Photo-graphies et un peu plus…

L'art de rien

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Fort heureusement, ces deux images n’ont pas été prises au même endroit ! La confusion aurait été totale, pour le piéton, comme pour l’automobiliste. Là, dans les deux cas, elle est simplement étonnante, pour ne pas dire loufoque. Une double rencontre avec la contradiction. Et au milieu, un humble humain se demandant comment gérer ces informations contradictoires. Traverser ou ne pas traverser, telle est la question. Je comprends mieux certains ballets au bord des passages piétons… Des personnes faisant un pas puis reculant d’un pas, de façon incessante. Comme à une séance de step dans une salle de sport quelconque. Avancer pour mieux reculer. Le statu quo sportif…

En voiture, c’est plus problématique : la probabilité pour que quatre autos arrivent exactement en même temps a beau être faible, elle n’est pas nulle. Que se passe-t-il alors ? Tout le monde s’arrête à son angle. Le ring formé par la zone de rencontre est vide. Les files d’attente s’allongent derrière chaque voiture de tête… Bientôt, elles font plusieurs dizaines de mètres, atteignant le carrefour précédent, rapidement bloqué aussi du fait de la présence du même panneau. En quelques dizaines de minutes, le quartier est totalement paralysé par ce quatuor d’ordre-contre ordre. Quelques conducteurs, excédés, abandonnent leur véhicule et se dirigent vers le haut de la file, au niveau du carrefour où tout a commencé. Sur le ring. Jusqu’alors vide. S’ensuit une discussion d’abord cordiale, puis assez rapidement animée, très animée même, entre les partisans de chaque côté. En l’absence de règles de priorité, qui part en premier ? La plus grosse voiture, lance l’un ! Non, la plus petite, répond l’autre. On tire à la courte paille, essaye un autre… Les propositions s’enchaînent en même temps que le jour décroît. Après quelques heures d’infructueuses tergiversations, un type qui observait la scène de loin retourne dans sa voiture, remet le contact, et sort de la file en trombe. Aussi simple que cela. Prenant donc la rue à contre sens, sous le regard hagard de ses voisins de voiture témoins d’un acte inédit de désobéissance civile, et réussissant, en quelques secondes, à s’échapper de ce capharnaüm. Evidemment, il est aussitôt imité pas ses congénères et après quelques minutes, le statu quo n’a fait que changer de sens…

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