Photo-graphies et un peu plus…

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Croiser une personne nous annonçant qu’elle en connaît une autre – de près, de loin – ayant exactement les mêmes nom et prénom que nous, ou que, pas plus tard qu’hier, elle en a  vu une nous ressemblant comme deux gouttes d’eau – expression propre aux pays non touchés par la désertification -, ou apprendre que nous avons au moins un homonyme dans notre propre ville et que nous partageons le même ophtalmologiste, ou pire encore, se retrouver face à lui – l’homonyme – provoque, assurément, une secousse tellurique très intime inversement proportionnelle à la fréquence de ce qui sert communément à nous nommer, et donc à nous désigner, depuis notre naissance. Sans doute, les Marie Martin, cumulant à la fois les prénom et nom les plus répandus en France depuis les années 60, réagissent-elles plus sobrement en effet qu’une hypothétique Noélyne Pourbaix-Lerebourg…

Tout d’un coup, nous réalisons, si la vie ne s’en est pas chargée plus tôt, que nous ne sommes pas uniques, que des gens, de parfaits inconnus aux mœurs peut-être, que dis-je ?, certainement, radicalement différentes des nôtres, répondent aux mêmes injonctions que nous, en dépit du sens commun et de ce qui s’échange sur la portée des prénoms choisis ; que des sosies se baladent librement sur Terre sans que nous ayons vraiment conscience de leur existence et de leur nombre, ni planifié de les rencontrer un jour… Pour autant, et nous le comprenons assez vite heureusement, ces doubles, fantasmés ou pas, n’en sont pas vraiment. Notre unicité est sauve ! Un peu comme avec les premières dix images de cette série à double fond, pur exercice de mathématique combinatoire à la difficulté croissant avec la pratique photographique, images souffrant de ce que nous pourrions appeler « photonymie », dont les formes les plus avancées conduisent inexorablement à des rencontres fusionnelles aussi étonnantes que foisonnantes entre des lieux, des moments, des personnes qui ne se sont évidemment jamais réellement croisés ailleurs que dans mon passé.

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E6 en C41

Les initiés comprendront instantanément, les autres penseront un moment à une étrange partie de bataille navale… Pour ceux-là, direction 1999. Faisons comme si une époque était aussi un lieu. Une partie de la population mondiale – ok, juste moi – découvre Compay Segundo, Eliades Ochoa, Ry Cooder, Ibrahim Ferrer, Omara Portuondo et quelques autres grâce au documentaire de Wim Wenders, Buena Vista Social Club, du nom du groupe de musiciens post-soixantenaires pré-cités qu’il suit, en réalité d’une mythique boîte de nuit près de La Havane fermée après la révolution cubaine. Je suis quasiment certaine que la simple lecture de cette dernière phrase a fait remonter des profondeurs de votre mémoire les premières notes de Chan Chan, de Silencio ou de Dos Gardenias, que vous êtes peut-être même en train de vous dandiner tout en partant en quête du compact disc que vous aviez acheté à l’époque pour l’écouter à nouveau avec une pointe de bonheur et une once de nostalgie de ce temps où vous étiez encore plein d’insouciance… La bande originale du film nous a en effet accompagnés et fait danser des mois durant, sans relâche et sans sensation de saturation. Ce petit miracle a récemment été reproduit avec Sugar Man de Malik Bendjelloul, qui retrace avec malice et un art certain de la manipulation, la vie de Sixto Rodriguez.

Si, comme tout le monde, j’ai évidemment été transportée par la musique en découvrant le film de Wenders, ce sont surtout les couleurs qui m’ont sauté aux yeux. Vives, contrastées, légèrement passées. Je suis immédiatement tombée amoureuse de cette manière de montrer et de rehausser la vie, quand bien même, en contrepartie, elle en effaçait les détails. Une question m’a alors taraudée pendant tout le film : est-il possible d’obtenir ces teintes en photographie ? En sortant de la salle les yeux pétillants, c’est la première que je pose aux spécialistes qui m’accompagnent. Elle résonne alors comme une question bête, triviale. Heureusement, la réponse est toujours plus importante que le ridicule, temporaire. « Oui, en faisant de l’E6 en C41 ! » Je n’y comprends strictement rien mais mon visage s’éclaire. Moi aussi, je veux faire de l’E6 en C41. Ou traitement croisé pour être moins barbare et encore. En somme, cela consiste à traiter une pellicule diapositive dans les bains chimiques d’un film négatif. Un autre monde assurément. L’adoption du procédé se traduit par trois recommandations : la scène à photographier doit déjà être contrastée, idéalement bien éclairée et colorée. Ainsi cette photo, qui vient donc de loin (pas dans l’espace, mais le temps), fait-elle partie de mes premiers essais en la matière… Aujourd’hui, il suffit de choisir le filtre adéquat sur son appli photo préférée pour obtenir le même résultat. C’est assurément très pratique d’avoir tout à portée d’index, mais, et je ne me sens pas rétrograde en pensant cela, je préfère de loin la magie de la découverte à l’ancienne… Sans elle, cette histoire n’aurait tout simplement pas existé.

