Photo-graphies et un peu plus…

“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… On commence par Filip Sierpinski.

What is the role of photography in your life? Photography plays a dual role in my life. One, I use it to capture the benchmarks of my life.  Moments with friends and family I wish to remember forever. On the flip side, it is a way to express myself. I take pictures of things that interest me, that I find have an intrinsic value.

What is the story of your picture (White Tower, G5-33)? I was snowboarding ontop of Whistler, on a sweet powder day. There was at least 5 inches of fresh snow on the ground. I wanted to capture a picture that would allow me to remember and appreciate that day.

What kind of association of ideas led you to this picture? I saw the white snow and the long pole in the previous picture. It made me think of this picture, white the whole building and radio tower covered in snow.

Ah oui, le prochain sur la branche, c’est Grégoire Gravrand !

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Je ne sais pas si c’est une caractéristique des villes de bord de mer, mais je m’étonne à chaque fois, mais je fais de même – une forme d’intégration peut-être  ? – , le soir venu, de voir converger les habitants de celle-ci sur les plages proches, se poser confortablement sur le sable, en gardant leurs distances, s’orienter vers le soleil et le regarder patiemment disparaître derrière les montagnes, éventuellement en croquant dans quelques popcorns ou sushis achetés juste à côté. Comme s’ils allaient à une séance de cinéma, ou un rendez-vous galant, les deux n’étant pas incompatibles. J’aime voir les sourires qu’ils s’échangent pendant les séances et à la sortie, comme si, chaque soir, malgré les répétitions, le film était vraiment bon…

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Deux départs possibles… Il y a les p’tites cases dans lesquelles certains veulent nous mettre pour se rassurer –  toi, tu es plongeur donc tu aimes l’eau et les poissons, mais pourquoi les manges-tu alors ? – ou, plus globalement, les p’tites cases dans lesquelles il faut que les choses soient pensées pour pouvoir exister aux yeux des autres. C’est-à-dire qu’il faudrait avoir ces cases à l’esprit avant de penser tout court, pour que le fruit de cette pensée puisse au final entrer dans une case. Mais par définition, la case est un espace clos dont rien ne dépasse ou si peu, alors que la pensée est légère et ouverte, elle déborde, dans le meilleur des cas. Et donc penser à la case avant même de penser n’est autre que de l’anti-pensée. Le problème, car il y a un problème, est que tout ce qui n’entre pas dans une case n’a droit qu’à une conclusion : bizarre. On le regarde de travers, on le met de côté, on le contourne, on ne sait vraiment pas quelle posture adopter face à cette chose « incasable ». Finalement, on l’oublie. C’est plus simple. La case est évidemment une bêtise.

Second départ. La case est quand même bien pratique. Surtout dans le cerveau, avec option multitâches (je m’interdis la blague misandre…). Pour un peu que ces cases soient dotées d’un poste frontière un peu sérieux et d’une paire de douaniers zélés, le propriétaire du dit cerveau est sûr de pouvoir penser à plusieurs choses en même temps sans qu’il y ait d’interférence pour autant.

– Papiers, s’il vous plaît ?

– Bah, depuis quand il faut des papiers pour se promener dans son propre cerveau ? Je veux juste aller dans la case à côté, là. J’y étais il y 2 heures. J’ai laissé des affaires… Je voudrais les récupérer pour avancer un peu.

– Non, justement, nouvelle politique de la maison, chacun reste dans sa case. On a été beaucoup trop laxistes ces derniers temps et on voit ce que ça donne… Quand tout le monde se balade hors de ses frontières, c’est l’anarchie ! On ne peut pas gérer un cerveau de façon durable quand y règne l’anarchie ! Après, ça procrastine, ça procrastine et qui c’est qu’on accuse, c’est nous, les douaniers de l’esprit ! Donc, vous rebroussez chemin et vous restez dans votre case. Et chacun fait son travail dans son coin.

– C’est totalement absurde ! Vous appliquez des règles à la lettre sans prendre de recul…

– Ecoutez, arrêtez de faire de l’esprit. Estimez-vous heureuse, vous avez une case entière pour vous promener, je dois me contenter d’une ligne. Autant vous dire qu’on en fait vite le tour !

