Photo-graphies et un peu plus…

Chacun sa manière de marquer son territoire, de se présenter et, en particulier, d’afficher ses trophées ou ses victoires ! Certains exposent leurs coupes et médailles dans la vitrine du salon ; d’autres mettent des santiags, des lunettes de soleil et accrochent des crânes de taureau blanchis par le soleil au pare-brise arrière de leur pick up… Certes, ils sont moins nombreux… La couleur est annoncée au moindre coup d’œil : ici, éleveur de taureaux ! Un face-à-face pour le moins étrange pour le citadin qui n’a l’habitude de voir de squelette que dans les boutiques de la rue de l’Ecole de médecine, et encore, ils sont en résine ! Mais tout à fait normal voire banal en ces terres sud-espagnoles connues pour leur passion taurine…

Et rien à voir avec la boisson énergisante, le taureau rouge en français, contenant ce neuro-transmetteur, la taurine, interdit pendant des années en France ! Et pour cause, l’Afssa avait conclu qu’elle pouvait avoir des effets neuro-comportementaux indésirables et dopants… Par principe de précaution, l’interdiction a résisté pendant plus de 10 ans… Jusqu’à ce que l’entreprise autrichienne menace l’hexagone d’un coûteux procès, ces effets néfastes sur la santé ne pouvant être démontrés (les limites du principe de précaution…). Aux oubliettes l’avis de l’autorité de santé, les canettes de taureau rouge débarquent dans les rayons et les goulots d’étranglement ! Et aujourd’hui, la polémique renaît avec la boisson Outbox, qui réduirait le taux d’alcool dans le sang… Totalement contreproductif avec les campagnes de prévention pour limiter la consommation d’alcool chez les jeunes ! Certains lobbies ont décidément plus de pouvoir que d’autres. Et le crâne de taureau, s’agitant sur la vitre à en perdre quelques dents, en ressort bien moins menaçant !

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Une image vaguement approximative, nettement floue… C’est un peu ce à quoi ressemblent ces lointains souvenirs que l’on traque parfois, en réalisant qu’ils sont bien peu nombreux à avoir passé les années… Et que finalement, l’on ne se souvient pas de grand chose de cette enfance ou de telle autre période de notre existence passée. Sont-ils malgré tout enfouis quelque part, prêts à jaillir à la moindre madeleine ? Dans des cartons peut-être ? Ceux-là même qui ont été conservés, par bonté, dans un placard du fond, dans un grenier poussiéreux de la maison familiale, et qui couvent lettres, cahiers d’école, dessins, cartes postales, bracelet, tickets de cinéma, peluches, cours, entrées de musée, rêves…

Même si on finit par les oublier, on sait qu’ils sont là, quelque part, à portée de main. Plus que de simples papiers, de simples gadgets, c’est véritablement notre histoire qu’ils abritent. C’est rassurant de savoir qu’il existe un amoncellement de ces petites choses très matérielles qui nous permettent de reconstituer ce que nous avons été. Elles sont l’antisèche de notre mémoire faillible. Tout se complique quand ces cartons sont désignés persona non grata. Deux solutions : soit on les emporte avec soi, pour préserver ces tranches de vie encore quelques années ; soit on décide de s’en séparer, car, objectivement, on se dit que ces « objets » n’ont jamais servi depuis qu’ils ont été placardisés et qu’il n’y a donc aucune raison qu’ils soient plus utiles aujourd’hui. Le premier choix nécessite de trouver, concrètement, de la place ailleurs. Le second nécessite d’en trouver en nous, à moins de nous couper à jamais d’une partie de notre vie. Et c’est une étrange sensation de réaliser qu’alors, cette mémoire partielle voire partiale sera notre unique moyen de nous souvenir de tout ce que nous avons fait et été.

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Prenez un feu tricolore en position neutre, des néons de bistrot cardinal, un ou deux réverbères éphémères, quelques barres métalliques réfléchissantes et autant d’ombres absorbantes… Ajoutez-y un zeste d’enseigne hôtelière et un reflet de panneau publicitaire ! Mettez le tout dans un bus de nuit agitée en phase d’extinction. Laissez prendre l’ensemble quelques secondes pour que les matières s’imprègnent bien des couleurs ! Démoulez le tout assez rapidement : vous obtenez une image que vous ne pouviez absolument pas anticiper ! Malgré tout, vous êtes même potentiellement étonné et ravi de ce que vous voyez !

