Photo-graphies et un peu plus…

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Prendre un reflet en photo, c’est une manière simple de capturer un intérieur et un extérieur, c’est donc s’autoriser à ne pas choisir entre l’un ou l’autre. D’une certaine manière, c’est aussi avoir des yeux dans le dos (ou sur les côtés plutôt pour limiter les risques d’autoportrait involontaire), ce qui est physiquement impossible malgré l’expression consacrée, donc extrêmement satisfaisant. C’est un peu tricher finalement. C’est privilégier une approche globale également, certes parfois un peu confuse, plutôt qu’un point de vue unique et directif. C’est surtout choisir de créer un dialogue artificiel entre deux scènes géographiquement proches tout en étant éloignées l’une de l’autre. Comme ici, entre ces parts de pizza d’un côté, les gondoliers de l’autre, l’eau entre les deux. En somme (au sens propre comme au figuré), une certaine image de Venise, et, plus largement, de l’Italie…

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Le temps polit tout

Lorsque j’emprunte un escalier en pierre, je finis toujours par me poser cette question : comment un geste non agressif mais répété inlassablement – un pas devant l’autre – peut-il à ce point altérer un matériau aussi solide que du marbre – en déformant irrémédiablement ses marches ?

C’est la même interrogation qui s’est affichée sur mon écran interne lorsque je suis tombée nez à feu-nez sur cette tête-bouton de porte sculptée, originellement pleine de détails que nous ne pouvons qu’imaginer aujourd’hui, à l’instar de ces archéologues qui réussissent à reconstituer un visage sur la seule base d’un squelette. Mais ce qui m’étonne le plus dans cette affaire, est que ce polissage si efficace et impitoyable soit l’œuvre involontaire de paumes de mains, parmi les zones les plus douces de nos corps… Un peu comme le temps, finalement, qui passe sans que nous puissions y faire quoi que ce soit et finit par nous faire disparaître.

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Mort à Venise

C’est un peu comme le nez au milieu de la figure… Il a beau être au milieu donc, très présent forcément, voire plutôt imposant (le relief principal de notre visage, jusqu’à parfois se transformer, pour certains, en véritable péninsule), il arrive que nous passions à côté, tout absorbés que nous sommes par ses satellites gravitant autour avec harmonie – la gondole (à Venise, oui), le vaporetto, le motoscafo, le traghetto, le taxi bateau ou encore la barge – ou bien si peu préparés à le voir là, à cet instant précis, qu’en effet, nous ne le voyons pas.

Et au milieu donc, il y a un énorme paquebot rempli de fiers croisiéristes qui glisse sur les eaux peu profondes de la lagune et auquel personne ne semble faire attention. Logique, me direz-vous, tout le monde lui tourne le dos. C’est que le traître ne fait quasiment pas de bruit ! Mais quelle surprise quand les yeux tombent dessus en balayant naïvement l’horizon à la découverte des innombrables splendeurs architecturales de la Sérénissime ! Et quelle aberration que ces monstres qui convergent régulièrement vers le bassin Saint-Marc via le canal de la Giudecca.

Aberration écologique évidemment : ces bâtiments flottants de près de 100 000 tonnes, de plus de 300 mètres de long (presque deux fois plus que la place Saint-Marc elle-même) et quasi 40 de large, hauts comme de grands immeubles, provoquent des remous qui fragilisent dangereusement les fondations, donc les millions de pilotis sur lesquels repose la Cité des Doges depuis des siècles. Humaine forcément : comment les passagers peuvent-ils ainsi parader sur le pont supérieur pour admirer une ville qu’ils contribuent à détruire ? A croire qu’ils ne voient pas plus loin que le bout de leur … (hum, trop facile) ! Bien sûr, lobbies et riverains s’écharpent depuis des années, des voies alternatives sont étudiées. Mais pour l’heure, les premiers ont la main. Et en attendant la prochaine bataille navale, ce nez-là continue malheureusement de défigurer affreusement le paysage !

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