Photo-graphies et un peu plus…

La neige fraîche, tombée, contre toute attente, en cette veille d’Halloween, alors même que le temps n’a pas encore sonné le glas du mois d’octobre, est un vrai détective saisonnier. Avec une facilité totalement déconcertante, elle révèle en effet le passage de ceux qui l’ont foulée, un peu comme la poudre d’oxyde de cuivre ferait apparaître les empreintes digitales laissées par un gourmand inconnu sur un paquet de biscuits au chocolat sauvagement dépouillé et vidé de son contenu. Quelle drôle de surprise donc, en me retournant, de voir ces doubles traces de pas, comme si quelqu’un avait monté les marches de l’escalier en sautant pieds joints de l’une à l’autre… A moins qu’il ne s’agisse des pas de mon ombre.

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Un petit mot pour expliquer ce qui est apparu ce dimanche sur la colonne de droite, sous le nuage des mots clés les plus utilisés… Trois liens vers d’anciens duos, histoire de leur donner, je l’espère, une seconde vie. Trois liens pris au hasard à chaque rafraîchissement de la page d’accueil dans la masse des articles déjà publiés. Bonne (re)découverte !

PS : ne pas s’étonner si des signes cabalistiques apparaissent parfois : un petit bug de partage FB lié à la taille, trop courte, du texte pioché…

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Une fois par an, l’espace d’une froide mais sèche nuit d’hiver dont la date précise n’est divulguée qu’au tout dernier moment, la lumineuse et luxueuse Place de la Concorde se transforme en un champ de course pour le moins original… Des dizaines de chevaux de lumière font, sans jockey, le tour de ce nœud parisien stratégique, à mi-chemin entre l’Arc de Triomphe (qui a aussi son Prix), la Tour Eiffel, le Louvre et bien d’autres encore. Totalement fasciné et saisi par la beauté de cette chevauchée fantastique, l’arbitre de ligne en oublie généralement son rôle d’arbitre, n’étant plus capable que d’agiter son bras de lumière pour donner encore un coup de fouet à ces chevaux filant déjà à toute vapeur !

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Je l’avais annoncé il y a quelques semaines dans La véritable histoire des zébrures, dans mon Top 10 à établir de mes « zanimos » préférés, il y a aussi les éléphants. Une masse sage avançant sereinement et que rien ne peut arrêter. Dans le Top 10, aussi à définir, des sites urbains que j’affectionne particulièrement, il y a le métro. Aujourd’hui, par l’entremise d’un échange sur un très beau et sensible documentaire pédago-dansé, Dancing dreams, une connexion étonnante a pu être établie entre le premier et le second.

Dancing dreams est le dernier film dans lequel apparaît la chorégraphe Pina Bausch, décédée en juin 2009. Il suit une classe d’adolescents de la ville de Wuppertal n’ayant jamais dansé et encore moins fait de scène. Le projet : faire revivre Kontakhof, le spectacle qu’elle a créé en 1978. Une véritable performance physique, intellectuelle et humaine pour ces jeunes de cette cité industrielle du bassin de la Ruhr, que l’on voit évoluer sur une année, lors des répétitions mais aussi à l’extérieur. Dehors. Dans leur ville. Et là, une découverte pour mes yeux : le métro de Wuppertal ! Un monorail suspendu, le plus vieux au monde même. J’imagine déjà la photo renversée, le monde la tête en bas, les immeubles les pieds en l’air, et quelques personnes tombant… Et décide instantanément d’y aller faire un tour un de ces quatre.

Quatre vingt deux heures trente après avoir vu le film et deux minutes après avoir parlé de ce métro retourné, on me conte brièvement un fait divers lié au  Einschienige Hängebahn System Eugen Langen. Une histoire d’éléphant qui se serait jeté par la fenêtre… du métro. Oui, je le concède, cela peut être difficile à croire. Et pourtant, je ne cherche pas à vous tromper !