Ce qui, finalement, est le fruit totalement inverse d’une recette, qui, par définition, se veut reproductible à l’envi et donc au résultat prévisible. Le preneur d’images n’en développe pas moins sa petite cuisine, en s’inventant des cadres, en rassemblant ses lignes, en casant les uns ici et les autres là, en fait, en pré-voyant ses icônes, cédant ainsi à quelques automatismes voire facilités. C’est que de clic en clac, il a déterminé les ingrédients qui allaient créer une « belle » image ou une image « réussie » dans son système de valeur. Il est même presque capable de la fabriquer les yeux fermés ! D’une certaine manière, c’est le début de la fin… Ces moments-là, laissez la main à la boîte, n’être qu’un index pousseur peut être une bonne résolution : elle rappelle que l’incertitude et le flou peuvent avoir du sens !

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« L’impossible photographie » disait l’affiche. Le défi attire l’œil… Et donne envie d’aller voir, même si, juste après, il est écrit « prisons parisiennes (1851-2010) ». Pour quelqu’un qui a soif de liberté, s’y rendre relève presque du paradoxe.

Avant de m’engouffrer dans les salles sombres du Musée Carnavalet consacrées à cette exposition inédite, documentaire  et très instructive sur le milieu carcéral dans la capitale, je me retourne, les yeux rivés vers le long couloir droit qui s’enchaîne dans mon dos. Et suis témoin du jeu de cache-cache entre l’ombre et la lumière, projetant, de temps à autre, les barreaux des fenêtres sur les petits carreaux du sol. Etrange écho… Une silhouette tronquée les piétine nonchalamment, montrant indirectement le chemin vers l’issue de secours !

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Un samedi après-midi. Entre deux rendez-vous. Pause photographique au cœur de ce pouls financier altoséquanais répondant au curieux nom de La Défense… La défense de quoi ? De ses intérêts ? Ce nom rend en fait hommage à une statue, La Défense de Paris, qui rend elle-même hommage aux soldats ayant défendu la capitale pendant la guerre de 1870… Donc, d’une certaine manière, de ses intérêts, même si la nature de ceux-ci a dérivé avec les années. Bref, il est tout à fait possible de traverser l’esplanade sans penser à tout cela, et d’être saisi par la beauté architecturale de cet espace en mutation constante. Si triste voire glauque les fades journées d’hiver, l’ensemble rehaussé par ces éclats vespéraux en devient presque surréaliste.

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Le temps, a dit le physicien Richard P. Feynman un beau matin, c’est ce qui se passe quand rien ne se passe. Un Prix Nobel ne doit pas dire que des bêtises… Même si d’autres empêcheurs de tourner en rond le définissent d’une manière diamétralement opposée, j’aime bien cette idée, que, quoi que l’on fasse, que l’on s’affole ou que l’on s’affale, pour le temps, objectivement, c’est du pareil au même… Il s’écoule, imperturbable, imperméable aux douceurs comme aux coups, même s’il en réserve à tous ceux qui le vivent. Et donc, vivent.

On a pourtant parfois l’impression qu’il triche un peu, qu’il cherche à casser le rythme, et se pose, de temps en temps, en des lieux très particuliers, un peu à l’écart du tumulte, à l’abri des regards, pour mieux se ressourcer… Comme sur ce carrelet accroché à l’estuaire de la Gironde, toujours debout et fier malgré les tempêtes, les crues, les passages et les années… Regardez-le, assis sur le banc, bercé par le bruissement des feuilles ballotées par le vent et le craquement du bois sous son poids, celui des années. On s’attendrait presque à voir les poissons se jeter directement sur le ponton, tant la sérénité y est palpable…

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Cette image n’est absolument pas le fruit de savants calculs à l’issue desquels j’aurais réussi à déterminer à quelle heure précisément, l’ombre d’un clocher allait venir se loger exactement au milieu de la façade lui étant opposée. Cette image est le fruit parfait du hasard. Une conjonction de coordinations… Le soleil au diapason, l’église fidèle au rendez-vous, l’ombre suffisamment capricieuse pour demeurer isolée, la façade accueillante, mes pas errants, mon regard scrutateur invité à mâter les hauteurs que la nuit n’a pas encore enveloppées, mes sens en éveil…

Un peu comme à Stonehenge ou dans un Indiana Jones, au moment clé, on s’attend à voir s’ouvrir une monumentale porte de pierre se détachant du mur oriental et conduisant directement à une caverne aux mille trésors… Combien de fois cet instant se reproduit-il dans une année ? Ce n’est peut-être pas un hasard, en revanche, si le Musée Nobel s’est installé en ces lieux, témoin privilégié de ce manège silencieux entre l’ombre et la lumière, le chemin emprunté par la recherche qui mène parfois au savoir.

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Absolument pas ! Authentique relique britannique en plein cœur de la Méditerranée, sur une île anciennement annexée par l’Empire qui y a laissé quelques habitudes… Ses très symboliques cabines rouges donc, ses petits déjeuners bacon-œuf-haricots rouges, mais aussi sa conduite à gauche, sans le flegme qui lui est, sous d’autres latitudes, attaché.

