Photo-graphies et un peu plus…

Il est des juxtapositions de plans qui tombent parfois comme un gant. Bon, évidemment, elles se provoquent, mais cela nécessite la conjonction de différents éléments indépendants de la volonté du perspectiviste. En l’occurrence, la présence de ces deux dandys à côté du panneau « Class ». De loin, on dirait qu’ils sont dans un ascenseur, étroit, gardant prestance et distance entre canne et parapluie pour ne pas s’importuner mutuellement. Mais il ne s’agit pas d’un ascenseur.

Reste à savoir pourquoi ces deux-là, qui a priori, ne se connaissent pas, se sont donc retranchés dans ce petit antre de banque. Il ne pleut pas (le sol est sec) et ni l’un ni l’autre ne retire d’argent. Peut-être de vieux agents à la retraite qui jouent aux espions et vont bientôt faire semblant de s’échanger des informations financières capitales ? Ou alors, des infos sur le meilleur tailleur de la ville !

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Vous avez vu Toy Story 3 ? Oui ! Donc, là, on est d’accord, Pandi et Panda font semblant d’être inanimés ! Ces gros yeux ronds fixés vers les branches, ça n’est pas très naturel… Deux secondes plus tôt, ils étaient en train de chahuter dans la voiture. C’est ce qui a attiré mon regard ! Et dès qu’ils m’ont entendue arriver, en un éclair, ils se sont scotchés au siège passager et ont fait les morts. C’est la position qui ne va pas… Le siège passager, comme s’ils étaient copilotes. Le grand donnant les directions et le petit les désignant avec ses pattes grises… Derrière, sur la banquette avec les petites voitures, cela aurait été bien plus crédible…

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J’ai bien cru à un reflet en regardant vite, tout en ayant conscience, aussi rapidement, d’un léger problème d’échelle… Une maison de poupée, évidemment. Une belle bâtisse à colonnade, en bois vraisemblablement, et remplie probablement de ces mini mobiliers et ustensiles de cuisine coûtant parfois aussi cher que les vrais. Un antre qui fait rêver les petites filles depuis des générations et via lequel elles s’imaginent déjà maîtresse de maison (parfait pour le conditionnement…).

Mais, sa présence tout contre la fenêtre intrigue… Une telle maison, en temps normal, c’est au milieu de la chambre, avec un capharnaüm certain autour, sauf pour les futures fées du logis, qu’elle se trouve… Là, c’est comme si elle était rangée, après des années de bons et loyaux services enfantins, entre des cartons de dessins et de cahiers d’exercices. Un grenier peut-être. Et une chambre de luxe pour la retraitée avec vue sur le jardin et la rue pour voir passer la vie en attendant la prochaine génération.

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Se promener dans certaines rues de Lisbonne, en particulier son labyrinthesque quartier historique, l’Alfama, suppose de ne pas être trop claustrophobe… Y habiter a fortiori. Car, entre ces deux immeubles – oui, oui, les deux  là, en bas de l’image -, se faufile bel et bien une venelle. Un « beco », on dit là-bas. On doit aussi s’y faire des bisous, mais il ne s’agit pas du même. Les deux bâtisses ont beau tenter de s’éloigner légèrement l’une de l’autre au bout de quelques mètres, où que l’on soit, il suffit d’écarter les bras pour en toucher les deux côtés ! Cela a un certain charme…

Evidemment, cela a aussi ses inconvénients : un manque évident de lumière, une potentielle promiscuité avec le voisin d’en face, que dis-je ?, d’à côté, une impossibilité de passer avec les poussettes modernes, en voiture n’en parlons pas (ce qui est un avantage)… Imaginez un déménagement dans un de ces Beco. Tout doit arriver en pièces détachées. Après le labyrinthe, le jeu de Légo au beau milieu de l’appartement. Mieux vaut ne pas s’être équipé chez les Suédois : ça se démonte, mais ça ne se remonte plus !

C’est comme certaines montres… L’autre jour, en face de moi, dans le train, une dame avait une montre bijou. Une grande première pour mes yeux ! J’ai donc vérifié à plusieurs reprises. L’idée d’avoir un bijou représentant une montre à l’heure figée à 10h10’24 » me paraissant en effet légèrement étrange… Rien à voir avec la tour de l’horloge bloquée à 8h15 un certain 6 août 1945 à Hiroshima ! Pour quelle(s) raison(s) pourrait-on vouloir porter une montre dont la mission n’est pas de donner l’heure mais de faire croire qu’elle la donne ? Le temps est décidément bien blagueur. Et voilà, je parle, je parle, et je suis perdue dans un de ces fichus Becos !

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… les musées sont pris d’assaut. Inutile de raser les murs dans l’espoir d’être maigrement protégé par les balcons et autres avancées, inutile d’essayer de passer entre les gouttes en marchant sous les arbres car il pleut aussi sous ces derniers. A l’accueil où tout était calme depuis quelques heures, tout d’un coup, c’est l’affluence. Gérer les entrées, les parapluies mouillés. Rapidement, l’esseulé est dépassé. A l’intérieur, les peintures sont sèches mais l’humidité ambiante augmente du fait de la présence des visiteurs dégoulinant. Les capteurs s’affolent. Mais pas uniquement à cause de la moiteur… A cause des enfants aussi !