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Faire corps

Comme une idée encore un peu vague, un peu légère, ballottée de ci de là au gré des courants, d’air, qui feint s’envoler mais qui ne fait que danser. Et s’accrocher un peu plus à chaque expiration du vent. Pour, au bout du conte, faire corps avec celle qui l’émet, jusqu’à l’accompagner. Dans son inextinguible soif de liberté.

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Le trésor

Comme le répétait si souvent Mme Gump à son fils, Forrest, qui l’a lui-même transmis à une vieille dame sur un banc public : « La vie, c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Cette citation hautement philosophique pourrait également convenir au photographe, en remplaçant simplement « vie » par « photo ». Ce qui donne : « La photo, c’est comme une boîte de chocolat, on ne sait jamais sur quoi on va tomber ». Prenons celle-ci par exemple. Cela m’avait déjà heurtée par le passé. Je m’étais alors envoyé un post-it à moi-même, disant en substance : « la prochaine fois que tu passes dans le quartier, va voir de quoi il en retourne exactement ». A nouveau sur l’esplanade, je suis donc allée voir du côté d’Ariane et de Majunga, que je trouvais anormalement collées l’une à l’autre. La distance est certainement réglementaire mais leur hauteur biaise l’appréciation de la perspective, donnant cette impression d’extrême proximité… Je parle ici de deux tours de La Défense.

En ouvrant la boîte de chocolats et en matant cette petite boule marron claire au centre, je pensais donc avoir à faire à une douceur pralinée. En dépassant la Tour Ariane pour aller vérifier par moi-même l’intervalle entre les deux mastodontes de verre, je pensais arriver sur une coursive en plein courant d’air au milieu de laquelle j’aurais pu m’installer et me contorsionner pour faire une image à la verticale pleine de lignes de fuite. En fait, il s’agissait d’une ganache avec une inattendue petite touche de passion au cœur. En fait, il n’y avait pas de coursive, ni de courant d’air, mais une baie vitrée derrière laquelle vivait tranquillement un gouffre béant tapissé de motifs inattendus zébrant le macadam. Dites-vous bien que j’ai eu la sensation de tomber sur le trésor de Rackham le Rouge… Oui, je l’admets, ce soir, je donne dans la référence régressive. Evidemment, l’heure – soleil bien trop bas pour cette canopée moderne – n’était pas la bonne (ce qui nous renvoie au duo d’hier, Des supers positions). Alors, comme j’étais malgré tout au bon endroit, j’ai attendu, en position armée, en espérant que quelque chose se passe, ou plus modestement, passe. Et voilà qu’elle est arrivée, jaune poussin, pour se faire croquer par un passage piétons à dents ! Cela me suffisait pour cette fois. Je me suis alors envoyé un post-it à moi-même : « La prochaine fois que tu passes dans le quartier, viens plus tôt pour voir les rayons du soleil faire du ricochet sur les façades d’Ariane et de Majunga avant d’atteindre ce sol raturé ».

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Hiverété 1Hiverété 2

Alors, en effet, cette rencontre inter-saison n’est pas une science complètement exacte : pour bien faire, il eut fallu que je fasse des tirages des photos hivernales et que, grâce à eux, je retrouve les points exacts où je m’étais postée en ce soir d’hiver neigeux pour reproduire exactement les mêmes cadrages un an et demi plus tard, en été donc. Au lieu de cela, j’ai préféré me fier à ma mémoire visuelle. Non pas du lieu, mais bien des photos elles-mêmes. Et finalement, je n’ai pas à rougir du décalage… Des ambiances diamétralement opposées, des couleurs, des atmosphères totalement différentes, mais un charme qui opère, été comme hiver.

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Chromie matinale

La plupart du temps, je n’aime pas les vitres teintées, a fortiori les filtres, tout simplement parce qu’elles transforment les couleurs d’un réel que je suis potentiellement en train de découvrir. Or, je préfère faire sa connaissance sans artifice. Sans édulcorant. C’est une remarque générale qui dépasse les seules frontières des paysages. Pour autant, ballotée à l’arrière d’un mini-bus à une heure où la majorité des gens entrent dans leur phase de sommeil paradoxal et échafaudent les rêves avec lesquels ils se réveilleront et dont ils essaieront de se souvenir pour le partager au moins une fois, je n’ai pas résisté à capturer cette sortie solaire aux couleurs et aux contrastes rehaussés par un parebrise fumé, justement.

