Photo-graphies et un peu plus…

La douceur d'une mer

Je m’interroge régulièrement sur le sens du voyage, des voyages, a fortiori des miens. J’évoquais récemment et ici-même, pour La dissonance cognitive du voyageur, cette rencontre avec l’altérité qui suffit amplement à attiser ma curiosité et à motiver mes migrations temporaires. Cette conscience de l’autre est essentielle, étant entendu que nous sommes chacun l’Autre de quelqu’un. Elle est le ciment du vivre ensemble. J’aime observer cette diversité offerte par notre planète. Me dire que nous la partageons avec toutes nos différences. Cette altérité me fascine.

Voyager, c’est aussi aller à la rencontre de l’universalité. De nos ressemblances malgré ces divergences, de ce Même qui est en l’Autre, de cette compréhension instantanée, de ces motifs qui se reproduisent d’un bout à l’autre du monde, de ces gestes interprétés sans ambiguïté et qui font vibrer les coeurs à l’unisson – comme peut l’être, je le pense, le regard fier, attendri, doux et aimant de cette mère pour son jeune fils saisi sur le ponton de Stanley Bay, au sud-est de l’île de Hong Kong et aux antipodes du perpétuel vacarme de son singulier centre. Voyager, c’est ainsi prendre conscience que malgré tout, nous sommes tous un, voire unis. C’est à la fois affreusement banal et incroyablement puissant. Et cette universalité me fascine tout autant.

L’une et l’autre, l’altérité et l’universalité, me disent que je fais partie d’un tout, tout en étant moi-même.

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L'hallucination

Quelque chose d’étrange se produit lorsque je regarde cette photographie pendant plus de 7 secondes. Des formes apparaissent. Humaines. Elles sont trois exactement. L’une d’elles se trouve sur le premier pont, à l’extrême droite, entre le premier poteau chapeauté de blanc et le bord du cadre. C’est un homme, en pardessus sombre. Il est de dos, massif, les mains dans ses poches, profondes, il est statique, impassible, comme s’il attendait que quelque chose se produise. Peut-être de voir si les deux personnes, de simples silhouettes à cette distance même si l’on distingue clairement une femme et un homme, arrivés en courant sur le second ponton, en arrière plan, alors même, se dit-il, que les planches doivent être humides et glissantes, vont vraiment jusqu’à ce petit bateau à moteur amarré au bout du quai. Et si oui, se demande-t-il encore, combien de temps leur faudra-t-il pour se faire absorber par cette brume épaisse et compacte accrochée à la surface de la rivière depuis les premières heures du jour et dans laquelle ils s’enfonceront sans crainte. 7 secondes à peine probablement. Suffisamment de temps pour s’effacer lui aussi.

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La cage dorée

Refuge idéal où s’installer pour réfléchir sur le monde, en étant à la fois à portée et hors de portée de tous. Seul bémol : je n’en ai pas trouvé l’entrée… Je me contenterai donc d’observer le monde se réfléchir sur ses façades pleines d’illusions.

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Le temps, a dit le physicien Richard P. Feynman un beau matin, c’est ce qui se passe quand rien ne se passe. Un Prix Nobel ne doit pas dire que des bêtises… Même si d’autres empêcheurs de tourner en rond le définissent d’une manière diamétralement opposée, j’aime bien cette idée, que, quoi que l’on fasse, que l’on s’affole ou que l’on s’affale, pour le temps, objectivement, c’est du pareil au même… Il s’écoule, imperturbable, imperméable aux douceurs comme aux coups, même s’il en réserve à tous ceux qui le vivent. Et donc, vivent.

On a pourtant parfois l’impression qu’il triche un peu, qu’il cherche à casser le rythme, et se pose, de temps en temps, en des lieux très particuliers, un peu à l’écart du tumulte, à l’abri des regards, pour mieux se ressourcer… Comme sur ce carrelet accroché à l’estuaire de la Gironde, toujours debout et fier malgré les tempêtes, les crues, les passages et les années… Regardez-le, assis sur le banc, bercé par le bruissement des feuilles ballotées par le vent et le craquement du bois sous son poids, celui des années. On s’attendrait presque à voir les poissons se jeter directement sur le ponton, tant la sérénité y est palpable…

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