Photo-graphies et un peu plus…

L'aventure intérieure

Je serais exactement dans le même état de suspicion et d’expectative si je me retrouvais, sans avoir été prévenue, à délirer dans mes propres vaisseaux sanguins !

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Les photonymes 1

Les photonymes 2

Les photonymes 3

Les photonymes 4

Les photonymes 5

Les photonymes 6

Les photonymes 7

Les photonymes 8

Les photonymes 9

Les photonymes 10

La vie est faite de boucles. La Terre tourne sur elle-même en 1 jour tout en tournant autour du Soleil en 365 qui tourne sur lui-même en 27 en moyenne, et aussi autour du barycentre du système solaire, lui-même emporté par la rotation de notre galaxie, la Voie Lactée, qui n’est pas en reste en matière de mouvement.

Chaque jour de 24 heures, sur Terre, un nouveau cycle de 24h commence, avec les mêmes heures qui défilent dans le même ordre et souvent les mêmes rituels pour les occuper. Tout cela est parfaitement bien orchestré. Pendant ce temps là, les hommes, sans interruption à l’échelle macroscopique, naissent puis meurent, avant que d’autres ne naissent puis meurent à leur tour… L’Histoire se répète, malgré les espoirs de « plus jamais ça » ; les modes reviennent, elles aussi, cycliquement ; les schémas sociaux et de vie sont, génération après génération, reproduits plus ou moins consciemment…

Il y a quelque chose d’assez enivrant dans ces rotations de rotation de rotation, comme si nous étions pris dans une valse gigantesque, de la taille de l’univers. Il y a quelque chose d’assez fascinant dans ces cycles à répétition, comme si le champ gravitationnel dans lequel nous sommes pris avaient aussi une influence sur le cours de nos vies. Il y a quelque chose d’assez vertigineux dans ces boucles sans fin, comme si c’était l’ordre naturel des choses… Comme si tout nous ramenait au déjà-vu, déjà-vécu… Pourtant, à l’échelle microscopique, c’est-à-dire individuelle, le même réussit encore à créer le différent, à l’instar de cette nouvelle série de dix photonymes

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Once again 1

Once again 2

Once again 3

Once again 4

Once again 5

Once again 6

Once again 7

Once again 8

Once again 9

Once again 10

Croiser une personne nous annonçant qu’elle en connaît une autre – de près, de loin – ayant exactement les mêmes nom et prénom que nous, ou que, pas plus tard qu’hier, elle en a  vu une nous ressemblant comme deux gouttes d’eau – expression propre aux pays non touchés par la désertification -, ou apprendre que nous avons au moins un homonyme dans notre propre ville et que nous partageons le même ophtalmologiste, ou pire encore, se retrouver face à lui – l’homonyme – provoque, assurément, une secousse tellurique très intime inversement proportionnelle à la fréquence de ce qui sert communément à nous nommer, et donc à nous désigner, depuis notre naissance. Sans doute, les Marie Martin, cumulant à la fois les prénom et nom les plus répandus en France depuis les années 60, réagissent-elles plus sobrement en effet qu’une hypothétique Noélyne Pourbaix-Lerebourg…

Tout d’un coup, nous réalisons, si la vie ne s’en est pas chargée plus tôt, que nous ne sommes pas uniques, que des gens, de parfaits inconnus aux mœurs peut-être, que dis-je ?, certainement, radicalement différentes des nôtres, répondent aux mêmes injonctions que nous, en dépit du sens commun et de ce qui s’échange sur la portée des prénoms choisis ; que des sosies se baladent librement sur Terre sans que nous ayons vraiment conscience de leur existence et de leur nombre, ni planifié de les rencontrer un jour… Pour autant, et nous le comprenons assez vite heureusement, ces doubles, fantasmés ou pas, n’en sont pas vraiment. Notre unicité est sauve ! Un peu comme avec les premières dix images de cette série à double fond, pur exercice de mathématique combinatoire à la difficulté croissant avec la pratique photographique, images souffrant de ce que nous pourrions appeler « photonymie », dont les formes les plus avancées conduisent inexorablement à des rencontres fusionnelles aussi étonnantes que foisonnantes entre des lieux, des moments, des personnes qui ne se sont évidemment jamais réellement croisés ailleurs que dans mon passé.

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L'éclaireuse

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Arrondir les angles

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La connexion salvatrice

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Le taxi jaune

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Terrain de jeu monolithique

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La démocratisation du voyage, que la diversification des modes de transport, leur efficacité (assimilée à leur rapidité pour notre époque) et la baisse des prix de l’aérien ont favorisé, a du bon : nous sommes plus nombreux à pouvoir découvrir des ailleurs, qu’ils soient proches ou lointains, et c’est une véritable chance car ces sorties hors de nos frontières habituelles nous enrichissent et les souvenirs accumulés au fil de ces évasions sont sans conteste ceux que nous emporterons avec nous, plus que la commode en marbre. La démocratisation de la photographie, à laquelle l’apparition du numérique et la métamorphose des téléphones portables en boîte à images hyper-perfectionnées ont massivement contribué, est aussi une bonne chose : nous sommes plus nombreux à déployer nos talents créatifs, quels qu’ils soient, et c’est toujours un moment agréable que de pouvoir partager ses impressions avec d’autres ou se de replonger dans ses errances passées, images à l’appui.

