Photo-graphies et un peu plus…

Tout feu tout flamme

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Tapis vert

Face à ce quatuor de marches a priori banales si ce n’est qu’elles sont recouvertes d’algues fraîches que vous identifiez assez rapidement comme potentiellement dangereuses car glissantes, ce qui les rend, dans l’instant, singulières, vous allez prendre une décision qui en dit long sur votre relation au risque… Cela va se passer extrêmement vite, et avec un peu de chance, vous ne vous rendrez absolument compte de rien. Mais moi, si.

Certains prendront donc leur élan, synthétisant en 6 microsecondes leurs lointains cours de triple saut et de saut en hauteur, pour se hisser de la dernière marche saine (en bas) à la première à peu près exempte d’algues (ici, la 5e), en croisant tout ce qu’ils peuvent pour ne pas tomber à la renverse en l’atteignant (ou pas). Les inconscients pour qui rien n’est impossible jusqu’à preuve du contraire. D’autres contourneront soigneusement le tapis vert en empruntant le chemin de pierres découvert à sa gauche, assez pentu, sans prise et nécessitant, à défaut de ventouses de geckos, des semelles anti-dérapantes et des mollets de cycliste. Les téméraires avertis enclins à remplacer un risque par un autre, modéré. Certains encore affronteront courageusement autant que prudemment l’obstacle en posant lentement et à plat chacun de leurs deux pieds sur les marches, un peu à la manière d’un enfant face à ses premiers escaliers, mais en allant un peu plus vite à chaque pas. Les pragmatiques qui pèseront toujours le pour et le contre avant d’agir, à la recherche d’un compromis satisfaisant. Quant aux fans du principe de précaution, que d’aucuns voient plutôt comme un principe de stagnation, ils balanceront la tête à gauche puis à droite (ou inversement, cela n’a pas de réelle importance dans le cas présent) et se dirigeront vers un escalier voisin, parfois lointain, dénué d’algues et donc, sans risque… Rien ne dit toutefois, qu’en chemin, le cœur léger et les yeux rivés vers l’horizon, ils ne tomberont pas dans un trou creusé dans le sable par une marmaille partie sans prendre le temps de le reboucher…

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Ballet de feux croisés devant une assemblée conquise d’avance. Les dompteurs de feu ont le don d’envoûter à tout âge. On nous a en effet appris, tout petit, que s’en approcher était dangereux.  Obéissante, la majorité d’entre nous a donc gardé ses distances avec les flammes. Ce qui ne peut qu’accroître notre fascination envers ceux qui ont choisi de faire fi du risque, ou plutôt, qui ont appris à le maîtriser. Ainsi en est-il face à ces troubadours des temps modernes qui, pendant quelques minutes, sont hissés au rang de héros incontestés et incontestables.

Je pourrais m’arrêter là. Mais bon. Une autre chose se dit en effet sur cet élément à l’origine de toute matière et donc de notre existence. A trop jouer avec le feu, on finit par se brûler… Certains en ont même perdu leurs ailes, nous a-t-on dit. C’est ce qui vient à l’esprit quand on écoute tranquillement – quelle utopie ? – les informations matinales. Et bang, retour à la réalité ! Et que l’on sent, commentaire après commentaire, notre sang s’échauffer face à tant d’inepties. Politiques, pouvoir, argent, complaisance, obscurantisme. Un grand classique qui fait toujours son effet, particulièrement brûlant en ces temps de cohabitation cosméto-photogra-fiscale sur fonds d’espionnage de majordome. Et puis il y a aussi cette tragique affaire que l’on se passe de bouche en bouche, d’onde en onde, de cet homme tué de sang froid le jour de son départ en vacances suite à un léger accrochage sur l’autoroute avec une jeune femme ne voulant pas établir de constat et appelant, pour toute réponse, ses potes du coin pour qu’ils lui montrent de quel bois ils se chauffent. Et là, on se dit que c’est la société elle-même qui joue trop avec le feu, on se dit que l’on assiste à son auto-combustion. Et ça fait froid dans le dos…

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