Il est certaines heures de la journée où chaque objet, assurément chaque être, laisse, sans qu’il n’y puisse vraiment rien, apparaître une autre facette de sa personnalité. Le dessous des choses en quelque sorte, souvent bien moins lisse que l’objet physique lui-même, à l’image de cette rampe d’escalier dont le rôle sécurisant serait largement atténué si elle avait véritablement cette allure tarabiscotée…
Ce qui m’inquiète le plus à dire vrai n’est pas que ce trio se soit engouffré dans ces sombres abysses terrestres aux abords accueillants, mais plutôt le fait que je ne l’ai jamais vu en ressortir…
Ces femmes au pied de la grotte s’apprêtent à vivre le moment que je préfère lorsque je prends le métro : en sortir ! Aucune ironie dans cette première phrase, hormis cas exceptionnels – la ligne de la poisse notamment -, je suis plutôt une fervente partisane de cette bruyante chenille ! On y lit, on y mange, on s’y observe, on s’y assoupit, on y révise ses langues étrangères, on y chante, on y danse, on s’y parle, on s’y bécote… Le métro, c’est un peu comme un travelling sans cut final sur la vie à l’état confiné où des personnes viennent interpréter un rôle de composition le temps d’une, de trois ou de douze stations avant d’être remplacées par d’autres qui partageront ce même souci d’authenticité.
Les entrailles d’une ville que l’on traverse sans la voir tout en sachant qu’elle pousse bien verticalement au dessus et que la vie y grouille aussi. Parfois, à quelques détails près, on sait exactement ce qui se trame et se trouve là-haut. Tel immeuble à tel angle, tel passage piétons ici, telle boutique en face, tel poteau sur ce trottoir, tel jardin public de l’autre côté du carrefour et ainsi de suite… On s’extirpe alors de l’obscurité sans s’émouvoir de quoi que ce soit. Ou si peu. Parfois, et c’est le plus captivant, on ne sait absolument rien de l’environnement dans lequel on va débarquer en s’extrayant du tube hormis le patronyme de la station qui nous révèle que l’on est arrivé et nos a priori. C’est la découverte totale et brutale, à la fois d’une ambiance, de la faune locale, de l’architecture, de sonorités particulières peut-être, de couleurs mais aussi d’odeurs potentiellement toutes différentes de l’endroit que l’on a laissé derrière soi… Que la surprise soit bonne ou mauvaise – donnant ainsi plutôt envie de rebrousser chemin -, sortir du métro en terre inconnue est, à mes yeux, la promesse d’un voyage en soi. A fortiori, un petit moment de bonheur.
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Share on FacebookSuite à l’ascenseur émotionnel d’hier, bien géré cependant, et une arrivée nocturne mais réconfortante à Wellington, aujourd’hui dimanche, c’est relâche ! Après avoir bavardé avec quelques voyageurs plus ou moins anxieux à l’auberge, nous décidons de ne pas nous poser de questions – ce qui est plutôt une bonne chose et un vrai défi – et […]
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