La combinaison des deux – il y a de plus en plus de voyageurs, ou touristes, et ils prennent de plus en plus de photos – n’est pas une très bonne nouvelle pour autant car elle a fait naître une tendance voire un besoin assez déconcertant : celui de toucher, tâter, palper ce que l’on est venu voir et immortaliser cet instant avec autant de fierté que si l’on avait été le premier homme à marcher sur la Lune. De telle sorte que la ville, le monument, la sculpture ou le parc pour lequel nous avons fait tous ces kilomètres en espérant pouvoir profiter de chacun dans de bonnes conditions, c’est-à-dire, un peu naïvement, dans l’intimité d’une relation à deux, disparaît progressivement et inéluctablement derrière des essaims d’humains se remplaçant les uns les autres dans un cycle continu ne s’interrompant qu’à la nuit tombée et encore… Essaims qui s’agglutinent donc à nos souvenirs et à nos cartes mémoire comme des éléments constitutifs, inattendus et un brin incongrus du voyage.

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Je ne sais pas comment vous fonctionnez, vous (oui, nous sommes tous un peu des machines, ne nous leurrons pas !), mais, personnellement, je suis une adepte des listes. Et je ne parle pas spécifiquement des listes de courses. Mais plutôt des listes de choses à faire… Les listes, donc, j’en fait matin, midi et soir. Ce qui peut donner l’impression que j’ai beaucoup de choses à faire. En tout cas, c’est ce dont je veux me convaincre noir sur blanc. Je fais des listes à court terme – le programme de la journée -, des listes à moyen terme – ce qui serait bien d’achever d’ici la fin de la semaine ou du mois – et des listes à long terme – réussir ma vie, mais chacun sait que ça ne veut pas dire grand chose. Evidemment, ce que l’on met dans la liste à moyen terme a une incidence directe sur la liste à court terme, puisque ce qui est à faire pour la fin de semaine ou de mois ne se fera pas tout seul, c’est-à-dire sans intégrer, même de façon partielle, une voire plusieurs liste(s) à court terme. A fortiori, la somme des listes à court et moyen termes est sensée vous permettre de répondre aux objectifs de votre liste à long terme. Nous voyons donc assez rapidement comment cette segmentation du temps – le vôtre, le nôtre, le mien – et des activités qui le décomposent peut devenir un véritable casse-tête lorsque le matin, devant votre feuille blanche, vous commencez à lister les affaires du jour…

La première règle à observer pour établir ce programme est de jeter un œil à celui de la veille. Il y a en effet malheureusement souvent un reliquat, une petite, ou grande d’ailleurs, chose que l’on n’a pas eu/pris le temps de faire et qu’il faut malgré tout achever dans un délai raisonnable (ie pour être en mesure de respecter la liste à moyen terme…). Voilà, consciencieux, vous reportez donc cet inachevé en tête de votre liste, que vous complétez par le reste, ce que vous planifiez d’abattre en ce jour précisément. C’est le matin, il est tôt, vous êtes relativement optimiste sur votre capacité de travail et de concentration, les lignes de votre petit carnet se remplissent vite, et avec elles, votre journée défile sous vos yeux.

Je fais une parenthèse : de façon très pratique, j’alterne entre des listes classiques – une ligne, une action – et des topogrammes – ma petite révolution interne -, qui permet de relier certaines actions entre elles en les scindant en différentes étapes. Psychologiquement, c’est mieux. Exemple : vous avez un article à écrire sur Hawaii (c’est mon cas pour le prochain Umag). Sur la liste linéaire, j’écrirai : article Hawaii. Tout de suite, comme ça, c’est un peu bloquant. Dans le topogramme en revanche, je décomposerai : sélection des photos, envoi au maquettiste, recherche des informations, rédaction. C’est exactement la même quantité de travail mais le fait de l’avoir découpée en petites étapes le rend beaucoup plus accessible. Et puis, cela donne l’occasion de barrer une phase intermédiaire sans attendre d’avoir complètement fini. Or raturer (d’un trait sec et sûr le matin, ou, en fin de journée, de plusieurs appuyés et nerveux) un, idéalement, des élément(s) de sa liste est absolument primordial pour que cet exercice même de dressage de liste conserve un sens à vos yeux ! Fin de la parenthèse.

J’évoquais l’optimisme matinal chaque jour renouvelé malgré ces fameux reliquats qui devraient pourtant nous mettre la puce à l’oreille. Le matin, d’une certaine manière, vous êtes un idéa-liste. Vous croyez que tout est possible, que, même si les journées ne feront jamais plus de 24h, vous aurez le temps de faire tout ce que vous aviez prévu aujourd’hui plus ce qui vous reste de la veille donc, et sûrement de l’avant-veille et de la semaine passée aussi. Ce n’est pas que vous n’y mettiez pas du vôtre – peut-être un peu – ou que vous ne sachiez pas vraiment vous organiser – peut-être un peu – mais le problème avec les listes, c’est qu’elles sont systématiquement perturbées par les imprévus, les impondérables, ce qui vous tombe dessus sans prévenir et que vous ne pouvez vous permettre de reporter pour une raison x ou y. C’est dans ces moments-là, alors que cela fait 4 heures que vous n’avez rien barré sur votre joli topogramme fait avec amour à 8h12 le matin même, que vous vous sentez totalement sous l’eau, submergé et que vous comprenez qu’à nouveau, tout cela était bien irréa-liste !

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