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Dès que l’épris de cinéma pose les pieds sur le sol de la Cité des Anges, il n’attend presque qu’une chose : le voir. Ce fameux panneau, qui n’en est pas vraiment un, flanqué sur l’une de ses arides collines. Neuf lettres géantes et blanches, fièrement gonflées comme une bulle de chewing-gum. H.O.L.L.Y.W.O.O.D. Ces lettres, symbole d’un monde en soi, des « il était une fois » à rebondissements, il les a vues des centaines de fois sur des écrans de toute taille, des petits, des grands, à tel point qu’elles en sont devenues une image rêvée plus qu’un extrait de la réalité, à en douter même de leur existence. Alors, quand, enfin, au hasard d’un croisement, le mythe apparaît, discrètement, en arrière plan, tel un figurant magnétique, l’émotion est sincère et la rencontre maladroite. La boîte à images immobiles est arrachée à son écrin, comme s’il y avait urgence, comme si les lettres pouvaient filer ou la brume tomber instantanément sur elles, vite, vite, « On », l’objectif sort à son rythme, c’est bon, elles sont toujours là, vite, vite, déclencher en guise de présentation, pour se prouver à soi-même qu’il ne s’agit pas d’un mirage, ni d’une simple image…
Outre atlantique, ces fenêtres sont appelées des french windows. J’ai une fois trouvé un immeuble à Paris avec des fenêtres s’ouvrant vers l’extérieur, mais c’était le trésor du jour, de la semaine, du mois, de l’année. Outre atlantique, les pains perdus sont appelés des french toast. C’est déroutant la première fois, mais Lost breads ne sonnait pas très bien et faisait trop penser à une parodie de film où des boulangers se seraient crashés sur une île déserte sans four. Outre atlantique, les frites sont appelées des french fries. Les Belges se sentent un peu pillés de leur patrimoine culinaire. Outre atlantique, les haricots verts coupés en deux moitiés dans le sens de la longueur sont appelés des french cut beans. Là, je sèche totalement même s’il faut saluer l’effort d’imagination pour cette coupe très spéciale qu’évidemment, nous ne trouvons pas dans les rayonnages hexagonaux ni octogonaux d’ailleurs. Outre atlantique, on dit manifestement des bêtises. Mais des bêtises qui ont un certain chic et qui font sourire les avertis. C’est l’essentiel.
La vraie surprise n’est pas toujours celle que l’on croit… Un exemple tout frais : direction le Hollywood Bowl à Los Angeles, comme son nom le laisse supposer. A en croire leur site Internet, le Hollywood Bowl, autrefois appelée le Daisy Dell, est le plus grand amphithéâtre naturel des Etats-Unis. Ceux qui suivent se souviendront peut-être de Super(re)latif : preuve que la tradition ne date pas d’aujourd’hui… Bref. Un édifice rappelant vaguement la forme d’un coquillage, dont l’architecture a beaucoup évolué depuis son inauguration en 1922 et qui peut accueillir pas moins de 18 000 personnes ! Une ville en soi… Une broutille pour cette cité titanesque !
Le concert – Les 4 saisons de Vivaldi – est à 20h mais la foule arrive par grappes dès 18h. Car, comme l’indique la page 148 du guide, on peut pique-niquer au Hollywood Bowl. J’imagine de grandes étendues vertes et visualise quelques tables à s’arracher. En voyant les uns et les autres débarquer avec leurs paniers chics, je relève que le guide a raison même si le mot « pique-niquer » n’est sans doute pas le plus approprié, et décide de suivre le mouvement (le simple sandwich est dans le sac !). Dispositif de sécurité passé, billet tamponné, mes yeux suivent les paniers… Où peut bien être cette étendue verte ? Nulle part ! Car c’est à leurs places que tous ces gens dînent ! Sur des bancs en bois, les assiettes sur les genoux pour certains ; sur des tablettes amovibles fixées aux rebords de boxes classiques de salle de concert pour d’autres : que des serveurs débarquent avec des assiettes joliment garnies ou que les mélomanes – généralement par groupes de 4 : deux sont donc temporairement dos à la scène – apportent leur propre repas incluant le grand cru, le spectacle est saisissant et un brin surréaliste ! On se croirait dans un immense restaurant à ciel ouvert, à ceci près que le très réputé Orchestre Philarmonique de Los Angeles sert de toile de fond.
Le gong approche, ça continue de siroter son verre de vin, de piocher dans son assiette, de parler de la pluie et du beau temps (de circonstance avec le programme musical de la soirée) ; les lumières s’éteignent progressivement, les bouchées se terminent, les paniers se ferment, les tablettes sont retirées, les dos-à-la-scène retournent leur chaise, le violoniste Joshua Bell entre en scène – Applause -, dit évidemment que le Hollywood Bowl est le plus bel espace de ce type au monde, délivre quelques informations sur la pièce du soir et se met en place. L’orchestre est prêt, la salle retient sa respiration, je m’attends à entendre les premières notes du Printemps… Mais ce sont celles de l’hymne américain qui arrivent à mes oreilles ! En une seconde, d’un seul homme, la foule se lève, et, la main sur le cœur, se met à chanter l’hymne national accompagné, aux cordes, par le-dit orchestre ! Stupéfaction ! Ahurissement ! Comme pour le pique-nique, je suis le mouvement et me lève… pour prendre une photo ! Tout le monde est debout, tout le monde entonne les paroles en chœur. Tout le monde. Le devoir accompli, le concert peut alors commencer. Médusée, il me faut plusieurs minutes pour réaliser ce qui vient de se produire, un laps de temps pendant lequel je me projette sur un siège de l’Opéra Garnier ou de la Salle Pleyel à Paris et imagine l’orchestre du jour se lancer dans une interprétation très solennelle de La Marseillaise avant de débuter le programme officiel. L’image se brouille presque instantanément, j’entends – virtuellement – des gens siffler, crier au scandale, je vois – toujours virtuellement – déjà les gros titres dans la presse : une telle chose me semble tout bonnement impensable et impossible en France, hormis pour une finale de coupe du monde de football ! Mais pourquoi donc ?
Sur le fameux Walk of fame à Hollywood, il y a deux catégories d’étoiles carrelées : celles autour desquelles tout le monde se presse, se fait prendre en photo et/ou s’extasie en revivant intérieurement le moment où ladite star a effectivement inauguré son étoile – Michaël Jackson, Daniel Radcliffe, Steven Spielberg, Sharon Stone, Will Smith, […]
Share on FacebookEt réciproquement. Pendant quelques minutes, cette baigneuse vespérale demeure là, face à l’horizon, figée, les pieds rafraîchis par le va-et-vient de la mer descendante. Autour d’elle, les vagues prennent aussi leur temps, s’allongent sur le sable, s’enroulent élégamment. Elle est seule, dans sa bulle de contemplation, enrobée par le doux mais incessant bruit du ressac. […]
Share on Facebook« Sur une branche, perchée avec… » ou 3 questions posées à un membre de l’écho-munauté… Pour ouvrir la série, Laurence Serfaty. Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? J’ai eu mon premier Instamatic Kodak à 12 ans, un cadeau de mon père pour mon anniversaire, je crois. Je n’avais pas du tout […]
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