Photo-graphies et un peu plus…

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Oui, mais laquelle ? La vie serait vraisemblablement totalement différente avec quelques centimètres de plus… Certes, d’en bas, le point de vue est tout autre, mais sans doute plus amusant… Carpe Diem !

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J’arrive après le drame. Il en est un qui a en effet dû passer un mauvais moment même si le forfait ne semble pas avoir été sanglant. Une pauvre bête a probablement été attrapée par surprise par l’un des grands corbeaux se chamaillant le ciel canadien. Elle goûtait tranquillement à la poudreuse quand une masse noire aux ailes déployées s’est abattue sur elle, s’approchant si près et si vigoureusement de la surface du sol qu’elle y a laissé l’empreinte de ses plumes.

Et au cœur, une percée dans la neige légère. Une ombre. Presque une tombe. On le voit d’ici, ce sombre volatile arriver en trombe, poussant son cri rauque à l’instant fatal, les serres en avant pour agripper sa proie dès le premier passage. Un corbeau, de mauvaise augure dans certaines parties de l’ancien monde, à la symbolique autrement plus positive pour les peuples des premières nations puisque certains mythes en font le créateur du monde et de l’homme. Autant dire que ce dernier n’a qu’à bien se tenir…

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Ce n’est pas l’image que nous avons habituellement des photos de couples fraîchement mariés… L’image que nous avons tous en tête, pour l’avoir vécue ou vue de près ou de loin, c’est celle un peu kitsch – si, si, quand même un peu – d’un homme et d’une femme se mettant dans des positions qu’ils ne reproduiront probablement jamais, devant une fontaine à se regarder amoureusement sur commande, assis sur une herbe bien verte à s’échanger quelques pétunias, ou rejouant la scène du prince faisant sa demande en mariage, un genou à terre, sur une plage de sable fin… Les combinaisons ne manquent pas, contrairement au naturel. Il est malgré tout une constante dans l’immortalisation du supposé plus-beau-jour-de-sa-vie, c’est le choix de l’environnement, du fond. Beau. Et au cœur de la nature, même si ce n’est qu’une reconstruction. La photo de mariage a lieu dans un endroit remarquable idéalement proche de la mairie et/ou de l’église.

Evidemment, tout le monde ne peut pas se marier en été et se dire oui avec l’astre solaire pour témoin. Ceux-là s’unissent à New York, ce qui suffirait à beaucoup. Malheureusement, le ciel est gris, les nuages sont bas, une tempête de neige est passée par là quelques jours auparavant laissant quelques congères ça et là, le pont de Brooklyn – qui, on l’imagine sans peine, a sûrement été l' »endroit remarquable » de milliers de jeunes mariés – est en travaux, la promenade est en chantier à ses pieds, gâchant une partie de la vue sur la skyline de Manhattan, le sol est jonché de rochers recouverts d’algues noirâtres, l’eau est marronnasse… Ainsi, pour une fois, New York n’est pas photogénique. Et pour une fois, une photo de mariage, dans sa quête d’alternative – se prendre finalement devant l’outsider, le Pont de Manhattan – en devient touchante…

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… la belle neige de Mont-réal, ainsi fond, fond, fond, trois p’tits mois et puis s’en va ! Montréal fond. Littéralement. Et soudainement. La ville goutte et s’égoutte de partout dans un clapotis symphonique orchestré par le ciel lui-même. Les bouts de glace, fragilisés par un redoux temporaire, se disloquent, tombant sur le trottoir dans un fracas de corps qui lâche, comme un modèle après six heures de pose intense. Les beaux petits tas de neige pure se muent en flaques marronnasses. Les mégots de cigarette bien dissimulés sous le manteau blanc remontent à la surface par dizaines. A moins que cela ne soit elle qui remonte à eux. La neige redevenue eau dévale les pentes, même faibles. Le filet dynamique file, innocemment, sans se douter qu’il va bientôt se jeter dans la gueule d’un caniveau émettant un son de rivière souterraine agitée. C’est la fête en bas après plusieurs semaines de statu quo dans le monde lumineux. Le paysage n’est pas toujours très beau, mais qu’est-ce que la beauté face à quelques degrés de plus ? Les oiseaux sifflent, les visages sourient, les écureuils tentent une sortie, certains s’élancent en petite tenue quand d’autres préfèrent, passifs, se shooter à haute dose de vitamine D… Profitons-en, l’accalmie est de courte durée. Demain, retour au négatif !  Les gouttes vont-elles s’arrêter en route ?

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Avec l’hiver, les buissons ardents séparant le chemin du fleuve se sont mus en de frêles brindilles. Des petites tiges caduques et figées s’extrayant tant bien que mal d’une neige légère mais envahissante, et signalant, par leur présence, tel un acte de bienveillante résistance, une frontière désormais invisible et impalpable entre la terre et l’eau claire.

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Contrairement aux apparences, souvent trompeuses, ces images n’ont pas été volées au Musée des métiers d’antan, si jamais il existe, mais bien au présent. Pourtant, il y a à parier que rien n’a changé en ces lieux – en haut et en bas – depuis plusieurs décades. Comme si le temps s’y était posé. Du tableau accroché au mur faisant office de catalogue des coupes de cheveux officielles au vieux transistor posé sur l’étagère en coin, en passant par ces magnifiques fauteuils en fer forgé et cuir bombé et cette vieille photo du salon bien encadrée, tout respire le passé. Mais pas un passé poussiéreux, un passé heureux. Empli d’anecdotes d’un quartier autrefois ouvrier au nom tout droit sorti d’un livre d’anticipation, le Mile End. On imagine sans peine que, Tommy, celui qui taille aujourd’hui les barbes et coupe les cheveux, est l’apprenti qui, il y a 53 ans, mettait pour la première fois, les pieds dans ce Barber shop typique qui perdure en Amérique du Nord.

Signe distinctif ? Ce poteau strié aux bandes bleu-blanc-rouge qui tournoie, comme une illusion d’optique. La tradition remonterait au Moyen Age, à l’époque où la chirurgie, la coiffure, la dentisterie, c’était un peu du pareil au même… Il suffisait de savoir manier quelques objets tranchants ! Ainsi, en 1666 par exemple, lorsque vous poussiez la porte d’une de ces échoppes, le barbier chirurgien en chef pouvait vous faire une coupe bien proprette, vous raser de près, mais aussi vous faire une petite saignée et vous arracher cette dent de sagesse qui vous fait affreusement mal. Tout cela car la chirurgie a été condamnée par l’Eglise, à cause du sang répandu, et que les médecins, de mèche, ont, de fait, arrêté, de la pratiquer.

Comme souvent, les hypothèses se multiplient pour expliquer l’origine de certaines traditions. L’enseigne tricolore du barbier n’échappe pas à la règle : l’une de ces hypothèses stipule que les barbiers chirurgiens s’occupaient aussi de couper le cordon ombilical des nouveaux nés et que le poteau de barbier n’est autre que la représentation (très extrapolée) du cordon. Donc, rouge pour l’artère, bleue pour la veine et blanc pour la couleur du cordon, le tout inextricablement emmêlé… Une autre ? Le poteau bleu symboliserait le bâton à serrer par les visiteurs pour que leurs veines ressortent, le blanc, les bandages propres et le rouge, le sang évidemment. Quoiqu’il en soit, messieurs, aujourd’hui, vous pouvez aller chez Tommy sans crainte, la chirurgie a gagné ses lettres de noblesse – séparation  réussie de l’Eglise et de la science -, et les barbiers chirurgiens sont retournés à leurs premières amours : le poil !

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