Photo-graphies et un peu plus…

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Je suis sûre que cela vous est déjà arrivé à maintes reprises… Vous venez de passer une super soirée chez des amis, au théâtre, dans un parc, au ciné, sur la plage, au concert, autour d’un feu… Bref, hors de chez vous. Ceci dit, ce qui suit fonctionne aussi si ladite soirée s’est révélée désagréable, mais je préfère l’hypothèse optimiste. Poursuivons donc. Il fait nuit, il fait froid, vous êtes fatigué, vous n’avez pas vraiment envie de vous frotter aux transports en commun à cette heure tardive, vous lâchez à voix haute : « Si la téléportation existait, je me jetterais directement dans mon lit ». Fantasme auquel a minima une personne répond toujours : « Moi aussi ! ». Comme si, ce saut de puce, c’était la panacée. Personnellement, je me dois de vous dire que si la téléportation existait, même au faîte de ma fatigue post-bonne soirée, ce n’est pas dans mon lit que j’irais mais bien plus loin… Par exemple, là, sur les bords du Salar de Uyuni, en Bolivie, à l’aube, à admirer le lever de rideau bleu du jour naissant se reflétant dans l’eau du lac et, aux antipodes, l’arrivée solennelle de notre soleil éclairant de ses rais quelques monticules de sel aux allures d’iceberg… Je ne serais assurément pas reposée mais ce serait bien plus beau !

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Logique !

Se comporter globalement de façon cartésienne – c’est-à-dire, être une personne s’appuyant de préférence sur la raison, la logique (d’aucuns proclament même que j’ai une logique de robot (donc, implacable), ce qui, à ce moment présent de l’Histoire de l’humanité, n’est pas réellement un compliment même si cela signifie souvent que j’ai raison !) et procédant généralement avec méthode -, n’empêche pas quelques incursions inopinées et incontrôlables dans l’univers un peu confus du mysticisme ou de l’irrationnel.

J’en tiens pour preuve cette petite scène sans intérêt apparent extraite de ma trépidante vie quotidienne et parisienne. Ceci dit, cela aurait pu se passer dans n’importe quelle autre ville dans le monde dès lors que l’on y trouve du sel sur la table. J’affine. J’arrive au restaurant, me glisse bon an mal an sur la blanquette le temps de choisir ma bavette puis me relève afin de rejoindre les commodités où j’ai sacrément envie d’aller… me laver les mains. Figurez-vous qu’en me levant et en tentant de passer dans l’intervalle très étroit entre ma table et la voisine (ah, ces bistrots cultivant la promiscuité, pardon, la proximité), d’une part, j’ai réalisé que je n’étais pas un poulpe et, d’autre part, en pensant que je l’étais, j’ai renversé la salière et la poivrière sur la table. Je n’ai même pas eu le temps d’actionner la machine à cartésianisme que la branche mystique – en sommeil – de ma personnalité s’est réveillée d’un coup d’un seul, hurlant, intérieurement : « Celle-là, elle est pour moi ! Ne pense à rien, je m’occupe de tout ».

Savez-vous ce que j’ai fait ? J’ai pris quelques grains de sel entre mon index et mon pouce – enfin, l’un des deux, mais de la même main, sinon, c’est un peu compliqué – et je les ai jetés par dessus mon épaule (certainement droite par méconnaissance et non gauche comme il eut fallu), comme si, par cet acte absolument insensé, j’empêchais quelque chose de terrible – autant qu’hypothétique – de se produire. Et, ayant réussi à m’extirper de là, j’ai continué mon chemin, tout en remarquant que l’un de mes commensaux avait eu exactement le même réflexe et était déjà prêt à user de sa pince manuelle pour envoyer valser sorcières et autres mauvais esprits vers de lointains horizons si je ne l’avais devancé. Tout cela a beau s’être passé de façon extrêmement rapide, j’étais pleinement consciente de ce que je faisais sans vraiment savoir pourquoi je le faisais.