Le duo subtilement éclairé formé par cette cabine, posée au beau milieu de la placette devant le tronc d’un arbre aux branches protectrices, et ce banc vert en fer forgé fraîchement repeint, accueillant, semble tout droit sorti d’un musée à ciel ouvert… On tourne autour sans vraiment pouvoir l’approcher. Une certaine solitude s’en dégage. Nostalgie peut-être. La cabine, qui permet de garder un lien avec des personnes éloignées ; le banc, qui, à l’inverse, unit les êtres déjà proches. Aujourd’hui, on les dirait abandonnés. Leurs couleurs vives les inscrivent encore dans le présent, mais la distance qui nous sépare d’eux transforme le tableau en photographie tirée d’une époque ancienne…

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Tout le monde s’accorde à dire qu’avoir des idées est facile, et que le vrai challenge, comme on dit dans certains milieux, est la phase postérieure : la réalisation de l’idée. Combien d’idées sont menées à terme ? Une infime proportion probablement, compte tenu des efforts qu’il faut consentir à faire pour que cela soit le cas, comparé au peu de temps qu’il faut à une idée pour naître et faire le trajet cerveau-bouche, ou tout simplement cerveau-cerveau…

Mais, est-ce le but d’une idée d’être concrétisée ? Ne pourrait-elle pas demeurer cette chose éthérée, ce concept hypothétique qui la rend si attrayante ? Et puis, une idée doit-elle être réaliste ? Par exemple, mon idée serait de fêter le prochain réveillon sur Mars. Est-ce une mauvaise idée, ou simplement, une idée irréalisable ? Et, dans ce cas, qu’est-ce qu’une bonne idée ? Une idée vraiment nouvelle ? Ce qui conduit à s’interroger sur ce qu’est le nouveau… Une idée qui se copie peut-être ? Par exemple, et là est mon idée initiale, hier, deux images sont venues heurter mon idée des idées et me rappeler que tout est relatif. La première, en lisant le synopsis du film « Les meilleurs amis du monde ». Exactement celui de la pièce de théâtre à succès « J’aime beaucoup ce que vous faites ! ». Je m’attends à voir la référence sur l’affiche, comme cela se fait des adaptations de livre. Rien. Sur le site officiel du film alors ? Rien non plus. Bon, en cherchant du côté des critiques, la référence à la pièce est relevée. Certains parlent d’inspiration (sans parfois citer le nom de l’inspirateur), d’autres, d’adaptation… En tout cas, pas de revendication trouvée facilement du réalisateur. Bref… Disons que c’est un exemple bancal car les regardants ne sont pas dupes. Quid des coussins galets ? Dans une boutique dédiée à la maison, mes yeux sont attirés par des coussins en forme de galets mais légèrement différents de ceux que j’avais dans mon disque dur, confectionnés par Stéphanie Marin il y a quelques années déjà. Effectivement, ce n’était pas les siens. Mais une pâle copie de ses coussins, eux-mêmes des copies de la réalité. Moralité, avoir une idée est une chose, la réaliser en est une autre, et non des moindres, mais ça n’est finalement pas suffisant ! Encore faut-il la faire exister auprès des autres et surtout, qu’ils la reconnaissent comme « l’originale » !

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Et c’est parti pour un mois de « footcheball » ! Le mondial aura beau se tenir aux antipodes, nous en mangerons matin, midi et soir, dans les journaux, à la télé, à la radio, dans le métro, dans les bars, en terrasse, sur les trottoirs, au musée, au restaurant, dans les cours de récréation, au bureau… Chaque ville qui se respecte annonce, depuis des semaines déjà, avoir installé un écran géant sur sa belle place pour permettre à ses concitoyens amateurs de ballon rond, et les autres – ce sont des électeurs après tout – de se retrouver pour suivre, un peu en famille, les matchs en direct.

Car, ces antipodes là ont un avantage indéniable pour les diffuseurs et les villes, il n’y a pas de décalage horaire entre la France et l’Afrique du Sud… Inutile de se lever au beau milieu de la nuit pour regarder Corée du Sud – Grèce ou Nouvelle Zélande – Slovaquie ! Inutile de se bâillonner pour étouffer cris de colère, de joie, d’exaspération, tous susceptibles de réveiller la maisonnée dans une poussée d’adrénaline totalement inutile à cette heure ! Evidemment, ce n’est pas le cas de tous les pays participants. Au Chili par exemple, il y a 6 heures de décalage horaire avec le pays organisateur et les matchs du pays seront retransmis tôt le matin, entre 7h30 et 9h30, juste avant d’enchaîner avec la journée de travail. Autant dire qu’à la fin du match, une autre partie de plaisir va commencer : les embouteillages ! Conscient de ce potentiel problème, le Chili a donc décidé de reprogrammer, non pas les matchs, mais ses feux tricolores ! Quel pouvoir quand même !

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