Photo-graphies et un peu plus…

Le parfum des parfums

Il y a mille et une façons de savourer un ananas comosus… Ma préférée jusqu’à présent ? S’approcher des abords du Mékong vietnamien, s’installer dans une barque, se faufiler entre les bateaux débordant de fruits et légumes du marché flottant de Cai Rang, en repérer un plein d’ananas, s’en approcher, échanger quelques politesses avec la maîtresse des lieux, se hisser sur le toit de la barge pendant qu’elle en taille un en tranches, se délecter de sa saveur acidulée et de son jus sucré, se lécher les doigts autant que raisonnable, puis redescendre, quasi shootée, sur la frêle embarcation, deux mètres plus bas, pour éventuellement aller voir du côté des ramboutans…

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Et alors ?

En avoir pleinement conscience en cadrant ne m’a pas empêchée de déclencher. Sans regret d’ailleurs. Donc, oui, je contribue à véhiculer un cliché du Vietnam avec ses rivières bordées de nénuphars en fleurs serpentant autour de pics karstiques et sur lesquelles on peut naviguer, tranquillement, à bord d’embarcations à fond plat en avançant à l’aide d’une longue tige en bambou protégés du soleil par un chapeau pointu… Enfin, inutile de vous faire un dessin. C’est juste au dessus. En même temps, ce cliché-là, authentique scène de la vie courante locale, est passé sous mes yeux des dizaines de fois (oui, j’exagère un peu). Et chaque fois, j’ai été saisie par sa beauté, par sa simplicité, par sa pureté. Et puis, quand bien même, rien n’interdit au photographe de prendre des clichés, si ?

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La boîte de PandoreAvant d’aller plus loin, je dois vous avouer quelque chose : j’ai failli appeler ce duo « La boîte de Pandore ». Par acquis de conscience, j’ai malgré tout vérifié que je ne me faisais pas d’illusions à son sujet. Bien m’en a pris ! Comme cela arrive parfois avec ces expressions que l’on répète en perdant de vue leur sens originel, j’avais une idée fausse de ce à quoi renvoyait réellement, enfin « mythiquement », cette fameuse boîte de Pandore (en fait, une jarre, mais il est vrai que « la jarre de Pandore » sonne nettement moins bien). Et pas totalement fausse non plus, plutôt édulcorée… Ainsi, pour que les choses soient claires pour tout le monde, je rappelle qu’en ouvrant la boîte-jarre, Pandore, première femme terrestre déjà bien trop curieuse, libéra tous les maux de l’humanité – maladie, vieillesse, guerre, vice, folie, passion (un mal ??)… -, l’espérance, un peu plus lente, ne réussissant à s’échapper que dans un second temps (ou pas, selon certains). L’ouvrir, c’est donc s’exposer aux pires catastrophes…Dans mon esprit naïf, il ne s’agissait que de surprises, qui peuvent être bonnes ou mauvaises par ailleurs.

Alors, partiellement ignorante, ce duo devait donc commencer ainsi : « Avant que je ne la taxe de boîte de Pandore, elle n’était qu’une simple boîte ». Compte tenu de ce qui précède, je me vois dans l’obligation de tout changer. Voilà ce que je propose, pour que nous puissions passer rapidement à l’objet de ce duo : Avant que je ne la taxe de boîte de Pandore par erreur, elle n’était qu’une simple boîte. En carton. Avec un contenu. Un scanner en l’occurrence. Le révélateur de notre passé en négatif ou positif. Je parle de films. Argentiques donc. Vous souvenez-vous ? Déjà de l’archéologie pour les digital natives de la Génération Z ! Nul ne sait réellement à quoi il s’expose lorsqu’il entreprend de scanner ses archives. Une fois la méthodologie arrêtée – choisir la face par laquelle aborder cette montagne de négatifs et de diapositives ? -, le voyage peut débuter. Un voyage dans le temps en premier lieu qui illustre parfaitement l’un des multiples rôles de la photographie : celui d’être un support d’un présent destiné à devenir passé, et parfois, à être oublié. La photo souvenir… C’est le but même de cette manœuvre chronophage : avoir, au même endroit, à savoir la quasi infaillible mémoire d’un ordinateur, le récit lumineux de ces années révolues à côté de celui en cours d’écriture. Se donner ainsi l’occasion d’avoir sa vie devant soi.

