Photo-graphies et un peu plus…

Share on Facebook

Toutes les pistes sont envisagées pour améliorer le diagnostic de certaines maladies, en particulier les cancers. Ainsi, aux dernières nouvelles, les chiens – mais pas n’importe lesquels, des chiens renifleurs, rompus à l’exercice de la détection d’odeurs illicites telles que les stupéfiants ou les explosifs – sont en passe de prendre du galon : une équipe de scientifiques allemands – ou allemande – vient en effet de démontrer que ces derniers étaient aussi en mesure, avec une sensibilité assez remarquable de 71%, de déceler un cancer du poumon chez une personne. En cause, des molécules particulières présentes dans l’haleine et donc dans l’air passé à la truffe fine par ces bêtes à poils.

Mais imaginez un peu la scène… Quatre types sont tranquillement en train de discuter dans un parc, sous la lumière des réverbères, à 00h32, une écharpe entourant leur visage car il fait froid. Très froid. Oui, c’est l’hiver. Un hiver particulièrement et exceptionnellement rigoureux à cause du dérèglement climatique (forcément). Malgré le froid qui les saisit, ils causent, ils causent tout en s’en grillant une. Une patrouille de police leur passe à côté, légèrement suspicieuse. Personne de sensé ne resterait dehors par ce froid. L’un des agents commence à les interroger, gentiment, en leur demandant de baisser leur écharpe, pour mieux voir leur visage. Son super-chien, patientant dans son dos, est invité à renifler le quatuor qui montre patte blanche. L’agent se baisse au niveau de sa gueule, le regarde bien dans les yeux et lui murmure alors : « Tu te souviens, pour la drogue, tu aboies une fois ; pour un cancer, deux fois ! »

Share on Facebook

En ville, concentrée sur les immeubles, les maisons, les bâtiments, je suis régulièrement confrontée à un problème photostentiel : les voitures ! Celles qui roulent, créant un premier plan disgracieux ; celles qui sont garées, tronquant l’appréciation des rez-de-chaussée voire premiers étages ! Dans les deux cas, cette présence métallique fait naître une question récurrente : comment cadrer ? Question d’autant plus vive si la juxtaposition visuelle des deux – voiture / bâtiment – semble créer un paradoxe temporel. Je m’explique : des voitures de 2011 dans les rues du quartier français de La Nouvelle Orléans, dont les maisons ont été érigées au 18e siècle. Bon, et bien, à mes yeux, ça jure ! Ni fait, ni à faire. Rien que pour cela, le quartier devrait être piétonnier, ce qui permettrait à ses visiteurs d’en apprécier la beauté surannée sans se contorsionner !

De fait, vaut-il mieux tronquer le bâtiment à sa base pour éviter l’enfilade de carcasses modernes et ainsi composer un plan, un peu bancal il faut l’avouer, à partir du premier niveau ? Faut-il faire fi de ces voitures, qui, après tout, font partie de ce monde et du présent, et les intégrer naturellement à la vue ? Et faut-il vraiment attendre, au carrefour, ces quelques secondes où le temps s’arrête, où le feu est encore rouge d’un côté et pas encore vert de l’autre, pour déclencher ? Malheureusement, c’est une vraie question. Photostentielle, donc c’est moins grave. Car, si aujourd’hui, ce décalage chronologique est gênant, il y a fort à parier qu’il ne le sera plus dans 20 ans. Ces voitures-là seront passées du côté de l’histoire, la grande, celle du temps qui passe, qui voit les êtres et les choses disparaître, et c’est l’ensemble qui deviendra alors documentaire – « Oh, elles étaient comme ça les voitures, avant ! » -, et, d’un certain point de vue, intéressant ! Mais, au présent, finalement, voiture ou pas ?

Share on Facebook

Share on Facebook

Share on Facebook


.. paraît, mais c’est . vérifier, que nos yeux, bien qu’ils voient tous les mots écrits noir sur blanc (.. .. d’autres couleurs) sur une feuille, une page, .. écran, .. fixent pas les mots .. moins .. trois lettres. Ils .. .’. arrêtent pas, .. les retiennent pas. C’est, . .. méprendre, .. subtilité qu’il . . entre .. fait d’entendre .. celui d’écouter. .. peut, .. effet, tout . fait entendre une conversation sans pour autant l’écouter, c’est-à-dire .. souvenir exactement .. son contenu. Comme .. peut parfaitement interpréter correctement cette image même .’.. .. manque quelques pièces maîtresses : derrière .. grille, .. ligne blanche .. poursuit .. retombe sur elle-même après son passage . l’ombre, l’homme . bien deux bras .. deux jambes même .. .. n’en voit qu’un .. chaque… .. peut donc lire .. texte .. .. comprendre .. sens sans pour autant passer .. revue tous les mots qui .. composent. .. fait, pour aller directement .. but .. vous épargner tous ces détours oculaires, .’.. pris .. liberté .. supprimer ces mots .. une .. deux lettres. Ainsi suis-.. sûre que vous vous concentrerez sur ceux, plus longs, finalement écrits (même .. les autres auraient .. l’être aussi, écrits), que vous tenterez .. reconstituer .. puzzle .. .. retrouver les binômes .. trinômes manquants, ceux-.. même qui n’apportent pourtant aucune information essentielle . .. texte . trous dont .. sens vient . m’échapper…

