Photo-graphies et un peu plus…
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Après avoir frôlé maintes fois la crise cardiaque, revu en accéléré les pires scènes des Oiseaux en voyant ces hordes de pigeons fondre insolemment sur lui comme s’il n’existait pas, Bastien avait décidé, à son corps défendant, d’utiliser les grands moyens. Il n’en était pas très fier, mais c’était la seule solution qu’il avait trouvée avec les moyens dont il disposait. Un matin bien remonté, il s’était rendu à la droguerie résistante de son quartier et en était ressorti, le sourire en coin, avec une grande vitre translucide en plexiglas épais. Certes, il avait rencontré quelques difficultés à se déplacer dans les rues avec ce morceau d’1m50 sur 1m20, mais rien, à ce moment précis, ne pouvait l’arrêter. Et il avait ainsi filé, presque tête baissée, vers cette maudite place où les pigeons avaient pris l’habitude de le narguer en faisant du rase-motte par dizaines à chaque fois qu’il se mettait à lire la rubrique nécrologie de son quotidien.

Il s’y était planté, au même endroit que la veille et l’avant-veille, avait dressé sa paroi invisible devant lui et s’était mis à compulser sa feuille de chou. Un œil sur les lignes de texte, un autre vers le ciel, il n’attendait qu’une chose : que ses visiteurs ailés zélés, dans leur élan d’aviateur, viennent s’écraser lamentablement sur cette surface qu’ils ne pouvaient voir et y glisser jusqu’au sol… Mais, les bêtes avaient senti le piège, elles avaient soigneusement contourné l’obstacle au dernier moment par des loopings rivalisant avec ceux d’un Spitfire SuperMarine, et, désormais de l’autre côté de la vitre, formant une escouade resserrée, elle s’étaient propulsé vers un Bastien tétanisé… qui avait eu, malgré sa peur, le réflexe de passer de l’autre côté de la vitre, chose que les pigeons, qui ne sont que des pigeons, n’avaient pas vu. Et ce que Bastien attendait arriva finalement…

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« Si l’homme avait dû voler, il aurait des ailes ! » Voilà, en substance, ce qu’a dit Bob, appelons-le Bob mais ce n’est pas son vrai nom, pour justifier le fait qu’il n’ait jamais pris l’avion malgré ses probables plus de 50 printemps. Et il ne le prendra jamais, d’ailleurs. Bob, rencontré à une table d’un wagon restaurant où l’on demande aussi aux serveurs d’être équilibristes et jongleurs, dans un train donc, qu’il n’aime pas trop non plus, n’est jamais sorti des Etats-Unis. Le pays est grand, cela reste concevable. Né au New Jersey, il vit aujourd’hui en Géorgie. New Jersey – Géorgie, c’est la distance la plus longue qu’il ait parcourue dans sa vie. Et, pendant toutes ces années au New Jersey, il n’a jamais mis les pieds à New York. Il répète. Il n’a jamais mis les pieds à New York. Cela ne l’intéressait pas. Le rêve de tant de personnes ne lui disait rien. Soit. Même pas par curiosité.

Il lâche cela spontanément, avec un petit sourire, content de l’étonnement produit sur son maigre auditoire migrateur. Bob, il a des yeux bleus, clairs, perçants, qui font penser à des portraits d’Avedon, mais en couleurs. Ses rides sourient constamment. Bob est heureux avec sa liberté – il a toujours été indépendant -, sa pêche, son golf et son auto. Il n’a pas besoin d’autre chose, Bob, et on le croit, sincèrement, tout en l’enviant un peu, mais juste un peu. Non, pas le golf ou la pêche, mais d’être satisfait. C’est rare de trouver une personne qui soit satisfaite de son présent, de ce qu’elle a. Sans faire de généralités, nous sommes globalement tous des pros du conditionnel et des mises en bouteille. Mais Bob, ça va. Même s’il a peur de l’avion et qu’il ne veut pas l’avouer. Car, comme il pourrait le dire lui-même, « si l’homme avait dû rouler, il aurait des roues ! ». Il n’en a pas, ce qui n’empêche pas Bob d’adorer conduire des heures durant sans s’arrêter entre le New Jersey et la Géorgie !

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J’arrive après le drame. Il en est un qui a en effet dû passer un mauvais moment même si le forfait ne semble pas avoir été sanglant. Une pauvre bête a probablement été attrapée par surprise par l’un des grands corbeaux se chamaillant le ciel canadien. Elle goûtait tranquillement à la poudreuse quand une masse noire aux ailes déployées s’est abattue sur elle, s’approchant si près et si vigoureusement de la surface du sol qu’elle y a laissé l’empreinte de ses plumes.

Et au cœur, une percée dans la neige légère. Une ombre. Presque une tombe. On le voit d’ici, ce sombre volatile arriver en trombe, poussant son cri rauque à l’instant fatal, les serres en avant pour agripper sa proie dès le premier passage. Un corbeau, de mauvaise augure dans certaines parties de l’ancien monde, à la symbolique autrement plus positive pour les peuples des premières nations puisque certains mythes en font le créateur du monde et de l’homme. Autant dire que ce dernier n’a qu’à bien se tenir…

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Incitation au départ. Initiation… Vagabondage de l’esprit. Pourquoi vouloir toujours partir si loin ? En quête de quoi ? De liberté ? D’une histoire ? C’est l’histoire d’une coccinelle s’envolant de l’autre côté de l’océan, dans cette contrée où l’on parle espagnol. Et si c’était un être humain ? Et si c’était une femme ? Et si c’était elle. Après quoi court-elle ? L’oiseau vole. Il défie l’espace plus que n’importe quelle autre espèce. L’homme, lui, est astreint à une évolution horizontale. Le mouvement vertical ne lui est permis que parce qu’il a créé des objets susceptibles de le faire monter puis descendre. Il ne peut pas, d’un simple coup d’aile, virer à gauche ou à droite. Il a besoin d’aide. L’oiseau est libre. Son vol peut être désordonné, sans but. Vraiment ? L’oiseau a-t-il toujours une « idée » de l’endroit où il veut aller, et comment il faut y aller ? Face à cette formation victorieuse de pélicans, on est en droit de se poser quelques questions sur la notion d’ordre et de désordre chez ces bêtes ailées…

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Même endroit, même heure, J+1. Un nouveau parachutage s’opère dans le ciel bleu azur de Cherbourg. Seuls de rares spectateurs égarés dans la zone portuaire assistent à la représentation à laquelle participe une bonne centaine de ces spécimens ailés parés de leur blanche tenue distinguée surmontée d’une touche de noir au bout des ailes. Un vol à basse altitude d’une parfaite maîtrise avec changements de cap intempestifs, commandé directement depuis les airs par Jonathan Livingstone en plume et en os, leur chef de file révolutionnaire ! Spectacle magnifique au profit du partage, de la tolérance et de la liberté dans le monde… si, si…

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