– Raison de plus pour me comprendre, allez, laissez-moi passer… Personne ne verra rien…

Et quelques secondes plus tard, vous vous retrouvez à mettre votre ordinateur au frigo à la place du jus d’orange…

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“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… Au tour de Camille Ganivet.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Pour moi c’est : les amis, les vacances, les souvenirs, les voyages, les rencontres, etc. J’adore faire des albums avec mes photos : retranscrire par l’image ce que je viens de vivre, pouvoir me replonger dedans des années après. Je pense que c’est aussi un moyen d’immortaliser ces souvenirs… comme une manière de se rassurer : je n’oublierai pas !!

Et en même temps il y aussi le plaisir de ne pas prendre la photo: se dire que non, ce moment là, je l’imprime dans ma tête mais pas sur une carte mémoire !! Le plaisir de fonctionner à contrario : dans une société où l’image est prépondérante, je choisis de ne pas immortaliser ce moment ailleurs que dans mon esprit.

Quelle est l’histoire de cette photo (Je préfère y mettre mon doigt plutôt que ma tête, G5-36) ? Tout a commencé avec une amie qui est partie en vacances à l’étranger. Quand elle prenait des monuments ou des paysages célèbres en photo, de gentils passants lui proposaient de la prendre en photo devant ces sujets ! Mais non, elle n’avait aucune envie d’avoir sa tête devant ces monuments, paysages ou autres! Elle a donc préféré y mettre son doigt. Doigt qui peut/doit être redessiné suivant ou non le modèle pris en photo. Elle a ensuite invité son entourage à faire de même et à lui envoyer les photos! Ici pourquoi le Manneken Pis ? Certainement un des « monuments » les plus photographiés au monde… et voir autant de monde essayer de se prendre en photo devant un si petit bonhomme… on se dit qu’il est bien plus simple et drôle d’y mettre son doigt!

Quelle association d’idée t’a poussée à choisir cette photo ? Le doigt! Bien évidemment!

Tout à l’heure, Filip Sierpinski se posera sur la branche !

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Je ne le sais pas encore, mais dans quelques minutes, au détour d’un virage à 90 degrés, je serai moi-même sur cette portion de route semblant jaillir de cette terre ocre pour mieux y retourner un peu plus loin, effrayée qu’elle est sûrement par ce ciel menaçant l’Atlas proche, et qu’actuellement je m’évertue à saisir. Je ne le sais pas encore mais il y aura de la neige sur les cols que je passerai à l’horizon montagneux. A ce moment, je ne sais pas encore non plus que, amusée par le contraste, je prendrai une photo d’une borne kilométrique indiquant la distance jusqu’à Marrakech recouverte d’une fine couche de cette neige inattendue après dix jours de marche dans un désert chaud, sec et aride. Comme s’il me fallait ramener une preuve. Et sans les images, prises il y a une bonne dizaine d’années, aujourd’hui, je ne saurais probablement plus rien de tout cela. Souveir du Maroc. Pardon, souvenir.

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Il m’aura fallu quelques jours pour la faire… Cela prend du temps de tirer des courbes une par une… Mais voilà donc la suite des pérégrinations des photos de l’écho-munauté… Les échanges transfrontaliers se multiplient et c’est l’objectif ! Donc, n’hésitez pas à participer et / ou à inviter vos connaissances à l’étranger – on est tous l’étranger de quelqu’un – à le faire…

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“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… Tout de suite, Julien Peigney.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? La photographie reste pour moi un moment de souvenirs. Je prends peu de photos et ne possède d’ailleurs aucun appareil pour le moment hormis l’APN de mon téléphone portable. J’ai malgré tout toujours apprécié les belles photographies, artistiques ou purement techniques, et admiré le talent de ceux qui les prenaient. Je compte d’ailleurs bien un jour consacrer du temps au plaisir de la photographie.

