Photo-graphies et un peu plus…

Pourquoi vouloir à ce point gratter le ciel ? Modernité contre tradition… L’une ouverte sur le monde, les fenêtres tournées vers la lumière, gigantesque, protectrice, parfois pesante. Une symétrie, n’empêchant pas une certaine originalité de forme, des finitions esthétiques… L’autre, un enchevêtrement d’étages se faisant mutuellement de l’ombre, tronquant ainsi le champ visuel de leurs occupants, se serrant un peu les coudes pour voir plus loin. Des tours identiques, hormis par leur taille. Evidemment, l’illusion aurait pu fonctionner 5 secondes de plus si ce van n’était pas entré dans le cadre au moment du clic clac fatal… Car ces immeubles sont faux : une œuvre d’art à ciel ouvert, comme il en est exposé un certain nombre à New York. Mais ne ressemblent-ils pas à ceux entre lesquels nous déambulons, par exemple ceux de Sans perspective ? Et, au final, est-ce cette uniformité, cette absence d’imagination, cette conformité qu’a apporté la modernité ?

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Une fois n’est pas coutume, j’ai décidé de participer à un concours photo. Sur le site du dit concours sont donnés quelques conseils photographiques aux postulants. On nous conseille de garder en tête la règle des tiers mais de rester créatif. Avec cette règle, il faut imaginer que notre image est divisée en 9 parties et la composer de telle sorte que ses éléments importants soient placés le long de ces lignes imaginaires ou à leurs intersections. On nous suggère aussi de recadrer nos images en fonction de cette règle. J’aurais, naïvement, pensé que les recadrages n’étaient pas autorisés… Et qu’un bon cadrage original faisait partie des critères pour juger de la qualité d’une photographie. Autre conseil : prendre nos photos à l' »heure magique », lever ou coucher du soleil, moments où la lumière est particulièrement chaude, rehaussant tout ce sur quoi elle arrive. Et, pour la touche de mystère, un petit bokeh, ce flou artistique d’arrière-plan qui enjolive tout. Je ne connaissais pas le mot, mais j’ai des exemples…

Bref, après Recette flash, voilà une nouvelle recette de photo réussie. Au vu de celle proposée ci-dessus, autant dire que je n’ai rien compris : la mienne est diablement penchée, on y cherche les tiers, elle a été prise à une heure où le soleil avait déjà déclaré forfait, et le bokeh est loin d’être salvateur. Pourtant, le mystère est là. Cette silhouette filiforme qui nous jette un regard encapuchonné, au bout de la ligne blanche, que l’on suit avec les yeux du début à la fin, comme pour mieux indiquer le chemin à suivre… « Suis-moi ! » lâche-t-elle, à peine audible. Vous n’êtes même pas vraiment sûr de l’avoir entendu… Peut-être l’avez-vous simplement pensé ? A l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore réussi à déterminer si cette présence à l’horizon était inquiétante ou encourageante ! Si, en la suivant effectivement, nous allions tout droit au drame ou, à  l’inverse, à la révélation du positif. Car, la photo, construction picturale s’il en est, a aussi un sens… Trouver du sens, dans quelle mesure est-il important d’en faire un conseil ?

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