Photo-graphies et un peu plus…

Corps à l'appel

J’en suis certaine, cela vous est arrivé à vous aussi et vous vous en êtes autant étonné que moi : reconnaître une personne dans la rue, alors qu’elle est encore très loin, qu’elle est entourée de parfaits inconnus, et que vous n’êtes pas en mesure, malgré vos 12/10 aux deux yeux, de distinguer les détails de son visage… C’est son corps qui parle pour elle sans qu’elle n’en aie réellement conscience.  Sa démarche en particulier, que vous reconnaîtriez entre mille, car vous avez précédemment enregistré ce léger balancement des épaules, cette tête qui dodeline discrètement, cette jambe gauche qui chasse un peu, ces bras qui se balancent nonchalamment, ce rythme à la fois assuré et vagabond, et que ce sont ces indices-là que vous cherchez puis repérez dans la foule car leur combinaison est unique. C’est alors que vous esquissez un sourire et que, pas à pas, alors que l’hypothèse se confirme 9 fois sur 10, que les détails s’affirment, que bientôt les traits du visage se dessinent, vous entrevoyez, chez l’attendue, cette même expression radieuse des lèvres et des yeux. Elle aussi vous a reconnu(e) de loin, alors que vous ne bougiez pas. Car votre silhouette, même gonflée et déformée par les vêtements d’hiver, est, elle aussi, singulière, au même titre que votre façon de patienter…

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Le passage à la nouvelle année à New York, au même titre que « Voir Venise et mourir » ? Je n’irai pas jusque-là, mais l’être humain, donc, moi, accessoirement, aime se dire qu’il a certaines choses à faire absolument : « c’est à faire au moins une fois dans sa vie ! ». C’est la formule consacrée, quelle que soit ladite chose. Et une fois la fois passée, il se dit ma foi, qu’il peut passer à autre chose, bon consommateur de rêve réalisé qu’il est.

Donc, dans ma liste c’est-à-faire-au-moins-une-fois-dans-ma-vie figure, ou plutôt, figurait : être à Times Square le réveillon du nouvel an, au milieu de la foule, sous les millions de confettis et les feux d’artifice, faire le décompte des dernières secondes de l’année avec des centaines de milliers d’inconnus, crier de joie au passage attendu, se sentir emporté par une vague salutaire de bonne humeur, d’exaltation et de simplicité… Vous savez, toutes ces choses que l’on voit dans les films, des comédies romantiques – je ne citerai que le cultissime Quand Harry rencontre Sally où l’on ne fait d’ailleurs qu’entendre la fête – aux films de science-fiction – un unique exemple aussi avec Strange Days qu’il serait de bon aloi de revoir aujourd’hui. Voilà comment l’on se retrouve à mettre : « Passer un réveillon du 31 à Times Square » sur notre liste CAFAMUFODAVI – un acronyme qui ne passera pas cette histoire…

La proximité aidant, 2010 était l’année indiquée pour rayer cette ligne de cette liste inventée. Envers et contre tout. D’abord, une tempête de neige sans précédent à New York quelques jours avant les festivités, puis différentes mises en garde ou tentatives de découragement : « ça fait 15 ans que je vis ici et je ne l’ai jamais fait, il y a beaucoup trop de monde », « c’est totalement inintéressant ! », « Oh la la, jamais je ne ferai ça, il y a un monde fou ! ». Croyez-vous que cela fasse changer d’avis quelqu’un qui souhaite ardemment réduire la longueur de sa liste CAFAMUFODAVI ? Non ! Bien évidemment. A peine cela ébranle-t-il sa motivation. Soit, il y aura du monde. Renoncer si près du but ne rimerait d’ailleurs à rien et il est toujours préférable de se forger sa propre opinion sur des événements aussi importants !

Après Otages de la nuit, Le tour du Cartier, que je vous invite à découvrir si ce n’est déjà fait, voici donc une nouvelle histoire photographique, La chute du mythe de Times Square ! Oui, oui, vous pouvez cliquer…

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Bonne année lumineuse à tous !

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