Photo-graphies et un peu plus…

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C’est absolument fascinant : quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit (même si je ne les ai pas toutes faites, les heures), il y a toujours quelqu’un dans une station de lavage auto en train de nettoyer sa caisse métallique ! Personnellement, bien que je comprenne tout à fait le concept d’ « urgence du moment » pour en être parfois atteinte, cela me dépasse totalement. Enfin, quelqu’un… Je rectifie : Il y a toujours un homme dans une station de lavage auto, patati patata… Et caisse métallique… Je rectifie aussi : une voiture, une beauté, une merveille, un bolide-attention-où-tu-poses-tes-mains ! Un objet qui se respecte Madame, qui mérite une attention sans borne ! C’est beau de les voir traquer et aspirer la moindre poussière abandonnée par leurs passagers avec passion ; puis frapper avec virilité les tapis sur les plots alentour qui n’en demandent pas tant ; c’est admirable de les voir savonner, faire mousser, frotter, rincer, re-frotter puis re-rincer car il reste encore quelques petites traces, là, sur l’aile gauche ; c’est brillant de les surprendre à lustrer la tôle, même froissée, jusqu’à ce qu’elle leur renvoie leur sourire d’auto-satisfait… Mais, d’une certaine manière, cet enchaînement a également (oui, oui, vous sentez bien que je suis un peu ironique dans cette affaire…) quelque chose de très rassurant : les hommes sont bel et bien capables de se concentrer régulièrement sur une tâche ménagère pendant trois quart d’heure ! Et il faut avouer qu’ils sont plutôt doués. Avec leur précieuse auto en tout cas. Faudrait peut-être penser à faire des appartements en forme de voitures… Voilà, voilà, c’était mon quart d’heure misandre !

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L’autre matin, écrasée de toutes parts dans la rame des sardines par des gens poussés par d’autres amassés sur un quai bondé et n’arrivant pas à se faire à l’idée d’attendre le prochain métro, j’ai eu un flash. Là, au cœur de ce sas à la densité humaine digne d’intégrer la page 469 du livre des records, j’ai pensé aux manchots. Vous avez déjà sûrement observé cette scène, en vrai ou sur écran : en hiver, alors qu’il fait très froid sur la banquise (voire plus au nord comme ici) balayée par des vents glacés et forts, les colonies de manchots se regroupent. Les manchots se collent les uns aux autres pour avoir le plus chaud possible. Ceux en périphérie jouent alors le rôle de bouclier et protègent les cercles inférieurs des agressions météorologiques jusqu’à ce qu’une savante rotation soit déclenchée permettant ainsi aux manchots frigorifiés de réintégrer l’intérieur et d’être remplacés par des manchots réchauffés. Et ainsi de suite… C’est un spectacle assez étonnant à observer et si parfaitement orchestré que l’on croirait presque qu’ils font de la télépathie… « Vas-y, c’est à ton tour ! » « Bien reçu, Roger, j’arrive ! » Vous visualisez ?

Bon, et bien, c’est exactement cette séquence qui m’est revenue dans mon sas… Car c’est exactement comme cela que nous, pauvres êtres humains même pas soumis aux vents catabatiques, procédons pour nous déplacer ou nous extraire d’une rame bondée quand l’heure est venue. Nous sommes comme des manchots serrés les uns contre les autres, bras le long du corps, incapables de nous mouvoir autrement que par des pas minuscules et de façon légèrement circulaire : une personne sort, cela crée un vide dans le sas que la masse humaine s’attache instantanément à remplir tout en absorbant une, deux  voire trois nouvelles personnes. A l’échelle de l’individu, au bout de 4, 5 stations, on réalise que l’on a fait un tour sur nous-même, que nos voisins ne sont plus du tout les mêmes qu’au départ et que l’on fait désormais partie du bouclier protecteur. Celui qui va sauvagement être expulsé à la prochaine station ! Car, malheureusement, l’homme transporté n’est pas aussi civilisé que les manchots !

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Ce week-end, prolongé pour les plus chanceux, vous avez peut-être déjeuné ou dîné chez des amis, une vieille tante éloignée, dans la famille de votre frère ou chez votre gentille voisine. Dans tous les cas, le repas était excellent – vous aviez insisté pour apporter le dessert, en l’occurrence, la plus belle tarte aux fruits de votre boulangerie quotidienne -, les échanges nourris et la bonne humeur de saison. En résumé, un parcours sans faute. Vous avez été le parfait invité, celui que l’on rêve d’avoir à nouveau à sa table avant même de l’avoir désertée… Jusqu’à ce moment où, un peu trop sûr et fier de vous, vous vous êtes mis en tête d’aider à débarrasser tous ces verres et couverts, toutes ces assiettes et coupelles débordant de la table, du plan de travail et de la desserte. Et donc, à remplir le lave-vaisselle de vos hôtes.

Comme ça, ça n’a l’air de rien. Il n’y a, a priori, en effet rien de plus simple que de remplir un lave-vaisselle. Les verres en haut. Les assiettes et les couverts en bas. Dans la pratique, s’aventurer sur cette piste-là peut rapidement conduire à l’impasse, à l’incompréhension, au jugement impitoyable… Car, vous l’avez déjà probablement réalisé au cours de votre vie, si courte soit-elle : chacun a sa façon à lui de ranger son lave-vaisselle ! Corollaire de cette assertion un peu lapidaire mais véridique : imaginer organiser son contenu autrement n’est même pas pensable. D’abord, il y a ceux qui rincent tout avant de combler leur machine et ceux qui estiment que c’est à elle de faire correctement son travail. Il y a ceux qui mettent les couteaux, couverts, petites cuillers, cuillers à soupe ensemble pour gagner du temps à l’étape du rangement : il suffira de prendre la grappe et de la ranger. Et puis ceux qui, surtout, veillent bien à mélanger les couverts entre eux, persuadés qu’ils seront mieux lavés ainsi. Il y a ceux qui retournent les couteaux, pointes vers le bas, pour ne pas se piquer malencontreusement. Et ceux qui les laissent pointer vers le haut. Tant pis pour les étourdis. Quand certains laissent un intercalaire vide entre chaque assiette – parce que, sinon, ça ne lave pas bien -, d’autres occupent l’espace disponible au maximum. Côté verres et bols, mêmes questions existentielles : s’il existe un consensus pour retourner tous ces contenants creux vers l’étage inférieur de telle sorte que, sauf accident, ils ne se remplissent pas d’eau pendant le lavage, il y a ceux qui osent superposer les bols entre eux – juste un petit peu – et ceux qui les posent très précisément les uns à côté des autres. Il y a ceux qui mélangent les verres de tailles différentes et ceux qui se remémorent leurs cours de primaire sur les ordres croissant et décroissant, et les rangent du plus petit au plus grand, ou vice et versa… Il y en a qui acceptent de mettre les verres à pied dans la machine et d’autres qui préfèrent les laver à la main. On ne sait jamais. Etant entendu que ce ne sont pas des petits lutins armés de piolets, éponges et autres objets dangereux, qui sont chargés de nettoyer toutes ces saletés, mais de l’eau, certes énergique, mais rien de très menaçant… Ma liste n’est pas exhaustive, mais montre déjà que remplir le lave-vaisselle de quelqu’un d’autre est un véritable acte de bravoure qui requiert un minimum de préparation. Un simple conseil donc : arrêtez-vous à la bonne impression que vous avez laissée à l’issue du repas même si cela peut vous paraître impoli, ou, si vous voulez faire du zèle, informez-vous sur les règles locales pour éviter les « Ah non, je les mets dans l’autre sens ! C’est plus logique… »

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