Photo-graphies et un peu plus…

Commençons par le début… Le Bouc sur le Toit ? Une compagnie un peu particulière pour du théâtre un peu particulier. Engagée et engagé. La Résidence ? Un moment de recherche privilégié où les membres de la troupe, à laquelle se sont greffés quelques camarades grecs, ont planché sur une pièce de Shakespeare, Henry V, pour lui donner une vie nouvelle, toujours politique mais plus contemporaine, et baptisée, pour l’occasion, Here & there, o’er times… Avec des morceaux d’hier et des bouts d’aujourd’hui donc. Trois semaines – la durée de la Résidence – de marathon où une pièce singulière et complexe d’1h30 est littéralement née sous mes yeux… Complexe tant par son propos – la question de l’identité et de la représentation de l’étranger au cœur d’une Europe, actuellement en crise – que par l’ampleur du projet lui-même impliquant, par moments, des anglais, des irlandais, des grecs et des français…

Mon rôle dans tout cela ? Observatrice profane. Observatrice d’un monde que je ne connaissais pas – le théâtre – ; d’une façon de phosphorer – collectivement – que je ne pouvais qu’imaginer, moi qui entretient une relation quasi-exclusive avec mon objectif d’une part et mon clavier d’autre part ; d’un bouillonnement, d’une vie, d’une énergie qui m’a fascinée du début à la fin. Voilà donc que j’ai débarqué ce jour-là à l’Avant-Rue, le lieu où la compagnie a planté sa tente, et que j’ai commencé à déclencher, à poser quelques questions. Jour après jour, les images et les impressions se sont accumulées. J’en présente ici le premier acte : une sélection de photographies prises pendant cette période très dense qui permettra, je l’espère, de sentir l’ambiance, les émotions, la verve… Les mots s’inviteront dans le deuxième acte, qui arrivera un peu plus tard sous la forme d’une nouvelle histoire photographique, qui fera la lumière sur ce qui, là, doit paraître obscur…

Le portrait, ceux qui ont l’habitude de vadrouiller sur ce site le savent bien, n’est pas ma spécialité. Une question de distance sûrement. De crainte d’entrer dans une zone dans laquelle je ne serais pas conviée. Une montagne, un océan, une ville, même s’ils sont vivants, ne réagissent pas face à l’obturateur. Ils sont dociles, se laissent prendre. L’homme, c’est autre chose. C’est donc un peu en tête brûlée, et un brin stressée je dois l’avouer, que je me suis lancée dans cette aventure : naviguer, pendant un intervalle de temps relativement long, aux côtés d’un groupe de 16 personnes avec pour espoir de réussir à capter leurs mouvements, leurs humeurs, leurs joies, leurs pensées, leurs évasions, leurs corps, leurs visages… Leur accueil chaleureux m’a grandement facilité la tâche voire l’attache… Je tenais à nouveau à les remercier pour cela et me permettrais un peu de name dropping en les citant tous : les fondateurs du Bouc sur le Toit – Virginie Berthier, Claire Dufour, Bastien Gérard, Xavier Guerlain, Luc Guiol, Fabienne Labarthe, Peggy Lecaudé – et ceux qui les ont rejoints pour l’occasion – Jean-Marie Clairambault, Caroline Dumas de Rauly, Philippos Frangoulis, Juliette Morel, Laura Tirandaz, Constantina Theodorou, Constantina Mihailidi, Aurélie Cohen et Zita Cochet.

Pour découvrir cette sélection : deux solutions, cliquer sur « premier acte » ou cliquer !

J’oubliais : Le Bouc sur le Toit & Zita Cochet sont dans Médyn, le magazine de création contemporaine que je co-dirige avec Kristophe Noël et dont le premier numéro, virtuel, vient de sortir. Près de 1 000 personnes ont déjà tourné ses pages. N’hésitez pas à aller y jeter un œil ou deux !