Quelle est l’histoire de cette photo (Raviver les couleurs, G6-131) ? Un voyage au Maroc et la visite d’une ville splendide où la couleur est omniprésente et apporte une grande quiétude au lieu. Cet homme qui peint la porte de sa maison témoigne d’une participation collective à rendre plus beau et plus joyeux leur lieu de vie et j’avoue avoir particulièrement aimé ça.

Quelle association d’idée t’a poussé à choisir cette photo ? Je ferai référence à ma réponse précédente en ajoutant qu’il suffit parfois d’un peu de couleur pour bannir la tristesse.

Camille Ganivet sera la prochaine, et pour le moment la dernière, à monter sur la branche… Donc, chers participants, n’hésitez pas à partager votre prose, si le coeur vous en dit…

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“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… Tout de suite, Bartlomiej Woznica.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? La photo, pour moi, c’est d’abord le silence. Celui du moment où on la prend. Celui aussi du moment où on la reçoit. Un silence rare. Un moment suspendu, hors du monde. Mais paradoxalement la photo c’est aussi une tension, un mouvement vers ce monde. C’est dans une ville étrangère où je venais de m’installer pour y rester quelques années que je l’ai ressenti pour la première fois avec force. Il m’était difficile d’y trouver véritablement une place et l’appareil que j’avais emprunté est devenu pour moi un véritable déclencheur, ou mieux, une clé. C’était, offert, le moyen pour moi de nouer un dialogue avec ce qui m’entourait et me paraissait pourtant, à certaines heures, si lointain. Des textures d’abord sont venues, des lignes, des formes, et bientôt des corps, des visages. Et peu à peu, comme un cadeau, la ville s’est ouverte à moi et j’ai pu l’habiter. La photo, c’est donc aussi, comme sur ton arbre, une manière de mêler son chant à celui d’autres oiseaux avec qui nous partageons la même branche, une manière de dire la lumière qui nous baigne et que l’on voit, parfois.

Quelle est l’histoire de cette photo (si loin si proche, G6-101) ? Depuis quelques mois fleurissaient sur les murs de ma ville des visages, des silhouettes. Pas ceux que l’on voit habituellement placardés en 4 par 3. Des visages d’anonymes n’ayant rien à nous vendre que leur simple présence et qui donnaient ainsi une vie secrète à des espaces d’ordinaire invisibles. Un matin d’octobre, il faisait un peu froid, j’ai parcouru les rues pour essayer d’entendre comme je le pouvais ce que, tout bas, ils racontaient.

Quelle association d’idée t’a poussé à choisir cette photo ? La mélancolie d’un soir, et la même, le matin suivant. Et le souvenir soudain d’une partie de la voix qu’on entend dire dans La jetée de Chris Marker : « Le temps s’enroule à nouveau, l’instant repasse. Cette fois, il est près d’elle, il lui parle. Elle l’accueille sans étonnement. Ils sont sans souvenirs, sans projets. Leur temps se construit simplement autour d’eux, avec pour seuls repères le goût du moment qu’ils vivent, et les signes sur les murs. Plus tard, ils sont dans un jardin. Il se souvient qu’il existait des jardins. (…) Ils marchent. (…) Puis une autre vague du Temps le soulève. (…) Maintenant, elle dort au soleil. (…) Est-ce le même jour ? Il ne sait plus. Ils vont faire comme cela une infinité de promenades semblables, où se creusera entre eux une confiance muette, une confiance à l’état pur. Sans souvenirs, sans projets. (…) Elle accepte comme un phénomène naturel les passages de ce visiteur qui apparaît et disparaît, qui existe, parle, rit avec elle, se tait, l’écoute et s’en va. »

Julien Peigney sera le prochain à se poser sur la branche.

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Perchée sur mon bicycle, une question fait quelques tours dans ma tête. La fierté de l’adulte réussissant, pour la première fois, à guider son vélo sans s’aider de ses mains est-elle la même que celle qu’il a ressentie lorsque, enfant, son père a estimé qu’il était grand temps d’enlever les petites roues de son vélo, et qu’il a enfin pu en faire comme un grand ?

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