Je suis toujours étonnée – malgré les récurrences – par les chemins qu’emprunte notre mémoire pour nous faire nous remémorer ce que nous avons parfois oublié ou alors vainement cherché à nous rappeler. Voici un cas typique de ce que l’on pourrait appeler la « mémoire pop up » car elle s’ouvre comme ça, sans prévenir, donc de façon assez soudaine, dans un petit coin certes mais en couleurs, en musique, en scintillant, de telle sorte que l’on ne peut pas l’occulter. Cela n’aurait d’ailleurs aucun intérêt car cette mémoire pop up nous rend un grand service en mettant fin à une quête à durée indéterminée, ce qui, dans ce contexte, n’est pas toujours de bon augure.
Ainsi ce paysage est-il typique des îles Kerguelen, qui compte de nombreuses espèces endémiques du fait de son isolement. Comme ces petits monticules verts parsemant ce sol rocailleux et sur lesquels il ne fallait absolument pas marcher puisque cela entraînait leur mort à coup sûr. Je vous laisse imaginer les zig-zag à concéder face à un tel parterre… Tout ça pour respecter la Nature ! Bref. Après n’avoir connu qu’eux, j’ai donc totalement oublié leur nom. J’ai eu beau sonder mes souvenirs à plusieurs reprises, rien ne venait. Il aurait certainement suffi de quelques minutes de surf pour trouver la réponse, mais cet oubli n’a jamais constitué ni une angoisse ni une urgence.
Et voilà que ce soir, en discutant avec quelques photos pour statuer sur mon choix nocturne, je tombe sur celle-ci. J’avais au préalable l’idée d’écrire sur ces endroits, rares pour les urbains, où l’on pouvait aisément penser que l’on était sûrement les premiers à les parcourir. Avec une image des îles de la Désolation, le risque d’erreur était faible. Sauf qu’en découvrant la photographie et en posant mes yeux sur ces tas de mousse verte, le mot « azorelle » m’a sauté à l’esprit telle une formule magique qui allait m’ouvrir mille portes. Azorelle, ce mot que j’avais complètement oublié, qui revenait comme ça, totalement naturellement, comme si je l’avais employé la veille, au seul contact de mes yeux avec elles…
En se concentrant sur son cœur, l’on pourrait croire que cette photographie a été prise, les pieds dans l’eau, à proximité de sa surface, à ce moment précis où les vagues s’étirent sans fin sur les plages, comme un grand gaillard sortant de sa sieste post-prandiale… Jusqu’à ce que le regard s’égare et remonte l’étroite […]
Share on FacebookDans la file d’attente pour l’exposition photographique de Martin Parr, la tentation était trop grande. Le regardeur regardant le regardeur regardant et les regardés regardant le regardeur… La galerie commence dès les jardins, rendant l’attente moins longue (et distrayante donc) tout en ayant un effet aimant sur les promeneurs du dimanche passant par là. Aimant […]
Share on FacebookStupéfaction et tremolo à l’heure du café matinal et de la consultation frénétique index à l’appui, mais glissant, des nouvelles du jour ! J’ai souvent les yeux clos quand je les consulte depuis que je me suis autogreffé une appli censurant les mauvaises nouvelles et les fermant automatiquement (à la fois les yeux et les nouvelles). […]
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