Photo-graphies et un peu plus…

Baie de Port Ligat. Minuscule port de pêche paisible où règne un clément microclimat. Accroupie sur la plage, je me demande si l’esprit d’un génie – c’est en tout cas ainsi qu’il se présentait et qu’il était/est perçu – pouvait continuer à rayonner même des années après la mort, bassement terrestre, de son propriétaire. Peut-être s’est-il lui-même assis là, sur ces quelques centimètres carré que j’occupe actuellement. J’attends, quelques secondes, puis quelques minutes, que le génie me traverse l’esprit, ou plus modestement, que l’inspiration monte. Je scrute autour de moi, en quête d’un signe incontestable. C’est le calme plat sur le rivage.

Mon regard se perd à la surface de la Méditerranée venant faire une halte dans cette anse. Y ondulent des reflets de bateaux et de barques colorés. Rien de très inédit photographiquement. Je déclenche malgré tout. Des droites devenant des courbes, coulant comme du caramel mou, s’allongeant, ainsi que le temps pour les parcourir ainsi distordues. Les reflets déformés offrent un voyage dans le temps. Cela me rappelle vaguement quelque chose, cette image. Des tableaux… Si connus qu’ils font partie de la culture populaire… Des montres molles… « La persistance de la mémoire »… Peint par feu, le maître des lieux. Se pourrait-il que ces reflets anodins, mémoire de son enfance, aient inspiré Dali pour ses toiles aux lignes fuyantes ? Car, fondamentalement, comment, ou plutôt, d’où vient une idée de génie ?

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