D’autant que j’apprends aujourd’hui, là, maintenant pour tout vous avouer, que, comme beaucoup d’us et coutumes, les superstitions varient selon les cultures. En l’occurrence, au Danemark par exemple, renverser du sel porterait bonheur s’il est sec, et malheur s’il est mouillé. Ma question : faut-il être Danois ou renverser du sel au Danemark pour que cette croyance s’applique ? Et que se serait-il passé si un ou une Danois/e avait été à table avec moi, à Paris : m’aurait-il/elle empêché de jeter mon bonheur – car le sel était sec, oui – par dessus l’épaule ou m’aurait-il/elle regardé gâcher ainsi ma vie car je n’avais pas voulu admettre à temps que je n’avais pas la souplesse d’un poulpe ?

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Le puzzle

Vous non plus, vous ne savez plus comment vous vous êtes arrivé ici ? Sans doute, et c’est là l’hypothèse la plus logique, êtes-vous en train de rêver… Un rêve en couleurs manifestement, même si elles sont peu nombreuses. Où vous êtes seul au milieu de nulle part. Une sorte de puzzle géant composé de millions de pièces assez semblables les unes aux autres. Un véritable casse-tête ! Vous êtes debout, vous tournez lentement sur vous-même. Le sol craque sous l’effet de votre poids et de cette lente rotation. C’est le seul son que vous entendiez. Un peu comme si vous marchiez dans la neige, mais sans vous y enfoncer. Et pour cause, ce sol-là est solide. Pire, il est saillant. Où que vous portiez le regard, il n’y a rien. Le néant absolu. A tel point que l’horizon vous semble à des années lumière, totalement inaccessible. Alors, puisque vous n’êtes pas en mesure de choisir dans quelle direction marcher, vous restez planté là, sans bouger, comme hypnotisé par la blancheur, par la chaleur croissante, par le vide qui vous enveloppent. Vous êtes là à attendre que quelque chose se passe tout en essayant de comprendre comment un endroit aussi ostensiblement hostile peut être beau et attirant à ce point ?

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Marcher sur l'eau

Une montagne de paradoxes pour de nouvelles perceptions et d’étranges visions. D’abord, de l’eau dans le désert. Et pas vraiment un ru. Ensuite, une étendue d’eau dans laquelle il est impossible de rester droit ou d’atteindre le fond, qui, a priori, n’est pourtant pas bien loin. Pour le toucher, il suffirait de mettre la tête sous l’eau et de nager jusqu’à lui. La première étape est déjà fortement déconseillée. Surtout pour les yeux, à qui il en faut moins pour être durablement agressés. La seconde, nager sous l’eau, est carrément, et même physiquement, impossible. D’ailleurs, rester trop longtemps dans cette eau-là tout court est contre-indiqué. Après quelques minutes seulement, un picotement un brin désagréable saisit en effet chaque parcelle indemne de votre corps. Imaginez un peu être piqué par des centaines de micro-aiguilles simultanément. Et il se fait clairement douleur si, par malheur, il vous reste quelque part une égratignure, une petite coupure, une ampoule, un bout de peau à vif… Ce corps, dont vous ressentez le poids à chacun de vos pas, ce fardeau parfois, n’existe quasiment plus. Il vit une expérience extraordinaire : défier la pesanteur sans dépasser la stratosphère ! Littéralement, flotter. Cela ne sert pas à grand chose, j’en conviens, mais ne pas être capable de maîtriser ni de contenir ses mouvements dans un environnement familier est confondant, renversant, grisant même si cela donne la sensation, toujours un peu dégradante à mes yeux, de n’être qu’un pantin. Mieux vaut donc le vivre comme un lâcher-prise naturel ! Et de temps en temps, ça fait un bien fou !

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L'essentiel

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Féérie iodée

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Sel au monde

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Le premier matin du monde

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L'extra-terrestre

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Mettre son grain de sel

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