Imaginez un peu… Vous êtes tranquillement en train d’admirer les détails d’une estampe de Félix Buhot (qui, en écho avec la situation présente, représente d’ailleurs la ville par temps de pluie) quand votre attention est soudainement interrompue par une succession de petits cris stridents. Une souris peut-être ? C’est tout comme ! Une petite fille allongée sur les dalles de carrelage au beau milieu de la pièce et en train de faire l’étoile. C’est très joli. Son père, un peu gêné, vient la relever rapidement et lui expliquer que l’on ne peut pas faire ça ici etc. Elle restera debout pour la suite de la visite, en courant… Trois options pour les parents : lui faire un sermon toutes les cinq minutes ou faire comme si ça n’était pas leur fille. Ce qui peut marcher ! Il y a aussi, essayer de l’intéresser à ce qui se trame sur ces feuilles de dessin. Ce qui les amène à rester plus de temps que de raison devant une estampe de Berthe Morisot représentant une petite fille, sage comme une image…

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Il s’est passé plusieurs jours entre ma première rencontre avec ces êtres étranges et la deuxième, survenue de façon tout aussi inattendue que la précédente. Evidemment, j’en ai passé autant à faire des recherches sur ces petites têtes. Nada. Cette deuxième rencontre survenant à nouveau de nuit, j’en déduis qu’elles sont plutôt nocturnes. Pour le moment, c’est la seule hypothèse que je suis en mesure de formuler. J’ai bien essayé de leur parler. Mais après leur ricanement, elles n’ont plus émis aucun son. Elles sont restées comme figées. Et lorsque j’ai voulu en attraper une, ma main s’est arrêtée à quelques centimètres de hauteur. « Quelque chose » m’empêchait d’aller plus loin. Je m’y suis reprise à plusieurs fois avec le même résultat. J’ai donc pris quelques photos et suis partie, ne sachant si je les reverrai un jour.

J’ai donc été heureusement surprise de les revoir. Cette deuxième rencontre n’a pas eu lieu à la plage mais en plein cœur de la ville, à des centaines de kilomètres de là. J’en ai d’ailleurs reconnu une. Celle avec le sourire amical… Enfin, c’est ainsi que je l’interprète, mais je peux me tromper. Elles étaient moins nombreuses cette fois-ci ; les autres étaient peut-être cachées ceci-dit. Et à nouveau, aucun échange si ce n’est de regards. Interrogateur et incrédule pour ma part. De leur côté, elles avaient l’air de savoir exactement ce qu’elles faisaient. Après quelques minutes de communication unilatérale, je suis repartie, légèrement agacée. A quoi sert de rencontrer l’étrangeté si rien ne se passe ?

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Un peu de lecture pour changer avec « Les mots s’entrechoquent… » dans la rubrique embryonnaire Penser > Essais

« Il y a des longueurs. Ah le temps. Ecrire. Mots qui passent par la tête. Lecture. Et oui, la feuille de chou. Carré d’As. L’unité. A saisir. Le livre. Puis à retourner. Comme une escalope. Avec du broccio évidemment. Pas comme la chanson. Monsieur et madame Lezautre ont deux fils : Côme et Pacôme. Comique… Le spectacle. Les enfants ont du mal à prononcer ce mot. Ils disent « septacle », mais on les comprend. (…) »   Extrait de « Etats d’âme sur le macadam »

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Par réflexe, on aurait envie d’approcher sa main de l’écran et d’essuyer la buée qui a pris d’assaut le miroir sous l’effet de la chaleur, histoire d’y voir un peu plus clair. Le geste est presque instinctif…

C’est le même qui nous anime lorsque l’on croise une personne dont l’étiquette du T-Shirt, par exemple, est retournée et dépasse, laissant apparaître taille, marque et lieu de fabrication. Une image si insupportable pour certains qu’ils ne peuvent s’empêcher, même s’ils ne connaissent pas bien le porteur du dit T-Shirt, de le faire remarquer (après avoir bouillonné pendant quelques minutes malgré tout), voire de remettre eux-même l’étiquette bien en place. Le calme revient alors et ils sont à nouveau attentif à l’histoire de crocodile ayant dévoré trois poules et retrouvé près d’une rivière du Cantal que vous êtes en train de lui conter. Il y a des choses comme ça qui nous dépassent…

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Paris. Un classique soir d’hiver dans le 9e arrondissement. 14°C. Ou peut-être 13. Les lampadaires ont été remplacés par des ampoules géantes. La rue est ridiculement étroite. Je l’emprunte pour cette raison. J’ai des affinités non élucidées avec ce type de voie, j’en ai déjà parlé. Autant dire qu’avec la pluie, la nuit, les reflets, la silhouette et le parapluie, je suis aux anges.

Un polar ? Oui, j’ai peut-être été marquée par un polar étant petite. Ou alors, j’ai été abandonnée un soir de pluie, dans une vie antérieure, et cette image de personne s’éloignant dans la pénombre est celle que j’ai gardée de ma famille d’alors ? Cet événement tragique a laissé en moi une empreinte karmique indélébile (oui, je suis devenue bouddhiste entre temps) et, aujourd’hui, chaque fois que je me retrouve dans un tel environnement, j’ai une petite décharge… Je crois qu’il va surtout falloir creuser encore un peu.

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Et réciproquement. Pendant quelques minutes, cette baigneuse vespérale demeure là, face à l’horizon, figée, les pieds rafraîchis par le va-et-vient de la mer descendante. Autour d’elle, les vagues prennent aussi leur temps, s’allongent sur le sable, s’enroulent élégamment. Elle est seule, dans sa bulle de contemplation, enrobée par le doux mais incessant bruit du ressac. Trois mètres derrière elle à peine, un tumulte dont elle n’a, il faut l’espérer, que vaguement conscience. Une balade post-dînatoire organisée : des joggers, des familles entières ou partielles, des badauds, bavards, se croisant et se décroisant sur la digue, et s’émerveillant devant les deux trois courageux qui osent encore se mouiller à cette heure avancée et venteuse de la soirée.

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