Photo-graphies et un peu plus…

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Un même homme – l’un affichant un sourire naïf de période pré-électorale, l’autre le sérieux de la mission acceptée -, deux opinions diamétralement opposées rendues publiques à des milliers de kilomètres l’une de l’autre et quelques mois d’intervalle. A l’espoir bombé en noir sur la porte condamnée d’un immeuble d’un Brooklyn en pleine réhabilitation répond un portrait désormais devenu icône assorti d’une légende lapidaire, War criminal, collé sur un distributeur de The stranger, journal culturel de Seattle. Cette juxtaposition, violente, avec l’étranger, ne peut être fortuite.

Curieusement, cette critique ouverte de Barack Obama me surprend presque. C’est en fait la première fois que je croise le chemin d’un témoignage négatif à son égard sur le territoire états-unien. Comme si, après avoir été porté aux nues et présenté comme le leader d’un monde nouveau, son messie, l’homme, un temps Intouchable, était redevenu un homme, politique, comme un autre, donc ouvertement critiquable. Nul doute que la mort du « pire ennemi de l’Amérique » ou du « terroriste le plus recherché du monde », une décennie après l’inoubliable nine eleven, jouera massivement en sa faveur… Quel graffiti, quel autocollant, quel message naîtront alors de ce que tout le monde presque entier qualifie déjà de « bonne nouvelle » ?

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Se promener dans les rues de Berkeley, comme dans beaucoup d’autres rues de villes américaines peut-être, peut réserver quelques surprises. De la lecture accrochée aux portes, aux fenêtres, plantée dans le jardin ou encore fixée aux grilles… Une lecture citoyenne où les habitants, par ailleurs invisibles, affichent leurs convictions politiques, morales, religieuses… En somme, leurs avis, quels qu’ils soient : « La lecture est sexy », « J’ai voté Obama », « On l’a fait » (qui est aussi le slogan de l’Armée des 12 singes mais pas ici), « Pour la proposition 8 », « Pour un système de santé équitable pour tous  » (ceux-la ont peut-être retiré leur panneau depuis cet été…), « Contre la guerre en Irak », en Afghanistan, la guerre tout court. Comme en atteste ce dessin vraisemblablement réalisé par une petite fille bien éduquée. En France, sur les portes, on trouve plutôt : « Attention, chien dangereux ! »… Oui, c’est facile… Non, en France, les opinions se clament lors de manifestations, en public, en groupe, avec force, sur des rails, devant des ministères, dans des champs, aux portes des écoles… En revanche, sur les fenêtres, rien, ou si peu. L’union fait la force… C’est, en tout cas, une manière totalement différente d’affirmer son existence et sa liberté de pensée, et de le dire !

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