Flash-back. Nous sommes le 21 juillet 1950. Le cirque Althoff prépare sa tournée de promotion pour ses prochains shows au zoo de Wuppertal. L’idée de génie de Franz Althoff : faire prendre le métro à un petit éléphant de 3 ans, plusieurs tonnes malgré tout, qui fait un arrêt opportun au zoo… Sauf, qu’évidemment, le pauvre ne l’a jamais atteint par les airs… Enfin, si l’on peut dire. Stressé par les photographes présents dans la rame qui se battaient pour prendre la meilleure image (ah, ces photographes !), Tuffi, c’était son petit nom, prise de panique, c’était une femelle, a foncé vers les vitres et s’est jetée dans le vide. Un acte totalement désespéré ! Chute de 9 mètres ! Dans la rivière Wupper au dessus de laquelle, heureusement, filait le monorail à ce moment… Comme quoi, la vie est parfois bien faite. Résultat : pas de photo de la chute par les dits photographes et des blessures légères pour l’animal qui vivra encore 39 ans ! Une plaque indique désormais l’endroit où il a sauté. Inutile de préciser qu’après cet événement extraordinaire,  le cirque a fait piste comble ! Moralité, les éléphants, c’est quand même mieux en liberté !

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… trop étroit pour cet avion qui a oublié qu’il n’était pas encore une fusée, et qui, tout naturellement, à la vitesse de l’éclair, file à la verticale pour rejoindre les hautes sphères de l’atmosphère, bien au-delà de cette frontière stratosphérique avec laquelle il a pour habitude de flirter. Offrant ainsi, tel un pirate de l’air, la lune à ses passagers médusés cloués à leurs fauteuils rouges. Un bref séjour dans l’espace. Juste un aller et un retour. Un rêve universel, d’aller voir depuis là-haut, comment c’est, en bas ! Petit sûrement mais pas trop – la hauteur choisie par l’avion rebelle restant modérée -, magnifique assurément. Et surtout, un tout. L’occasion, unique, pour chaque cosmonaute du dimanche, de tenir – délicatement – le monde entre son pouce et son index, de le voir dans son entièreté et non plus à travers son hublot réducteur.

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A peine perceptible, dans cet entre-deux où les couleurs ont disparu, le spectre d’une jeunesse inconsciente, mais courageuse, se jetant dans le vide juste avant que la vague ne vienne se casser dans un fracas assourdissant sur la digue abrupte et menaçante. Et ainsi être certaine, à peu de choses près, d’avoir un minimum de fond sous les pieds lorsque ceux-ci, puis tout ce qui suit, viendront heurter l’eau. Le cœur tambourinant, silencieuse par la peur qui, malgré tout, est là, elle mesure à peine le risque qu’elle court en courant de la sorte… Derrière, dans l’ombre, hors champ, la jeunesse accompagnatrice vocifère, encourage, crie à la poule mouillée, quand, tétanisés, ceux qui l’ont déjà quittée depuis quelques années se demandent ce qui peut bien lui passer par la tête, tout en étant bien incapable de ne pas la regarder faire ces sauts de lange…

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J’ai longtemps cherché comment imager cette notion, celle de « s’oublier ». Envie, plutôt que notion d’ailleurs. Et encore, ce n’est pas exactement cela. S’oublier. Soi, évidemment. Assez rapidement, l’idée de s’effacer progressivement devant un monde qui, a contrario, deviendrait de plus en plus présent, m’est apparue comme le plus approchant de ce que je désirais illustrer.

Mais de simples nuages venant faire les fiers devant un soleil ardent, innocemment aidés par une brise légère mais décidée sont venus balayer les premières mises en scène imaginées. Là, accoudée à la balustrade, à mâter un horizon incertain, tantôt lumineux tantôt ténébreux, j’avais ma représentation. Mon ombre, l’ombre de moi-même, l’image de moi-même, et par extension, moi, disparaissant et réapparaissant au gré de la samba désordonnée des morceaux de ouate céleste. Des allées et venues qui ne se maîtrisent pas. Et un point final : s’oublier. De bas en haut, de gauche à droite. Ne plus s’avoir à l’esprit, ne plus se demander qui l’on est,  s’interroger sur le pourquoi du comment, sur le chemin à suivre, sur la route empruntée, bonne ou mauvaise… Lâcher prise avec cette conscience de soi inhibitrice. La plaie que soi parfois. S’oublier. Pour aller à l’essentiel. Pour passer à des choses plus concrètes, moins autocentrées. Agir. Et ainsi, avancer.