Jour après jour, car l’activité devient vite une drogue, on replonge dans son passé, et subséquemment, dans sa propre vie, dans celles de ceux qui ont gravité autour – parfois encore, parfois plus depuis bien longtemps -, on voit le temps marquer les visages, on retrouve ceux qui ne sont plus, on revisite les contrées traversées, on revoit le chemin parcouru, on revit les moments forts immortalisés à bon escient même si cela reste parfois un peu flou… Il y a quelque chose d’étrange à se repasser ainsi les films de sa vie en accéléré : logiquement, on ne s’y voit pas – hormis quelques autoportraits au miroir ou autres surfaces réfléchissantes -, même si tout ce que l’on re-voit l’a été par nos yeux. Comme si tout cela, finalement, n’était qu’un rêve, qu’une construction, une expérience extra-corporelle. Autant dire que c’est plutôt décontenançant.

Et puis, il y a autre chose que révèle en filigrane cet exercice compulsif de réanimation du passé, et qui s’avère tout aussi passionnant avec le recul : l’évolution d’une pratique photographique – qui ne s’envisage pas forcément comme telle au départ – avec ses hésitations, ses maladresses de débutant mais aussi de belles surprises avec des images que l’on ne renierait pas aujourd’hui et que l’on regarde désormais avec une vraie tendresse doublée d’une certaine nostalgie – suis-je encore capable de cela ?… Parallèlement à cela, cette méta-photographie fait office de révélateur et met en évidence des tendances, des thèmes clés, voire fondateurs ou directeurs, devenant progressivement conscients donc travaillés. Elle trace ainsi la formation d’un regard, son affirmation également. En résumé, de l’auto-poïétique par excellence !

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Y voir plus clair 1

Les plus attentifs d’entre vous noteront une ressemblance manifeste et symbolique avec la photo publiée hier dans Faites vos jeux ! Une ambiance verte, des marches, un piège et une vague théorie sur la gestion du risque que je pourrais également développer ici, mais de façon plus poétique. C’est totalement fortuit. Du moins, cette juxtaposition. Le sujet l’est sûrement un peu moins puisque, dans les deux cas, je suis l’auteur de la photo. Devrais-je pour autant en déduire que mon inconscient cherche à communiquer avec moi par l’intermédiaire de mon appareil photo ? Laissons ce sujet majeur de côté pour l’instant car j’ai prévu autre chose pour ce soir. Oui, ce soir, c’est le grand déballage ! Photographique, rassurez-vous… Même si, comme nous venons de le voir, une photo n’est jamais simplement une photo…

Pas de déménagement cette fois-ci, ni de stand de bric-à-brac à installer dans un quelconque vide-grenier, mais un grand besoin de faire le vide. Ce qui revient un peu au même. C’est bientôt le printemps, la saison officielle du nettoyage, ça tombe bien ! Naïvement, je me dis que prendre un nouveau départ s’accompagne forcément d’une remise à zéro des compteurs. Idéalement, je me débarrasserais bien des piles de vieux magazines qui traînent à gauche et à droite (mais je ne les ai pas encore triés), ou je rangerais bien mon bureau (mais je n’y retrouverais plus rien), ou j’apporterais bien ce sac de vêtements végétant dans un coin depuis plusieurs mois à l’association du coin (un autre : que de coins, je suis d’accord !). Arrêtons de fantasmer : je vais me contenter de faire le vide dans mes dossiers. Sur mon ordi. C’est une grande satisfaction que de réussir à le faire. Malheureusement,  supprimer 1 ou 1000 fichiers de votre ordinateur ne change absolument rien à l’état de votre appartement ! Ou les désavantages du virtuel…

Ceci n’est pas tout à fait correct. Je ne vais pas les supprimer, je vais vous les montrer. Pour mieux m’en débarrasser et faire d’autres choix donc, puisque j’ai décidé d’écrire à nouveau sous/sur ces images. Ces images que je traîne dans le dossier des photos potentielles de la semaine, dans lequel je pioche parfois, et que je transvase dans un nouveau dossier si je ne l’ai pas diffusée. Je vous les livre d’un coup, d’abord pour la raison évoquée juste au dessus, et aussi parce que, comme pour les piles de vieux magazines, je suis fatiguée de les voir chaque semaine dans ce fameux dossier. Si elles pouvaient prendre la poussière, on ne les verrait déjà plus. Donc, les voilà, dans leur désordre naturel, sans autre lien les unes avec les autres que ceux que vous pourrez imaginer en les découvrant.

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La balade de Louise

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Les pêcheurs

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