Avec l’hiver, les buissons ardents séparant le chemin du fleuve se sont mus en de frêles brindilles. Des petites tiges caduques et figées s’extrayant tant bien que mal d’une neige légère mais envahissante, et signalant, par leur présence, tel un acte de bienveillante résistance, une frontière désormais invisible et impalpable entre la terre et l’eau claire.
Les déambulations sur la plage réservent toujours des surprises… Quand le marcheur aux aguets en repère une, une partie de lui devient le chercheur d’or qui aurait trouvé sa pépite… D’abord, le soulagement après une quête qui a pu durer des heures : quelque chose d’étonnant s’est enfin présenté à l’horizon. Ensuite, la phase d’observation : il entame alors une danse du vent autour de la chose en question pour vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une vulgaire copie. Puis vient le doute : est-ce vraiment une plante ? Un doute suivi d’innombrables questions sans réponse : que fait cette plante esseulée sur cette plage normande ? de la résistance ? comment est-elle arrivée là ? y en a-t-il d’autres un peu plus loin ? Les hypothèses défilent : elle a poussé toute seule comme par enchantement ; elle a été plantée par une personne qui déménageait et n’avait plus assez de place pour l’accueillir dans sa nouvelle demeure, ou par un cinéaste en herbe caché derrière le tas de sable là-bas et récoltant les réactions des promeneurs ; elle a déserté l’horticulteur terrien qui l’avait fait naître pour changer de paysage, et se faire une virée en mer, qu’elle n’avait jamais vue… Et à nouveau une question le taraude : la laissera-t-on grandir tranquillement ? Sa pépite en boîte et ses questions en suspens, le marcheur repart, bien décidé à montrer à tous sa dernière trouvaille !
Je m’en souviens parfaitement… Quand j’ai passé l’angle de la forteresse et que j’ai aperçu cette Mercedes blanche garée en travers du quai, alors même que les voitures y étaient interdites, j’ai marqué une pause. Comme un réflexe face à un potentiel danger. Un signal transmis à mon cerveau pour évaluer la situation avant qu’il […]
Share on FacebookParfois, la fiction et la réalité semblent étrangement connectées, comme si la seconde n’était finalement que le prolongement de la première. Ou réciproquement… Et là, concrètement, on sauterait volontiers dans la fiction pour voir où nous conduirait ce van. La portière s’ouvrirait, on s’installerait innocemment à la place du conducteur. Par chance, dans cette fiction-là, […]
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