Photo-graphies et un peu plus…

Le flou artistique

Certains artistes aiment vous plonger dans l’inconnu. L’obscurité en est une des nombreuses formes. Il faut l’accepter et s’y tapir sans crainte pour, au bout de quelques instants, pouvoir y déceler la lumière résiduelle, et revoir, enfin. Pourtant, intimidés voire inquiets, certains visiteurs ne vont pas plus loin que le bord de cet autre monde, là où ils sont encore touchés par les photons, ceux-là même qui les guident au quotidien, éclairent leur chemin et, ce faisant, les rassurent. Ils tergiversent, ils scrutent, ils hésitent, ils s’interrogent… Forcément, en demeurant là, l’obscurité de ce cube gagne en profondeur et leurs doutes s’installent. Mais voilà que le jeu s’inverse : alors qu’ils voient de moins en moins ce qui se trame à l’intérieur, ils deviennent de plus en plus visibles pour ceux qui y sont déjà… et d’une certaine manière, leurs errements ainsi mis en lumière sont une oeuvre en soi.

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J’aime beaucoup ce que cette dame, profitant de sa pause pour arpenter le salon du moment installé à la Bourse du travail, a fait avant que je ne la prenne malgré tout en photo car je m’imaginais déjà écrire sur ce qu’elle avait fait, que j’avais observé avec amusement, sans pouvoir le capturer car totalement impromptu et inattendu. Heureusement, l’image peut être déconnectée du récit. Cette dame s’est arrêtée au niveau du stand de la galerie précédente, comme là, en veillant bien à rester de l’autre côté d’une frontière invisible qui marquerait son entrée, elle a jeté un regard circulaire sur ce qui était présenté sur les parois temporaires et puis, prise d’un insondable dépit, a haussé épaules et sourcils avant de poursuivre son chemin pour donner une deuxième chance à l’art contemporain… Mais nous ne sommes pas dans un film hollywoodien, où tout se finit toujours bien : aucun roulement d’épaule cette fois-ci, mais un coup d’œil rapide manifestement destiné à confirmer ce qu’elle commençait à penser : « C’est n’importe quoi ! » suivi d’un demi-tour dare-dare car c’en était déjà trop… Face aux « C’est magnifique ! » de rigueur côté visiteurs officiels et à leurs interprétations farfelues quant aux intentions probables des artistes contemporains (que je ne jette pas avec l’eau du bain), ce petit moment de vérité et de fraîcheur était un vrai délice…

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