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Contre-poids

Comment ne pas penser, en voyant cet homme ainsi chargé, à ces fourmis parfois croisées sur les grands chemins charriant une feuille immense, une longue tige, voire un animal largement plus lourds qu’elles ?

La comparaison s’arrête pourtant là car, alors que les fourmis sont en mesure de porter 60 fois leur poids – et, selon une étude d’ingénieurs en mécanique et aérospatiale américains dont je tairai l’horrible protocole expérimental, de résister à une force de 5000 fois leur poids – l’homme le plus fort du monde, Hafþór Júlíus Björnsson, alias La Montagne pour certains, n’a réussi à soulever « que » 640 kilos, soit seulement 3,37 fois son poids. Cela en fait tout de même un gringalet de 190 kg, ce qui n’est sûrement pas de tout repos.

Il n’empêche, face aux fourmis (et plus encore aux bousiers qui peuvent soulever jusqu’à 1140 fois leur poids : quelles drôles de recherches que de vérifier cela, soit dit en passant !) et à leurs 15 milligrammes de gras pour les plus communes, La Montagne peut aller se rhabiller ! Quelles forces de la nature tout de même !

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L'attente

Plutôt que d’immortaliser le contre-champ, c’est-à-dire l’objet de l’attente de ces dizaines de personnes, j’ai préféré saisir la singularité de l’attente elle-même, en particulier ces petits êtres colorés savamment dispersés sur ce granite rose taillé au couteau, jusqu’à en oublier l’objet lui-même… Le plus intéressant n’est pas systématiquement là où les regards convergent.

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Y voir plus clair 1

Les plus attentifs d’entre vous noteront une ressemblance manifeste et symbolique avec la photo publiée hier dans Faites vos jeux ! Une ambiance verte, des marches, un piège et une vague théorie sur la gestion du risque que je pourrais également développer ici, mais de façon plus poétique. C’est totalement fortuit. Du moins, cette juxtaposition. Le sujet l’est sûrement un peu moins puisque, dans les deux cas, je suis l’auteur de la photo. Devrais-je pour autant en déduire que mon inconscient cherche à communiquer avec moi par l’intermédiaire de mon appareil photo ? Laissons ce sujet majeur de côté pour l’instant car j’ai prévu autre chose pour ce soir. Oui, ce soir, c’est le grand déballage ! Photographique, rassurez-vous… Même si, comme nous venons de le voir, une photo n’est jamais simplement une photo…

Pas de déménagement cette fois-ci, ni de stand de bric-à-brac à installer dans un quelconque vide-grenier, mais un grand besoin de faire le vide. Ce qui revient un peu au même. C’est bientôt le printemps, la saison officielle du nettoyage, ça tombe bien ! Naïvement, je me dis que prendre un nouveau départ s’accompagne forcément d’une remise à zéro des compteurs. Idéalement, je me débarrasserais bien des piles de vieux magazines qui traînent à gauche et à droite (mais je ne les ai pas encore triés), ou je rangerais bien mon bureau (mais je n’y retrouverais plus rien), ou j’apporterais bien ce sac de vêtements végétant dans un coin depuis plusieurs mois à l’association du coin (un autre : que de coins, je suis d’accord !). Arrêtons de fantasmer : je vais me contenter de faire le vide dans mes dossiers. Sur mon ordi. C’est une grande satisfaction que de réussir à le faire. Malheureusement,  supprimer 1 ou 1000 fichiers de votre ordinateur ne change absolument rien à l’état de votre appartement ! Ou les désavantages du virtuel…

Ceci n’est pas tout à fait correct. Je ne vais pas les supprimer, je vais vous les montrer. Pour mieux m’en débarrasser et faire d’autres choix donc, puisque j’ai décidé d’écrire à nouveau sous/sur ces images. Ces images que je traîne dans le dossier des photos potentielles de la semaine, dans lequel je pioche parfois, et que je transvase dans un nouveau dossier si je ne l’ai pas diffusée. Je vous les livre d’un coup, d’abord pour la raison évoquée juste au dessus, et aussi parce que, comme pour les piles de vieux magazines, je suis fatiguée de les voir chaque semaine dans ce fameux dossier. Si elles pouvaient prendre la poussière, on ne les verrait déjà plus. Donc, les voilà, dans leur désordre naturel, sans autre lien les unes avec les autres que ceux que vous pourrez imaginer en les découvrant.

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