Photo-graphies et un peu plus…

Calcul implicite

 Il y a quelques mois ou plutôt années, je ne sais plus, j’ai réalisé que nous faisions des mathématiques en permanence sans nous en rendre vraiment compte. Personnellement, je n’ai rien contre elles, j’ai été élevée à coup d’équations à résoudre et d’inconnues à identifier – j’ai même fini par y prendre goût -, mais j’ai bien conscience que les mathématiques resteront à jamais un cauchemar pour beaucoup. La révélation m’est apparue en attrapant un banal carton dont je ne connaissais pas le contenu. Je me suis baissée pour le récupérer au sol et, étrangement, je l’ai presque envoyé au plafond. Que s’était-il passé ?

Inconsciemment, j’avais manifestement fait de savants calculs mathématiques en me projetant, dans un premier temps, sur un poids supposé du carton et, dans la foulée, en configurant ma force à déployer pour que je sois en mesure de soulever ce poids hypothétique. En d’autres termes, j’avais imaginé que le carton serait plein et mon corps s’était donc préparé, en amont, à hisser quelque chose de lourd. Au moment où j’ai réalisé que le carton était en fait vide, a fortiori, très léger, mon cerveau avait déjà échangé avec mes neurones moteurs et tout calculé pour commander les mouvements adéquats à mes muscles. Résultat : la force déployée était disproportionnée par rapport à la masse à finalement soulever, et le carton s’est quasi envolé. N’est-ce pas absolument fascinant ? Si, si ! Bien sûr, le carton n’est qu’un exemple, voire, qu’un mot. Et ce raisonnement vaut aussi pour des pierres et roches, qui, elles aussi, peuvent être trompeuses, ce que confirme toute rencontre avec du basalte vacuolaire…

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Fragile équilibre

Nous regardons la vie avec les yeux que nous imposent les moeurs de notre époque. Et parfois, aveuglés par des automatismes trompeurs, nous la voyons de travers, ce qui lui ôte une part de son charme et de sa poésie naturels. Ainsi, non, cette femme quasi statufiée au pied de cette énigmatique formation rocheuse sculptée par la mer au fil des siècles n’est pas rivée à son téléphone. C’est tout le contraire même. Perdue dans un monde qui semble ne compter qu’elle, si elle lève ainsi délicatement sa main, c’est simplement pour rassembler ses cheveux anarchiquement balayés par les vents violents, imperceptibles dans cet univers minéral où rien ne s’agite à l’échelle du temps humain, et ainsi dégager son doux visage qui semble destiné à traverser les âges.

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