y aller ! Quand même, ce n’est pas de l’eau à 10°C et un petit courant qui vont vous arrêter ! Et non, effectivement… l’eau mouille et glace, le courant déstabilise, les galets massent mais l’ensemble n’arrête pas. Et maintenant, de l’autre côté, vous vous dites que puisque vous y êtes, autant aller au bout. Autant vous approcher. Pour voir… Et alors, vous vous dites finalement que ça a du sens d’aller à la bouée. Ceci dit, il y a quand même quelque chose : le garçon a préféré le chemin le plus long, grimper sur l’arbre coincé en travers de la rivière et faire un peu d’escalade…

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