Photo-graphies et un peu plus…

Mo.A.

Cette image me fait un peu l’effet d’une étiquette de pull retournée et dépassant du dos de mon interlocuteur… Il a beau me dire des choses passionnantes, je suis absolument incapable de l’écouter vraiment et de prendre part à la discussion tant je suis obnubilée par ce stupide bout de tissu, que je regarde nerveusement sans pouvoir le remettre en place, c’est-à-dire le cacher. Ainsi, face à cette photographie aux entrées pourtant multiples et sources d’autant de récits – le trio formé par le cycliste et les deux passants en arrière plan marchant dans des directions opposées, la vieille dame au passage piéton avec ses lunettes de soleil, le reflet d’un immeuble de verre en plein cœur d’un autre immeuble moderne en toile de fond, la répétition à l’infini d’une même affiche sur le mur, l’abondance de la neige… – , mon regard converge systématiquement vers ce mot peint en blanc sur le mur bleu, comme à coups de sauts de peinture. M. O ?. A. L. ? Je passe en revue toutes les lettres de l’alphabet pour tester des mots compatibles avec ce que je peux voir de la troisième lettre ; je me hisse même sur ma chaise comme si l’image n’était pas figée et que je pouvais voir par dessus le mur… Mais, sans réponse satisfaisante, je ne vois plus rien d’autre que cette énigme parasite. Et obstinément, je continue à chercher.

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Retour vers le passé

S’approcher, et même se coller au verre plus que centenaire de cette fenêtre, est le seul moyen d’échapper aux reflets trompeurs du présent et de découvrir ce qu’il reste de la vie de ces autres d’un autre temps, fous assurément, partis sonder les filons aurifères de cette cité aujourd’hui claquemurée dans le silence de l’abandon, Bodie. Et voilà que tout d’un coup, sur cette tranche de silice transformée en CinémaScope, les diligences défilent, les saloons se remplissent, tandis que de l’autre côté, un hold-up se peaufine avec un cowboy en paraffine. Bang bang !

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Quand les flamands osent

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Le totem

Certains lisent dans les feuilles de thé ou le marc de café, d’autres dans les mains ou les cartes, il en est même qui interprètent nuages et ciel… Personne ne devrait donc m’en vouloir si je me lance dans la lecture de reflets en désirant y déceler une tentative de communication entre la nature et les hommes. Et là, pour être tout à fait honnête avec vous, indépendamment de l’incroyable beauté du lieu, ce totem aux quatre âmes m’apparaît plus qu’ambigu…

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category: Actus
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L'atour de verre

J’ai d’abord cru à deux tableaux abandonnés dans la rue, leurs propriétaires ne pouvant plus les voir en peinture, avant de réaliser, en les voyant se métamorphoser au fur et à mesure que je m’approchais d’eux, qu’il s’agissait là de bouts de verre…

 

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La cage dorée

Refuge idéal où s’installer pour réfléchir sur le monde, en étant à la fois à portée et hors de portée de tous. Seul bémol : je n’en ai pas trouvé l’entrée… Je me contenterai donc d’observer le monde se réfléchir sur ses façades pleines d’illusions.

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Orange à mer

Trouver un petit coin en hauteur suffisamment isolé du tumulte ambiant pour se croire loin de tout, se poser face à l’océan, faire le vide en soi, n’écouter que le bruissement des vagues s’échouant délicatement sur la plage. Et le regarder descendre du ciel sans ciller. Et le voir colorer le monde de reflets mordorés. Et s’extasier, chaque jour, comme si c’était la première fois…

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Les gammes

Au même titre que les musiciens font les leurs – la majeure, la mineure, la chromatique, la tempérée, la décatonique, celle des physiciens et même de Pythagore pour ne citer que des occidentales, douces à nos oreilles facilement irritées par des accords de quarts de ton -, les photographes font aussi des gammes. Au sens propre, de petits exercices picturaux de proximité à répéter régulièrement et vers lesquels revenir de façon cyclique pour se forger un regard et des automatismes, pour affiner une technique et apprendre à anticiper, pour se tester et trouver sa voie, pour pratiquer et être prêt à grandir. Un peu comme les Chefs avec l’omelette – test liminaire et suprême de leur aptitude à ravir nos palais qui en ont vu d’autres avant de s’attaquer à des mets plus élaborés, sans pour autant dénigrer ladite cascade d’œufs. L’idée étant, pour le musicien, le photographe ou le Chef, une fois à l’aise avec ces basiques non moins fondamentaux, de les dépasser, voire de transgresser les règles qui les régissent  et se laisser ainsi porter par son imagination en toute quiétude. A cet égard, la photo de reflet(s) – de soi dans le miroir, des bâtiments dans les flaques, des bateaux dans l’eau, des fenêtres chez le voisin, des nénuphars dans le bassin, du soleil dans le rétro… -, dans laquelle, idéalement, on se perd à ne plus savoir ce qui est vrai ou faux, ce qui est ici ou là, se hisse dans le top 5 des gammes photographiques…

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Avec circonspection

Ils s’y voyaient déjà ! A barboter dans ce trou d’eau douce au fond invisible (donc angoissant), perdu en plein désert (enfin, ils l’ont quand même trouvé) et dont on leur avait tant vanté l’hospitalité. Pourtant, pas une ridule ne vient zébrer la surface de l’eau. Et pour cause, s’ils s’en sont approchés, parfois de très près, s’ils ont hésité, parfois longtemps, ils s’en sont tous éloignés, après mûre réflexion…

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Casse-tête

Un bref regard vers ce fond de lac aux airs de puzzle pour joueurs extrêmement patients suffit à comprendre à quel point cette terre de haute altitude où la photosynthèse se fait plus que discrète, a été si durablement privée d’eau, celle-là même qui est à l’origine de toute vie sur Terre, qu’elle n’est plus capable d’accueillir et de boire la fine pellicule qui vient pourtant la recouvrir.

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