Photo-graphies et un peu plus…

Cachez ce sein...

Force est de constater qu’il nous est impossible de ne pas les toucher… Nous ne nous en rendons évidemment pas compte sur le moment mais les effleurements inlassablement répétés par des mains baladeuses toutes différentes les unes des autres finissent par laisser des traces indélébiles sur les sculptures composant cette énième fontaine de Neptune (ce qui n’est pas péjoratif), et, d’une certaine manière, par nous trahir même si ce « nous » est indéfini et collectif.

Le plus amusant est bien sûr de repérer les sites les plus courtisés. Et si l’on peut aisément comprendre – comme le suggère la photographie de cette dame se faisant prendre en photo devant une déesse nonchalante et réchauffée – que les genoux et la main gauche sont manifestement des endroits sur lesquels les gens s’appuient en de telles circonstances, difficile d’imaginer que le sein gauche serve à ce point de béquille… Non, pour ce dernier, la motivation est vraisemblablement différente, un peu plus grivoise assurément, même si l’on ne saurait se satisfaire d’une surface aussi froide.

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Peak de rencontre 1

Si j’ai déjà envisagé de suivre photographiquement une personne choisie au hasard dans la rue, je ne suis encore jamais passée à l’acte. Ah si, sur 150 mètres à Montréal en janvier 2011, sous la neige et par -17 °C. Ce n’était manifestement pas le bon moment. Six ans, trois mois et deux jours plus tard, je déambule dans les rues de Hong Kong et capte, avec une certaine délectation, une énième séance d’égo-trip – vous savez, cette nouvelle façon de voyager qui consiste à collectionner les photos de soi partout où on a posé les pieds mais pas forcément le regard. Tendance à la fois fascinante – quelle maîtrise de son image et de l’auto mise en scène à chaque fois ! – et déconcertante – de quoi cet autocentrisme est-il le symptôme alors même que leurs adeptes font l’effort d’aller vers l’ailleurs, ce qui n’est pas rien ? -.

Je poursuis mon chemin, sillonne les rues pentues du quartier de Wan Chai avant de filer, après quelques heures d’errance, vers Central, le coeur commercial et financier de la RAS, et en particulier, vers le point de départ du funiculaire historique – il a été inauguré en 1888 ! – qui me conduira, après un exercice de patience non négligeable et quelques secousses, au sommet de Victoria Peak. Comme 17 000 personnes chaque jour. C’est le point de ralliement préféré des vagabonds temporaires, offrant une vue imprenable sur la ville et la baie, sur son indescriptible densité, sur ses buildings grattant le ciel… Et assurément, un spot idéal pour une énième plus une séance d’égo-trip ! Et même si la probabilité que j’y retrouve ma sylphide dans une posture qui semble être son empreinte iconographique n’est certainement pas nulle, la surprise est de taille… Une question demeure : où est passé son sac en papier kraft ?

Peak de rencontre 2

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Ho ho ho !
 
J’élargis la proposition lancée mercredi dans le cadre d’une opération Hans Lucas, en ajoutant 4 autres photos à ma petite boutique de Noël…
 
Ces tirages sont proposés au prix unique de 50€ au format maximum de 15x21cm, avec marges, sans encadrement. Ce prix s’entend hors frais d’expédition (mais nous pouvons aussi nous croiser sur Paris). Chaque tirage est numéroté, signé, et limité à 30 exemplaires.
 
Pour toute commande de l’une ou l’autre de ces photos, vous pouvez m’écrire à : contact
 
Pour être certains d’avoir votre commande dans les temps, merci de me contacter avant mercredi 14 au soir.
 
Bon we à tous,
 
Lou
Shop Noël catchthewave_loucamino_72_lc dscn1059-72_lc dscf1367-72_lc _dsc2200-1_72

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English below

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Bonjour à tous

Le grand jour est arrivé ! Comme annoncé hier, c’est aujourd’hui que Coralie Vincent et moi lançons la 3e édition d’Objectif3280, par ailleurs dotée d’une toute nouvelle présentation.

Pour ceux qui n’étaient pas là en 2010 et 2011, Objectif3280 est un projet photographique participatif, mondial, en ligne et en temps réel où toutes les photos sont, de génération en génération, liées les unes aux autres par des associations d’idées. Plus de 400 personnes de 36 pays ont participé aux deux premières éditions, composées, chacune, de plus de 1000 photos.

Je viens de poster la première photo (Génération 1), choisie pour sa polysémie, afin que les 3 personnes qui vont pouvoir lui faire écho pour cette 2e génération nous orientent dans des directions différentes. La 3e génération sera ouverte demain avec 9 photos à poster, 3 pour chacune de la génération 2.

