Photo-graphies et un peu plus…

Share on Facebook

Share on Facebook

Les gens habillent leurs rebords de fenêtres avec toutes sortes de choses. Généralement, il s’agit plutôt de fleurs, de plantes, de sculptures, de cadres, voire, de rideaux, artifice leur permettant d’être protégés du regard intrusif des badauds. Ces agencements de babioles sont souvent faits pour eux, donc tournés vers l’intérieur. Leur intérieur. Ils n’ont, en effet, que faire de ce qui se trame de l’autre côté. Dehors.

Cette fenêtre californienne fait donc office d’excellent contre-exemple. Ces deux mains, n’appartenant pas à la même personne et n’appartenant d’ailleurs à personne ; ces petites figurines de bois, échappées d’un cours de dessin et d’une vieille malle en carton, ont été sciemment coincées entre la vitre et le double rideau. Elles ne sont pas offertes aux yeux des maîtres des lieux mais bien à ceux des autres, qui traînent à l’extérieur. Un bonjour à l’arrivée, un au-revoir au départ, à cet instant précis où l’on se retourne, espérant un dernier signe de la main de notre hôte. Un clin d’œil amical assurément, qui arrache un sourire au passant, touché par l’attention, quand bien même les habitants de cette demeure sont de parfaits inconnus.

Share on Facebook

Le monde est fait d’interdictions. La vie est faite d’interdictions. Interdiction de tourner à gauche, interdiction de siffler à table, interdiction de fumer dans des lieux publics, interdiction de rêver tout haut, interdiction d’arroser son jardin, interdiction de parler la bouche pleine, interdiction de pêcher la nuit… Au quotidien, nous jonglons avec ces interdits, que nous ingérons puis intégrons, pour la plupart. Au bout de quelques années de pratique, il n’y a même plus d’autocensure. Ne pas faire ci ou ça, et s’offusquer de voir quelqu’un faire ci ou ça, est devenu naturel. Cette question de l’interdiction n’en est pas moins à géométrie variable selon l’endroit où elle est posée.

Exemple léger avec ces deux images prises sur deux plages distantes de très exactement 10 776 km. Pour une même typologie de lieu, on pourrait naïvement imaginer que les interdictions sont similaires. Il n’en est rien. Sur cette plage de station balnéaire touristique de Malte, le seul interdit concerne les femmes. « Sein nus interdit ». Fautes d’orthographe comprises. C’est écrit en six langues, maltais, italien, français, allemand, anglais et même russe (c’est l’occasion d’apprendre que « topless » est un mot quasi universel – petit doute sur le russe cependant…). Un choix vraisemblablement lié à l’origine géographique de la majorité des visiteurs de l’île. La présence récurrente de méduses, annoncée par le panneau du dessous, n’est sûrement pas  la cause de cette interdiction. Les cnidaires se moquent bien des tissus ! C’est donc probablement culturel. A 10 776 km de là donc, sur une plage californienne d’une ville historiquement connue pour sa participation massive au mouvement hippie – Santa Cruz, à ne pas confondre avec Santa Claus -, il y a autant d’inscriptions que sur le panneau maltais, mais réunissant six interdictions différentes. C’est dire si les temps ont changé… Curieusement, le « No topless bathing » n’y figure pas. Et puis, ces sommations lapidaires ne sont pas traduites. Tout le monde sait parler anglais, c’est bien connu. Question d’image de soi probablement !

Share on Facebook

Va pour une petite promenade dominicale au cœur des clichés californiens… Dans les deux sens du terme. Tout y est, ou presque : le soleil, les palmiers, le casino, la plage que l’on devine proche, la légèreté… Manquent la bimbo aux UV et son pendant, le bodybuilder bien huilé, absents de cette ville de Santa Cruz connue pour avoir marqué l’histoire du surf, la grande, et dont le slogan libertaire mais persistant « Keep Santa Cruz weird » perd un peu de sa superbe face aux velléités locales et à leurs corollaires – un certain nombre d’interdictions – de rendre la station un peu plus proprette qu’elle ne l’était en des temps hippies reculés… Round round get around, I get around…

Share on Facebook