Photo-graphies et un peu plus…

Réminiscence. Un amphi. Il y a quelques années. Cours sur la théorie Gestalt. Le professeur projette une image sur le tableau. Pas une image d’emblée clairement définie et identifiable, mais un ensemble de zones noires et blanches.

– Que voyez-vous ? lance-t-il à son assemblée, avec un petit sourire car il sait le trouble qui va bientôt animer les esprits qui lui font face.

Et moi de lever le doigt, au bout de quelques secondes, légèrement dubitative quant à la réponse que je m’apprête à proposer, même si je n’ai aucun doute sur ce que je vois…

– Oui ?

– Je vois Jésus…

La représentation de Jésus, évidemment, mais ne jouons pas sur les mots. Jésus donc.

Et lui, tout content :

– Qui d’autre voit Jésus sur cette image ?

Personne. Pire, ma réponse en perturbe plus d’un. Me voilà donc à expliquer où se trouve Jésus à mes camarades. Il faut alors plusieurs minutes avant que l’un n’ait la révélation et se joigne à moi pour éclairer les autres, un tantinet résistants. Petit à petit, notre groupe d’illuminés gonfle et des « ça y est, je le vois ! » enthousiastes et soulagés retentissent dans la salle. Il n’y a rien de pire que de se sentir exclu d’un groupe. Mais, alors, Jésus ou pas ? Est-ce la bonne réponse ? Il n’y a pas de bonne réponse, dit le Sage. Chacun y voit ce qu’il veut. J’en déduis que tout ce qui suit est donc une question de persuasion, de suggestion, voire de manipulation.

Ce qui nous conduit à Heidelberg. Sur cette place ombragée où siège la Heiliggeistkirche, ou, plus facilement, l’Eglise du Saint Esprit. C’est totalement fortuit bien sûr. Une place pavée sur laquelle domine un génie imposant et presque intimidant. La grappe de touristes matant une façade remarquable est posée juste sur sa tête. Le voilà qui fait la moue avec sa bouche, agitant l’index et relevant ses longues babouches comme pour mieux signifier son mécontentement. A moins qu’il ne s’agisse d’une mise en garde contre ceux qui cherchent des signes là où il n’y a que des formes. Dans le fond, je préfère l’illusion !

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Totalement prise de court, c’est le moins que l’on puisse dire… Elle voletait, nonchalamment, au dessus d’une flaque quand, sans crier gare, une vague l’a saisie d’effroi. En quelques minutes, la glace s’est agglutinée autour d’elle, créant un épais pays-sage dont elle n’allait, malheureusement, pas réussir à s’échapper. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Une bulle d’air a, en effet, bien plus de ressources que l’on ne le suppose. Comprenant malgré tout rapidement ce qui lui arrivait, elle a pris une grande respiration pour pouvoir rester en apnée un maximum de temps. Au fur et à mesure que l’atmosphère se durcissait autour d’elle, elle exerçait une pression inverse de toutes parts, pensant être suffisamment puissante pour repousser les assauts du gel, bombant le torse, se créant des jambes pour mieux courir et des bras pour battre l’air… La riposte du funambule. Celle-là même qu’elle avait apprise étant petite et qu’elle n’avait jamais eu, fort heureusement, la nécessité d’essayer. Cela n’a pas suffi. Reste un mince espoir… Dans quelques jours, quand les glaces fondront, si elle a pris suffisamment d’air, la métamorphose pourra s’opérer dans l’autre sens et la bulle reprendra son chemin dans les airs, comme si cette hibernation forcée n’avait pas existé…

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Il n’y a pas que les petits qui aiment se perdre dans les dédales de miroirs convexes et concaves pour s’offrir une nouvelle silhouette ! Autant dire que cette façade aux vitres bien rangées et que l’on imagine parfaitement planes prend quelques libertés avec les formes. Et du coup, avec le fond, qui parade innocemment.

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category: Actus
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Construction extraordinaire fruit d’une agitation ordinaire. Occupation parfaite et complète d’un volume restreint ! Pour faire nos valises, nous devrions tous prendre des cours avec des bulles de savon ! Au sens large, les polyèdres enchevêtrés les uns sur les autres élaborés par Dame Nature ici ressemblant à tout sauf à l’image que nous avons des bulles. Ces globes parfaits irisés flottant librement dans l’air car ils n’y sont soumis à aucune pression. Enfin, temporairement… Les histoires de bulles finissent mal, en général.

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