Share on Facebook

Share on Facebook

… un propriétaire de voiture peut, aux Etats-Unis, personnaliser sa plaque d’immatriculation. 25 $ très précisément. Ce n’est pas beaucoup, surtout si on convertit en euro, ce qu’ils ne font pas puisqu’ils sont Américains. Alors, à côté de BOB 1 (oui, encore lui), BOB 2, BOB 3 qui laisse subtilement entendre que Bob a au moins trois voitures, des CAR4U, ou encore des BOBANDME, il y a les philosophes, les auto-suffisants (ah, ah !), les poids lourds de la pensée.

Ainsi en est-il du conducteur de la voiture à laquelle appartient cette modeste plaque : POWER. Puissance donc, et pourtant, il ne s’agit pas d’une voiture électrique. Cinq petites lettres capitales qui dessinent instantanément et de façon caricaturale le bonhomme. Une femme ne choisirait pas ça, si ? Le mot, pas l’homme. Une masse, mélange de muscle et de graisse – la bière, c’est terrible ! -, des mâchoires carrées et souvent serrées – pas besoin de plus avec les onomatopées -, une assurance sans faille qui lui permet de clamer des énormités sans jamais avoir peur du ridicule. Le genre de type qu’un bon steak et des patates ravissent. D’ailleurs, il est éleveur et amateur de rodéo. Enfin, quand j’écris amateur, j’entends pratiquant. Power, quand même ! Il sait comment les mater, les bêtes ! Enfin, moins maintenant, à cause de la bedaine… La bière. Alors, pour s’occuper et faire travailler son bras gauche, il va au Casino de l’Etat voisin. Régulièrement. Il y a un jeu de rodéo dans le coin, là-bas. Il lui rappelle l’arène. Même s’il esquisse un sourire quand les lumières de la machine se mettent à clignoter, il a gardé son air rustre et patibulaire. Ah oui, et il a des poils sur le torse ! Ceci dit, je préfère l’humour, même involontaire, d’un power en grosses lettres, que le sérieux angoissant de prêcheurs motorisés se baladant en Mustang…

Share on Facebook

Share on Facebook

« Si l’homme avait dû voler, il aurait des ailes ! » Voilà, en substance, ce qu’a dit Bob, appelons-le Bob mais ce n’est pas son vrai nom, pour justifier le fait qu’il n’ait jamais pris l’avion malgré ses probables plus de 50 printemps. Et il ne le prendra jamais, d’ailleurs. Bob, rencontré à une table d’un wagon restaurant où l’on demande aussi aux serveurs d’être équilibristes et jongleurs, dans un train donc, qu’il n’aime pas trop non plus, n’est jamais sorti des Etats-Unis. Le pays est grand, cela reste concevable. Né au New Jersey, il vit aujourd’hui en Géorgie. New Jersey – Géorgie, c’est la distance la plus longue qu’il ait parcourue dans sa vie. Et, pendant toutes ces années au New Jersey, il n’a jamais mis les pieds à New York. Il répète. Il n’a jamais mis les pieds à New York. Cela ne l’intéressait pas. Le rêve de tant de personnes ne lui disait rien. Soit. Même pas par curiosité.

Il lâche cela spontanément, avec un petit sourire, content de l’étonnement produit sur son maigre auditoire migrateur. Bob, il a des yeux bleus, clairs, perçants, qui font penser à des portraits d’Avedon, mais en couleurs. Ses rides sourient constamment. Bob est heureux avec sa liberté – il a toujours été indépendant -, sa pêche, son golf et son auto. Il n’a pas besoin d’autre chose, Bob, et on le croit, sincèrement, tout en l’enviant un peu, mais juste un peu. Non, pas le golf ou la pêche, mais d’être satisfait. C’est rare de trouver une personne qui soit satisfaite de son présent, de ce qu’elle a. Sans faire de généralités, nous sommes globalement tous des pros du conditionnel et des mises en bouteille. Mais Bob, ça va. Même s’il a peur de l’avion et qu’il ne veut pas l’avouer. Car, comme il pourrait le dire lui-même, « si l’homme avait dû rouler, il aurait des roues ! ». Il n’en a pas, ce qui n’empêche pas Bob d’adorer conduire des heures durant sans s’arrêter entre le New Jersey et la Géorgie !

Share on Facebook