C’est parti pour 1 mois d’aventures et d’échanges photographiques…

J’espère que vous y participerez ! A défaut, n’hésitez pas à en parler autour de vous car nous allons avoir besoin de plus en plus d’amateurs au fil de l’avancée d’Objectif3280.

Pour tout savoir ( en français, anglais et nouvellement en espagnol)

Pour participer

Vous pouvez liker la page Facebook d’Objectif3280

 

Merci d’avance et excellent week-end à tous !

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Hi everybody,

It’s the D day ! As formely announced, today, Coralie Vincent and I launch the third edition of Objectif3280 with a brand new layout.

For those where not around in 2010 and 2011… Objectif3280 is a worldwide photographic and participative project, online and in real time based on linking ideas and pictures. More than 400 persons living in 36 countries did participate to the first editions, with more than 1000 pictures each.

I have just posted the first picture (Generation 1). I chose a polysemous one so that the 3 persons who will be able to echo it lead us in 3 different directions. The 3rd generation will be opened tomorrow afternoon with 9 echoes, in response to the 3 of Generation2.

So, let’s go for a month of photographic adventures and exhilarating exchanges !

I hope you will participate and/or share this project around you. As Objectif3280 will go on, we will need more and more participants.

 

For more details (in french, english and spanish)

Participate

You can like the Facebook page of Objectif3280

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Un jour de février 2010, le 22 précisément, près d’un an après la création de ce site où il ne se passait pas grand chose à vrai dire, j’ai pris une décision : celle de m’imposer un rendez-vous quotidien avec deux de mes passions, les mots et les images, et de me servir tour à tour de l’une ou de l’autre, pour servir l’autre ou l’une à travers ce que j’ai appelé, quelques mois plus tard, des duos. Des micro-histoires photographiques. Une photo, un texte, rarement en rapport avec l’instant présent, même si toujours dictés par l’humeur du moment. Des duos jetés en pâture dans la jungle du Web, totalement invisibles donc. Au fil du temps, je me suis laissée prendre à mon propre jeu, celui d’avoir, chaque jour, quelque chose à dire ou du moins à présenter. Et de révolution en révolution, notre planète a fait le tour du Soleil. Quand le 22 février 2011 est arrivé, j’en étais donc à mon 365e duo. Je bouclais la boucle, comme on dit, assez fière d’avoir tenu le rythme sur la durée. Que s’est-il passé le 23 février ? Rien. J’ai laissé passer un jour sans, histoire de. Et puis, je me suis remise à l’ouvrage, chaque jour, sauf quelques uns (la petite liberté que je me suis donnée à l’issue de la première année…). Mais c’est une autre histoire.

Il y a quelques mois, j’ai lié ces 365 premiers duos entre eux, par leurs mots, faisant subjectivement écho à un autre duo, de telle sorte qu’il suffit, en théorie, de piocher un duo dans cette période pour que, de lien en lien, on en fasse le tour. Une porte d’entrée pour découvrir ou redécouvrir ces histoires. Qui s’accompagne aujourd’hui d’une deuxième approche, visuelle cette fois-ci, rendue réelle grâce, à nouveau, à Coralie Vincent (la webmestre de ce site). Il est toujours plus facile d’avoir des idées que de les réaliser… Et quand je dis : « ça pourrait être beau d’avoir toutes les images des duos sur une seule page, de passer dessus pour qu’elles s’agrandissent et que l’on ait le début du texte, et que l’on puisse cliquer sur l’image pour accéder au duo dans un autre onglet… », suivi d’un « c’est possible ? » qui ne laisse pas vraiment d’autre choix qu’un « oui », elle répond « oui ! Je ne sais pas trop comment pour le moment, mais je vais trouver. » Et évidemment, elle trouve. Je la remercie donc infiniment car, sans son aide plus que précieuse, mes petites idées resteraient virtuelles… C’est, à mon sens, la pire chose qui soit dans la vie d’une idée. Sauf pour les mauvaises.

Arrivée à ce point de l’histoire, je me hâte donc de vous inviter à un petit voyage dans le temps et l’espace avec Un tour du Soleil en duos. Là, sous vos yeux ébahis (si, si…), vous pourrez donc papillonner de jour en jour, ne faire que survoler les images pour les voir en grand ou aller plus loin, en cliquant sur elles et découvrant les textes entiers dans un autre onglet… Bonne visite !

PS 1 : La page peut mettre un certain temps à se charger, proportionnel à l’efficacité de votre connexion Internet… D’avance, merci pour voter patience…

PS 2 : N’hésitez d’ailleurs pas à cliquer sur les « + » à côté du cœur sous chaque duo… C’est une sorte de baromètre qui me permet de savoir, d’une part, que vous existez, et d’autre part, que vous avez apprécié.

