Photo-graphies et un peu plus…

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La semaine dernière, je me suis présentée à une surprise party d’acteurs de l’image en mouvement en disant que j’étais plutôt du côté de l’image fixe. Vous savez, ce jeu, légitime et naturel, de « Et tu fais aussi du cinéma toi ? » parce que tout le monde autour en fait et qu’un milieu est un milieu, et qu’il est souvent plus confortable de se mouvoir dans un environnement dont on connaît les règles. Cela a d’ailleurs donné naissance à cette fameuse expression : « c’est un petit milieu tu sais »… Ce qui, mathématiquement parlant, est assez énigmatique par ailleurs puisque le milieu étant un point, il est forcément petit. Et ladite expression de devenir tautologique.

Je ne suis pas cynique, j’ai bien conscience que cette question (tu fais quoi ?) – signe d’un réel intérêt car on ne fait même plus semblant d’être poli désormais (ah ah, mais non, ce n’est pas du sarcasme !) – est un luxe qui se savoure comme un petit carré de chocolat avec des raisins secs, des éclats de noisette et une once de miel (je vous donne mon adresse ?). Ceci dit, y répondre n’est pas toujours simple. Et la 2e question logique – « Quel genre de photos fais-tu ? » – m’amène parfois à énoncer plutôt celles que je ne fais pas. Il me semble en effet toujours plus court de lister ce que l’on n’aime pas plutôt que le contraire, même si ça fait un peu grincheux…

Bref, j’aurais pu lâcher « la photo de mariage » également – je n’accepte en effet que si ce sont des amis très très proches et qu’ils se marient à l’autre bout du monde, tous les prétextes étant bons pour partir en vadrouille -. Ce ne serait toutefois pas entièrement exact car j’en fais malgré tout, à ma manière, à distance, en capturant, partout où j’en suis le témoin, des séances de photo de mariage. Et je serais tentée de mettre celle-ci du côté des « belles prises ». Je fais bien sûr écho aux quatre garçons d’honneur improvisés venant, de mon point de vue, parfaitement s’intégrer à ce tableau aqueux plutôt déroutant. Mais aussi à cette idée a priori surprenante de jeter les mariés à l’eau – une allégorie du mariage, de la courageuse prise de risque ou destiné à tomber à l’eau ? que cherchait vraiment à dire le photographe ? – quand bien même le soleil attendu en ce jour de juillet a été remplacé par une pluie bien normande. Je me permettrais simplement de préciser à ceux qui s’interrogeraient que le marié n’est pas un triton (en tout cas plus un têtard et pas encore une grenouille). J’ai attendu qu’il se relève pour m’en assurer. C’est important d’aller au bout de son investigation…

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La loi du milieu

Quelqu’un m’a un jour dit, il y a très longtemps mais bien dans notre galaxie – et je suis d’ailleurs persuadée de l’avoir déjà mentionné ici – qu’il serait bénéfique de m’auto-imposer des contraintes d’écriture. C’est certain, cela donne un cadre. Certain. Ce soir, j’ai donc décidé d’imposer une contrainte forte à mon extension supposément intelligente. De la soumettre à une forme d’écriture automatique en quelque sorte en ne sélectionnant que les mots du milieu suggérés par le dictionnaire intégré de ma messagerie, en partie biaisé par mes récents échanges antérieurs… Cette photo n’a, vous vous en doutez, pas été choisie au hasard puisqu’elle porte le numéro 5000. 5000, à mi-chemin entre 1 et 9999, première et dernière image d’un tour du cadran photographique… Le plus étonnant – et c’est un pur hasard (mais le hasard n’est-il pas une notion que nous avons inventée simplement pour nous persuader que nous pouvions orienter nos propres vies ?) – est que cette photographie aie une composition aussi centrale. Et même auto-centrée. Quand bien même un monde nous sépare.

C’est donc parti pour quelques lignes sans autocensure qu’à cet instant précis, je ne suis absolument pas en mesure d’anticiper (évidemment, la grammaire va sûrement prendre quelques libertés) :

« Merci pour l’adresse. On part au relationnel. Vous pouvez me joindre au courant. Sinon, je ne suis pas sur que tu vas bien. Je ne sais pas si tu as prévu de passer à l’expo mais j’y crois pas que tu culpabilises. Pense à toi et moi je suis en train de faire le point de vue. Il y a des agences de voyages, les gens qui ont été, le temps de véritablement trier les annonces pour cette semaine. Je ne sais pas si tu as prévu de passer à l’expo mais j’y crois pas que tu culpabilises. Pense à toi et moi je suis en train de faire le point de vue. Je ne sais pas si tu as prévu de passer à l’expo mais j’y crois pas que tu culpabilises. Pense à toi et moi je suis en train de faire le point de vue. (…) »

J’imagine que je pourrais poursuivre la boucle éternellement, enfin, jusqu’à vider la batterie… Serait-ce à analyser comme un rêve au réveil ? Toujours est-il que j’aime beaucoup l’idée d’aller au « relationnel » comme s’il s’agissait d’un nouveau pays à découvrir…

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