Photo-graphies et un peu plus…

C’est la troisième utilisation totalement différente que je fais de cette image, prise à New York il y a 4, 5 ans peut-être, la première étant dans le cadre de Viva Cites. A chaque fois, l’image revêt une nouvelle signification. Aujourd’hui, radiographie d’une cité, jadis radieuse, irradiée par une explosion solaire intense, promise par tous les films apocalyptiques qui inondent les salles obscures ces derniers temps et qui donnent l’occasion aux cinéastes de nous éblouir par leur capacité à utiliser sans compter les effets spéciaux. Pour s’en persuader, voir ou revoir la comédie de Roland Emmerich, 2012. Heureusement, ils ne sont pas tous ainsi : voir ou revoir La Route par exemple, dont la sobriété de l’image et du propos sont justement facteurs d’angoisse.

Bref,  le cinéma s’inspire de la vie réelle, en ayant un avantage indéniable sur cette dernière, celui de pouvoir mettre en images l’irréel. Ainsi la perte de repères, la sensation d’être dans un monde insensé, aux valeurs perdues (dans ce cas, le passe est toujours meilleur…), s’accélérant un peu plus chaque jour et donc, mettant dans le même temps un peu plus de monde de côté, dont nous nous nourrissons inlassablement comme si c’était une fatalité, donne envie à certains de tout raser, de tout annihiler pour tout reprendre à zéro. Comme si l’homme apprenait de ses erreurs…

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Dans une pièce aux étagères supportant des bottins du monde entier. Prenons-en un au hasard. Ile de Montréal, 1996. Feuilletons-le. Arrêtons-nous sur une page, au hasard. Voilà. Celle-ci est bien. Quelle influence a notre nom sur notre être, notre vie, nos aspirations ? Que signifie : il/elle porte bien son nom ? Et là, présentés au monde sur cette feuille jaunie par le temps, Yvon Latendresse est-il aussi tendre et doux qu’André Laterreur semble d’emblée effrayant et patibulaire ? Et que peut-on penser de celui, le seul et unique, qui a réussi à se glisser entre ces deux enfilades de noms prédéterminants ? Laterna Magika, suivi d’une adresse énigmatique, LaRonde… Le regard pouvait-il décemment espérer mieux que de tomber nez à nez sur cet ancêtre du projecteur d’images, tout à la fois capable de nous faire partager des moments de tendresse comme de terreur ?

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Se lover dans un fauteuil rouge de salle obscure peut, dans le meilleur des cas, conduire à ressentir un flot d’émotions. Des émotions de base, joie, peur, tristesse, surprise, colère… Et des émotions dites secondaires, car elles en sont des combinaisons : amour, haine, nostalgie, confiance, gratitude, embarras, envie, mélancolie… On y pleure, on y rit, on y pleure de rire, on s’y tortille, on s’y cache les yeux, on y respire, on s’y énerve, on s’y détend, on s’y ennuie, on y mange, on s’y embrasse, on y dort… En somme, on y vit ! If these walls could talk, ils auraient beaucoup à raconter !

On vit des émotions vraies et sincères face à des vies imaginées et montées à cet effet, avec lesquelles, malgré tout, on garde une certaine distance, celle occupée par l’espace entre la fiction et la réalité. Il arrive pourtant, exceptionnellement, que chez certains spectateurs, cette distance semble infinitésimale voire inexistante. Samedi par exemple, la jeune femme d’à-côté était corps et âme de l’autre côté de l’écran, lâchant des « non, non, non… » à l’approche d’un danger comme le clament les enfants au spectacle de Guignol… Imaginez sa réaction quand le personnage principal s’est violemment fait renverser par une voiture ! Un grand cri strident que les 6 autres personnes de la salle n’ont pu qu’entendre. Puis, elle a fondu en larmes ! Excessif mais sincère. Evidemment, le spectateur de cette scène-là ne peut être que décontenancé. Il peut même sourire (j’avoue, j’ai souri)… C’est la première fois que je voyais une personne de cet âge vivre autant une fiction ! Quelle fatigue émotionnelle ce doit être à chaque fin de séance ! Et quelle est la couleur d’une vie sans filtre ?

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Sauf si vous venez juste de vous lever, vous devez savoir qu’aujourd’hui, c’est la journée de la femme. Internationale, bien sûr. Et cette journée ne date pas d’hier : elle a un siècle ! Elle a été proposée, en 1910 donc, par la militante allemande Clara Zetkin à l’occasion de la 2e conférence de l’Internationale socialiste des femmes à Copenhague, où l’on ne parle pas que de climat… en tout cas, au sens météorologique du terme. 100 ans plus tard, l’Académie des Oscars, qui décerne ses distinctions depuis 1929, sacre une femme réalisatrice pour la première fois de son histoire : Kathryn Bigelow. Pour « Démineurs », un film explosif sur la guerre en Irak, décidée par des hommes…

Entre Bagdad et Hollywood, il y a aussi Las Vegas où des hommes, en T-Shirt vif et teint hâlé, distribuent des tracts invitant le badaud parieur à contacter une call girl dénudée au teint pâle. Une autre forme de chair à canon… Il y a encore du travail !

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