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“Sur une branche, perchée avec…”, un rendez-vous quotidien avec un membre de l’échomunauté… Au tour de Camille Ganivet.

Quelle est la place de la photographie dans ta vie ? Pour moi c’est : les amis, les vacances, les souvenirs, les voyages, les rencontres, etc. J’adore faire des albums avec mes photos : retranscrire par l’image ce que je viens de vivre, pouvoir me replonger dedans des années après. Je pense que c’est aussi un moyen d’immortaliser ces souvenirs… comme une manière de se rassurer : je n’oublierai pas !!

Et en même temps il y aussi le plaisir de ne pas prendre la photo: se dire que non, ce moment là, je l’imprime dans ma tête mais pas sur une carte mémoire !! Le plaisir de fonctionner à contrario : dans une société où l’image est prépondérante, je choisis de ne pas immortaliser ce moment ailleurs que dans mon esprit.

Quelle est l’histoire de cette photo (Je préfère y mettre mon doigt plutôt que ma tête, G5-36) ? Tout a commencé avec une amie qui est partie en vacances à l’étranger. Quand elle prenait des monuments ou des paysages célèbres en photo, de gentils passants lui proposaient de la prendre en photo devant ces sujets ! Mais non, elle n’avait aucune envie d’avoir sa tête devant ces monuments, paysages ou autres! Elle a donc préféré y mettre son doigt. Doigt qui peut/doit être redessiné suivant ou non le modèle pris en photo. Elle a ensuite invité son entourage à faire de même et à lui envoyer les photos! Ici pourquoi le Manneken Pis ? Certainement un des « monuments » les plus photographiés au monde… et voir autant de monde essayer de se prendre en photo devant un si petit bonhomme… on se dit qu’il est bien plus simple et drôle d’y mettre son doigt!

Quelle association d’idée t’a poussée à choisir cette photo ? Le doigt! Bien évidemment!

Tout à l’heure, Filip Sierpinski se posera sur la branche !

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(English version below >>> scroll down please)

Et voilà, c’est parti pour la 2e édition d’Objectif_3280 ! Les 300 personnes vivant dans 32 pays (si, si) ayant participé à la 1re mondiale (oui, oui) de décembre savent de quoi je parle. Pour les nouveaux, un petit récap… Objectif_3280 est une expérience artistique collaborative inédite et utopique à laquelle j’invite tout le monde à participer ! Cette ouverture est l’essence même de ce projet et la raison pour laquelle les règles de cette 2e édition ne changent pas : je souhaite que chacun se sente libre de monter à l’arbre sans être bloqué par une contrainte trop forte que je pourrais imposer. La 1re édition a généré naturellement des histoires merveilleuses – non, non, ce n’est pas démagogique ! – et je suis sûre qu’il en sera de même de celle-ci ! Qui sait comment le cerveau fonctionne ?

Bref… Je me concentre… Un peu à la manière d’un cadavre exquis, il s’agit d’ériger, sur 8 générations et en 26 jours, un arbre écho-photographique – cette formulation sied mieux au projet – à 3 280 feuilles. A chaque photo postée par l’un ou l’autre sur cette planète bleue, 3 échos sont possibles. Lors de la première édition, nous avons pu collecter 1 404 photos toutes liées les unes aux autres par des associations d’idées.

Donc, je poste la première photo (celle ci-dessus – choisie pour les nombreuses pistes sur lesquelles il est possible de rebondir), vous inventez la suite ! Nous découvrons les histoires de l’écho-munauté en direct sur www.loucamino.com !

Plus les jours avanceront, plus le nombre de photos nécessaires pour faire pousser l’arbre sera grand. Participer est une première étape nécessaire mais pas suffisante : il faut relayer l’information à vos amis, les vrais, à votre entourage, à vos « amis », vous savez, les bleus, à vos réseaux, en gros. J’écrivais plus haut que les photos sont arrivées de 32 pays différents. C’était inespéré… Et évidemment, comme nous vivons dans une société où l’on en veut toujours plus, nous visons plus large encore pour cette nouvelle édition.

Si tout cela vous semble un peu obscur, si vous êtes déjà conquis, si vous voulez en savoir plus, si vous voulez vous lancer dans l’aventure, vous êtes au bon endroit ! Les entrées sont multiples : via le cadre rouge à droite, dans le menu au-dessus, en cliquant sur la photo ou là directement.

Alors, merci d’avance pour votre collaboration ! Nous tenterons cette fois-ci de transformer l’essai en exposition !

