J’étais à l’arrière du bus lorsque j’ai pris cette photo. Dernier rang, comme les cancres. Près du chauffage. Avec les mêmes. Regardant le passé. Gouttes sur la vitre, suffisamment pour créer un flou partiel, comme de l’eau accidentellement échappée d’un pinceau tombant sur une aquarelle tout juste peinte. Et zut ! Et puis cette silhouette en imper beige portant un sac noir, que j’avais vue depuis un autre cadre, est entrée dans le champ. Et cette vitrine dépouillée à sa manière, de ce dépouillement du luxe qui consiste à présenter trois quatre objets ou tenues dans un volume indécent, ici un sac en cuir rouge pendu à une corde, incapable de se balancer malgré le nom de son créateur rappelé en grosses lettres de néon. Et sur la vitre, un reflet. Un reflet vert. Un reflet vert de sac poubelle. Tous sur le même plan, le cartable, le sac à main de luxe, le sachet plastique. J’ai attendu qu’ils le soient pour appuyer. La silhouette est alors passée dans la goutte. Qu’importe. Puis cet écho retourné au sol, un mirage, comme pour finalement et joliment habiller les jambes de l’image. Voilà pourquoi, alors, du dernier rang, j’ai pris cette photo. Pour le miroir aux alouettes. La relativité.
Chemin faisant, ils ont atteint le bord de l’eau, glaciale, et, plutôt que de faire demi-tour au pied de ce mastodonte basaltique, sans prononcer le moindre mot, sans s’échanger un quelconque regard, ils se sont enfoncés plus encore dans cette dense fumée de mer jusqu’à disparaître entièrement… 7 Share on Facebook
Share on FacebookLorsque, au lycée, notre professeur de physique a commencé à aborder le troublant chapitre sur la relativité du mouvement, il s’est appuyé sur des situations qui nous étaient familières pour nous aider à mieux appréhender les problèmes que nous allions devoir résoudre. Face aux citadins, même parisiens, que nous étions alors, ces exemples concrets relevaient […]
Share on Facebook… mais il ne s’agit ni de météo ni de madeleine ! Contrairement à ce que j’affirmais dans La fin du temps il y a quelques semaines, Montréal a bien ses gardiens du temps officieux. Les sauveurs des sans montre, des sans portable, des anti-temps en titane et consorts ! A savoir, l’ancêtre du cellulaire […]
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