Photo-graphies et un peu plus…

La PPR

Après la PPF (aka, la photo pa(s/r)faite), voici la PPR, c’est-à-dire, la photo presque réussie… Cette double casquette lui confère une place particulière. La partie « réussie » pousse en effet à la conserver, tandis que la partie « presque » incite à ne pas réellement l’utiliser. A quoi sert-elle donc ? Pirouette, cacahuète, deuxième chance pour celle-ci, à l’américaine, je la transforme ici-même en exercice de style, ce qui me permet de l’exploiter tout en reconnaissant ses limites.

A l’origine, je suis là pour l’arbre, enfin, les deux arbres plutôt, ce que l’on ne voit pas tout de suite si l’on se concentre en premier lieu sur le feuillage qui semble ne faire qu’un tout. Seulement, voilà qu’en visant, je sens entrer ce couple de cyclistes dans mon champ visuel. C’est très furtif. La répétition des motifs m’attire spontanément et je déclenche rapidement car je sais qu’ils vont bientôt sortir du cadre naturellement désaturé. Résultat : ma photo n’est pas droite. Si si, elle penche un peu regardez. Or, sans être une psychorigide de l’horizon, je suis relativement attachée au niveau. Je pourrais redresser l’image et vous n’y verriez que du feu (curieuse expression que celle-ci par ailleurs, tant il me semble difficile de passer à côté d’un feu). Mais malheureusement, mon cadrage serré ne laisse pas trop l’opportunité de rétablir l’équilibre de cette scène sauf à crever des pneus ou a raboter les cimes, ce qui serait totalement contreproductif pour mon karma. Seule option : l’accepter telle qu’elle est, avec ses qualités et ses défauts…

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Mo.A.

Cette image me fait un peu l’effet d’une étiquette de pull retournée et dépassant du dos de mon interlocuteur… Il a beau me dire des choses passionnantes, je suis absolument incapable de l’écouter vraiment et de prendre part à la discussion tant je suis obnubilée par ce stupide bout de tissu, que je regarde nerveusement sans pouvoir le remettre en place, c’est-à-dire le cacher. Ainsi, face à cette photographie aux entrées pourtant multiples et sources d’autant de récits – le trio formé par le cycliste et les deux passants en arrière plan marchant dans des directions opposées, la vieille dame au passage piéton avec ses lunettes de soleil, le reflet d’un immeuble de verre en plein cœur d’un autre immeuble moderne en toile de fond, la répétition à l’infini d’une même affiche sur le mur, l’abondance de la neige… – , mon regard converge systématiquement vers ce mot peint en blanc sur le mur bleu, comme à coups de sauts de peinture. M. O ?. A. L. ? Je passe en revue toutes les lettres de l’alphabet pour tester des mots compatibles avec ce que je peux voir de la troisième lettre ; je me hisse même sur ma chaise comme si l’image n’était pas figée et que je pouvais voir par dessus le mur… Mais, sans réponse satisfaisante, je ne vois plus rien d’autre que cette énigme parasite. Et obstinément, je continue à chercher.

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