Objectif_3280 : une idée originale de Lou Camino développée par Coralie Vincent.

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Hi everybody,

Here we are: the second edition of Objectif_3280 is now open! The 300 persons living in 32 countries (yeah, yeah) who participated to the first edition in the world (yeah, yeah…) in December know what I mean. For the beginners, here are some explanations… Objectif_3280 is an unheard-of and utopian collaborative artistic experience to which I invite everyone to participate. This is the essence of this project and the reason why the rules are unchanged: I want everybody to feel free to climb the tree without being stucked by a too strong constraint I would impose. The first edition generated naturally great stories – no, it is not demagogic! – and I am sure it will be the same thing for this edition. Who really knows how brain works?

So… Focus… In the manner of an exquisite corpse, the aim is to erect, on 8 generations and 26 days, an echo-photographic tree – I do prefer this formula – of 3 280 leaves. There are three possible echoes for each picture posted from anyplace in the world. With the first edition, we gathered 1 404 pictures all related to each other by association of ideas.

So, I post the first picture (the one above). You invent the next ones. We discover the stories of the echo-munity live on www.loucamino.com

With days – and time goes by so fast -, the need of pictures to make the tree grow increases drastically! So, your participation is great but not sufficient: you have to share the information with your friends, the real ones, with your « friends », you know, the blue ones, with your networks! I precised above that pictures of the first edition arrived from 32 different countries. That was unhoped-for. And of course, as we live in a society where we always want more, let’s dream: I want more for this second edition.

If this looks strange to you, if you are already an appreciative audience, if you want to know a little bit more, if you want to participate to the adventure, you are at the right place! Or, you can enter through the menu above, the red frame on the right, the picture itself or just here.

Thanks in advance for your collaboration! And this time, the goal is also to propose an exhibition…

Objectif_3280, an original idea of Lou Camino, developed by Coralie Vincent.

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Contrairement aux apparences, souvent trompeuses, ces images n’ont pas été volées au Musée des métiers d’antan, si jamais il existe, mais bien au présent. Pourtant, il y a à parier que rien n’a changé en ces lieux – en haut et en bas – depuis plusieurs décades. Comme si le temps s’y était posé. Du tableau accroché au mur faisant office de catalogue des coupes de cheveux officielles au vieux transistor posé sur l’étagère en coin, en passant par ces magnifiques fauteuils en fer forgé et cuir bombé et cette vieille photo du salon bien encadrée, tout respire le passé. Mais pas un passé poussiéreux, un passé heureux. Empli d’anecdotes d’un quartier autrefois ouvrier au nom tout droit sorti d’un livre d’anticipation, le Mile End. On imagine sans peine que, Tommy, celui qui taille aujourd’hui les barbes et coupe les cheveux, est l’apprenti qui, il y a 53 ans, mettait pour la première fois, les pieds dans ce Barber shop typique qui perdure en Amérique du Nord.

Signe distinctif ? Ce poteau strié aux bandes bleu-blanc-rouge qui tournoie, comme une illusion d’optique. La tradition remonterait au Moyen Age, à l’époque où la chirurgie, la coiffure, la dentisterie, c’était un peu du pareil au même… Il suffisait de savoir manier quelques objets tranchants ! Ainsi, en 1666 par exemple, lorsque vous poussiez la porte d’une de ces échoppes, le barbier chirurgien en chef pouvait vous faire une coupe bien proprette, vous raser de près, mais aussi vous faire une petite saignée et vous arracher cette dent de sagesse qui vous fait affreusement mal. Tout cela car la chirurgie a été condamnée par l’Eglise, à cause du sang répandu, et que les médecins, de mèche, ont, de fait, arrêté, de la pratiquer.

Comme souvent, les hypothèses se multiplient pour expliquer l’origine de certaines traditions. L’enseigne tricolore du barbier n’échappe pas à la règle : l’une de ces hypothèses stipule que les barbiers chirurgiens s’occupaient aussi de couper le cordon ombilical des nouveaux nés et que le poteau de barbier n’est autre que la représentation (très extrapolée) du cordon. Donc, rouge pour l’artère, bleue pour la veine et blanc pour la couleur du cordon, le tout inextricablement emmêlé… Une autre ? Le poteau bleu symboliserait le bâton à serrer par les visiteurs pour que leurs veines ressortent, le blanc, les bandages propres et le rouge, le sang évidemment. Quoiqu’il en soit, messieurs, aujourd’hui, vous pouvez aller chez Tommy sans crainte, la chirurgie a gagné ses lettres de noblesse – séparation  réussie de l’Eglise et de la science -, et les barbiers chirurgiens sont retournés à leurs premières amours : le poil !

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