Photo-graphies et un peu plus…

Brutale extraction

Cela m’a fait l’effet d’un puissant flash de lumière blanche, aveuglant et soudain qui, en une fraction de seconde, a fait disparaître ces scènes vaporeuses qui s’enchaînaient naturellement en moi, que j’observais inconsciemment avec bienveillance et dont j’attendais la suite avec une impatience incroyablement réelle : j’allais enfin savoir si c’était vraiment une baleine qui s’était échouée là sur la plage et allaient-ils réussir à la remettre à l’eau ? Mais non, le maître du temps en a décidé autrement : une sonnerie forte et répétitive m’a brutalement extraite de cet univers ouaté qui ne m’avait pas encore livré tous ses mystères. Quelle étrangeté d’ailleurs que le mot réveil commence par « rêve » alors même qu’il les interrompt sans pitié ! J’ai eu beau essayer de m’y replonger, le choc avait été si brutal que tout s’était littéralement évanoui en un clin d’œil ! Je déteste jubjoter* ! D’ailleurs, réveil et rêve devraient se concerter et cohabiter en bonne intelligence pour que le second ne commence jamais s’il y a un risque que le premier se mette à carillonner avant sa fin ! Croyez-vous qu’il existe un endroit, quelque part, en nous ou ailleurs, où les rêves inachevés se terminent ?

* Jubjoter : émerger d’un rêve sans avoir la fin et tenter d’y retourner pour connaître la suite ; in Le Baleinié, dictionnaire des tracas, Christine Murillo et Jean-Claude Leguay

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Le rêve postmonitoire

Oui, je sais, généralement, nous faisons plutôt des rêves prémonitoires : un phénomène toutefois très inhabituel, souvent dérangeant pour ceux qui les font car rarement positif, encore difficilement compréhensible scientifiquement et suggérant presque que le voyage dans le temps existe… Mais il ne s’agit pas de cela. Aujourd’hui, j’ai bien fait un rêve postmonitoire. Qui plus est, en plein jour. Là, je marchais tranquillement en pleine campagne quand, tout d’un coup, flash ! Je vous vois cogiter…

Si un rêve prémonitoire consiste à rêver de quelque chose qui va réellement se produire dans le futur sans que cela puisse être le fruit d’une quelconque anticipation, un rêve postmonitoire porte, en toute logique, sur un événement du passé – comme la grande majorité des rêves me lancerez-vous, et à raison – dont nous n’avions, jusqu’à lors, absolument aucune connaissance.

Bref, j’ai donc rêvé que la femme avait déjà posé le pied sur Mars il y a 39 ans, seulement une poignée d’années après les premiers pas de l’homme sur la Lune (petits joueurs…), et que cela ne s’était jamais ébruité pour plusieurs raisons, dont la concomitance semble tout bonnement invraisemblable : compte tenu du coût de l’opération et des énormes risques encourus – que d’aucuns auraient jugé inutiles -, tout avait été organisé dans le plus grand secret ; l’entièreté de l’équipe impliquée avait ensuite été victime d’un étrange virus, un microbe de charbon probablement, avant même de pouvoir annoncer au monde, forcément entier, l’exploit intragalactique fraîchement accompli ; enfin, un incendie – combustion spontanée manifestement – avait mystérieusement ravagé leurs locaux ne laissant aucune trace de cette aventure, assurément la plus extraordinaire de l’humanité depuis la nuit des temps ! Il ne me reste plus qu’à le prouver maintenant !

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La balanciel

Je poursuis mon inventaire très personnel des néophotologismes avec cette splendide « balanciel », autrement dit, une balançoire ayant l’étrange particularité d’être accrochée au ciel. J’en conviens, si nous nous laissons aller à être un peu trop terre à terre en nous référant uniquement à nos connaissances actuelles sur le ciel, et en particulier, sur sa composition – une bonne dose de diazote, une quantité raisonnable de dioxygène, une pincée d’argon et un soupçon de dioxyde de carbone, en résumé, de l’air, donc, un gaz, donc une substance occupant tout l’espace disponible et surtout non préhensible, a fortiori auquel on peut difficilement accrocher quoi que ce soit -, l’existence de la balanciel est difficile à concevoir. D’où l’intérêt et la force de la preuve par l’image !

Quant à se hisser jusqu’à elle, deux solutions. La première, des plus logiques : le ciel déroule ses bras de corde jusqu’au sol et, comme avec la balançoire, qui se pratique également en journée, il vous suffit de vous poser sur la planche avant que le ciel ne vous remonte à sa hauteur, et convoque un léger zéphyr pour vous balancer sans que vous n’attrapiez froid ou ayez mal au coeur. Seconde option, bien plus amusante mais aussi relativement risquée : sauter sur un trampoline jusqu’à atteindre ladite planche déjà haut perchée, s’y harponner tant bien que mal, et, par chance, se la couler douce dans les airs…

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La fausse astuce

Méthode invasive et radicale pour éviter et donc parer un contre-jour disgracieux sur une photographie. Requiert une certaine force dans le poignet et l’avant-bras, ici droit, amené à porter seul l’appareil photo, potentiellement lourd, ainsi qu’une remarquable capacité d’extrapolation pour voir au-delà de l’intrus.

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