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Qu’ont en commun nos pharmacies, nos mairies, nos stations de métro, nos parcmètres et parfois nos églises ? Ils donnent l’heure. De telle sorte que le badaud citadin sans montre ni portable (qui la donne aussi, l’heure) peut savoir, assez régulièrement, à quel moment précis de la journée il est passé devant la pharmacie de la rue Hermel, la mairie du 9ème, puis la station Cadet et le parcmètre du 26 rue de Paradis. Des balises salutaires sur un parcours non chronométré mais pas totalement libéré du temps malgré tout. Ainsi, presque innocemment, inconsciemment, chaque coin de rue nous rappelle-t-il l’heure qu’il est. Cette omniprésence temporelle est-elle le reflet de la manière dont le temps – ou plutôt sa gestion – envahit notre vie dans une ville comme Paris ?

Revenons un peu en arrière, car je sens qu’il y a eu un blocage dès la deuxième ligne : « un badaud citadin sans montre ni portable ». Un « ça n’existe pas, ça n’existe pas » desnosien arrive à mon oreille droite. Eh. Pourquoi pas ? Il suffit d’oublier sa montre et d’avoir la batterie de son portable déchargée ! Il suffit de vouloir vivre en dehors de toute contrainte horaire, et plus globalement, en dehors du temps. Un défi de taille pour les petits hommes que nous sommes et qui passons une bonne partie de notre temps à courir après le temps qui passe ; qui, dès le réveil, savons qu’à la fin de la journée, quelle que soit l’énergie déployée pendant ce laps de temps, quels que soient le sérieux et la bonne foi avec laquelle nous avons établi nos plannings, nous serons en retard. Dans ce contexte, nous avons plutôt tendance à regarder 50 fois notre montre ou l’horloge de notre ordinateur qu’à les snober. Combien de temps passons-nous chaque jour à vérifier l’heure qu’il est ? Et finalement, combien en perdons-nous à nous demander à quel point nous sommes en retard ? Beaucoup trop. D’ailleurs, il est temps de passer à la suite.

Qui est que les vacances sont un des rares moments où nous nous autorisons à vivre sans cette oppression du temps. Enfin, pour certains. Nous vivons alors comme ce citadin imaginaire. Sans montre, sans portable. Sans temps. Dans l’attente. Du jour qui passe. Et, en quelques jours à peine, nous nous retrouvons alors à suivre le rythme du jour et de la nuit, nous levant avec le soleil, nous couchant avec lui. Naturellement. Sans en ressentir une quelconque fatigue alors que nous sommes bien incapables d’avoir ce tempo en « temps normal », tempo que nous jetons d’ailleurs aux oubliettes, légèrement nostalgiques, dès lors que le temps des cerises a sonné. Pourtant, cette course contre le temps ne semble pas être une fatalité. Si l’on se base sur l’hypothèse de fin de premier paragraphe – présence du temps dans la ville comme reflet de notre relation avec lui – comment interpréter l’absence d’horloge publique officieuse à Montréal ? Les seules qui traînent sont au point mort, couvertes de poussière ou rouillée par la pluie… Montre en berne, portable en sommeil, je me transforme en ce citadin imaginaire s’étonnant de l’absence de repère temporel dans une cité aussi grande et vivante, mais espérant faire durer le plus longtemps possible ce luxe de vivre un peu hors du temps.

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Errance nocturne dans une ville inconnue. Chaque pas est une découverte. Boîte enregistreuse sur « on ». Il fait frais, mais l’air est serein, posé. Anémomètre à zéro. Au plus, une brise légère. Pour faire passer le temps. Délicatement balayer la nuit et amener le jour. Une tour tronquée. Un bassin réfléchissant. Des silhouettes bien avisées. Des reflets à peine trompeurs. Des phares bien dispersés. Et là, au milieu, comme le nez l’est sur la figure, un petit détail. Un horizon penché. A peine 6°. Suffisant pour faire couler l’eau du bassin hors de ses frontières et créer une légère impression de fuite à son abord…

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Une petite mise à jour de la rubrique « Photographie » et l’occasion d’une nouvelle visite ou d’une découverte…

Au programme, Montréal, quelques clichés suédois, l’exposition Viva Cités, des briques, des bulles, des feux d’artifice, des trains, des arbres, la mer, et tout et tout…

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