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Et voilà ! Après quelques mois de gestation, le premier numéro de Médyn, le magazine de création contemporaine fait par les artistes, créé en collaboration avec Kristophe Noël, est en ligne ! 28 jeunes artistes à découvrir au fil des pages virtuelles…

La liste ? Alain Delorme, Alain Bernardini, Albert Pema, Alexandre de Cadoudal, Anatoliy Lavrenishyn, Antonella Policastrese, Audrey Lefeuvre, Bobby Chitrakar, CARO-MA, Catherine Duverger, Christophe Sion, Coralie Vincent, Florent Mahoukou, Fred Morin, Grégoire Mähler, Julian Renard, Julien Lombardi, Karine Portal, Le Bouc sur le Toit & Zita Cochet, Line Francillon, Luminitza Liboutet, Mickael Jou, Nicolas Gasco, Paul Vincent, Sergio Albiac, Tilby Vattard, Vincent Ganivet, Kristophe Noël et moi-même. Merci à eux d’avoir accepté de faire partie de cette aventure embryonnaire, et merci à vous tous de le parcourir, de l’aimer, de le partager, de le faire vivre…

Mode d’emploi éventuel : cliquez sur l’image et Médyn s’ouvrira…

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Typiquement, une photo de route. Non, de train. Non, de route. Je ne sais plus. Je ne me souviens plus que de cette sensation éprouvée d’un équilibre naturel formé par ce trio : l’arbre, fragile mais résistant, sur la crête d’une colline désertée sauf par la broussaille ; un nuage tentaculaire et temporairement protecteur ; un astre solaire irradiant, à la fois menaçant et salutaire, autour duquel nous tournons en pensant que c’est lui qui tourne en rond… Le dialogue entre ces trois éléments me saute aux yeux. Comme une évidence.

Et c’est sur cette évidence que j’achève ce deuxième Tour du soleil en duos. Deux ans donc que je poste quotidiennement quelque chose. Ce qui commence à faire un paquet de choses. Et comme avec tout paquet de choses, deux options se présentent : soit on les oublie en les mettant dans un coin (et un coin virtuel ne prend pas beaucoup de place contrairement aux cartons), soit on essaye d’en faire quelque chose… La première est plus facile, mais invite à se poser une question : à quoi bon cette discipline quotidienne si ce n’est pour aboutir à « quelque chose » ? C’est une vraie question : ce que l’on fait doit-il avoir un but autre que celui de le faire, sur le moment, sans se projeter plus loin ? Par exemple, si je n’essayais pas de sélectionner quelques duos sur les 730 présents sur ce site et d’en faire un livre, par exemple, serait-ce ne pas aller au bout de la démarche initiée il y a deux ans ? Je ne sais pas. Mais j’ai envie d’essayer. J’entends souvent : « Qui ne tente rien n’a rien ! » ou « Tu (un « tu » général) n’as rien à perdre ». C’est totalement vrai, et pourtant, ça n’aide pas toujours.

Ce qui m’aide à rêver ? Le fait qu’il y ait vraisemblablement (c’est les stats qui le disent) une moyenne de 300-350 visites par jour sur ces pages, avec des pics rarement compréhensibles et des bas tout aussi obscurs… Cela a donc peut-être un sens de rêver et j’en profite pour vivement remercier cet auditoire en grande partie invisible. Alors, voilà, c’est décidé, je vais faire un tri. Et le tri prend du temps. Et ces duos prennent du temps. Et en même temps, je n’arrive pas à me résoudre à arrêter. Donc, je ne sais pas ce qui va se passer dans les prochains jours. Peut-être des photos et une légende bien sentie. Quelque chose de non systématique. J’ai plein de choses en rayon : un carnet de bord phototextuel réalisé sur un mois de préavis, une série de photos sur l’engagement social et politique des citoyens de Berkeley par l’intermédiaire de leurs fenêtres, des traversées continentales où tout finit par se mélanger… Ce sont rarement les projets qui manquent. Mais le temps. Or pour avoir du temps, il faut donc savoir s’arrêter, pour pouvoir le remplir avec autre chose. C’est très subtil le temps. Il faut sûrement une vie entière pour commencer à comprendre comment il fonctionne. Avant la fin, on ne fait que tâtonner, se laisser balloter… Et après, et bien, c’est trop tard !

En attendant, j’ai donc fait un double nœud. Mes chaussures sont bien attachées. Je peux avancer sereinement. Notamment vers un projet que je co-mène avec Kristophe Noël depuis novembre : Médyn. Le premier numéro de ce magazine de créations contemporaines devrait bientôt être diffusé sur la toile et trouver un écho écho sur ce site.

Bon allez, à demain ! Ou après-demain après tout !

PS : le premier Tour du soleil en duos est toujours visible ! Le deuxième arrive bientôt sous la même forme.

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