Photo-graphies et un peu plus…

Etrangement, cet arbre caduque, somme toute assez banal, a été choisi par cette horde de sombres volatiles comme quartier général. Les piafs de la même compagnie en décollent et y atterrissent par vagues successives comme à Roissy un jour de grand départ. Cette concentration, irrationnelle pour un humain n’entendant rien aux choses aviaires, serait d’ailleurs presque inquiétante. Un effet inconscient des salles obscures sûrement ! Des images de Tippi Hedren effrayée, se protégeant bon an mal an des attaques inexpliquées d’oiseaux hitchcockiens, viennent en effet rapidement se superposer à cette vision qui pourrait passer pour bucolique si le ciel était bleu, la saison, estivale et si le cinéma n’existait pas. Mais les dés sont pipés : observer ces oiseaux renvoie instantanément au film qui, à son tour, impose, totalement consciemment cette fois-ci, un traitement de l’image photographique qui soit en adéquation avec son ambiance. La désaturation des couleurs est choisie pour accroître le sentiment de malaise, et par conséquent, la référence symbolique au thriller. Ainsi, cette photo ne peut-elle plus être autre chose que l’écho d’une image pré-existante et collective.

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C’est fou à quel point nous sommes marqués par les paysages fictionnels… Ainsi en est-il du fameux Motel, miteux ou pas, l’ensemble venant assez facilement à la bouche même s’il n’est pas forcément justifié, bien amarré en bordure de route américaine et s’annonçant aux gens de passage par des néons clignotants parfois un peu trop kitchs. On les a vus mille fois, nos héros récurrents, s’y arrêter en plein roadtrip ou s’y réfugier en pleine cavale. Comme si ces endroits si impersonnels, montés sur un ou deux niveaux, enfilades de chambres clonées devant lesquelles on peut garer sa voiture, les transformaient en John Doe. Effaçaient leurs délits et les rendaient invisibles. Jusqu’à ce qu’ils soient finalement rattrapés et que la similitude des chambres serve justement à faire monter la tension chez le spectateur. Perdu dans un décor qui se répète.

De prime abord donc, ces motels ne font pas envie. Pas de charme. Glauque parfois. Alors, pourquoi désire-t-on à ce point s’y poser lorsque l’on foule soi-même ce territoire où la fiction se mêle inextricablement à la réalité, à un moment où un autre ? Car justement, on veut aller à la rencontre de ce mythe. On veut pouvoir garer sa voiture devant sa chambre et pouvoir la voir à tout moment, juste en écartant un peu le rideau ; on veut s’asseoir sur cette chaise plastique à côté de la porte pour voir arriver les voisins d’un soir ; on veut pouvoir admirer le couvre-lit à grosses fleurs et s’affaisser sur le matelas de 40 cm ; on veut pouvoir se faire du jus de chaussette le matin et croquer dans deux crackers sous plastique… Ces lieux n’ont absolument rien de ce qui fait un classique « bon souvenir », et pourtant, ils en sont malgré tout. Est-ce cela aussi, la magie du cinéma ?

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Il est des endroits où l’on met les pieds simplement pour le cliché. Pas, le cliché, photographique, mais le cliché, le lieu commun. Certes, ce cliché se transforme en cliché, et ce lieu commun est une gare. Un lieu commun par excellence d’ailleurs. Mais ce n’est pas en cela que Grand Central Station est un cliché. C’est un cliché cinématographique. De polars, de comédie romantique, de films à suspense, d’auteur… de tout ! D’ailleurs, cette dame là, au milieu de la salle, juste à côté du rai de lumière, attendant que quelqu’un vienne la chercher, la tête légèrement penchée vers le sol, les mains l’une sur l’autre, la tenue un peu vieillotte, la valise en vieux cuir froissé, ne semble-t-elle pas tout droit sortie d’un film de Capra ?

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C’est le nom de l’agence de voyage temporel qui a le vent en poupe en ce moment. Peut-être parce que, contrairement à d’autres, plus anciennes et plus généralistes, celle-ci a osé la spécialisation et choisi un créneau bien particulier : les années 20. Avec le recul, les voyagistes du temps, tout aussi touchés par les modes que leurs homologues seulement géographiques (sans que cela ne soit péjoratif), ont remarqué qu’il y avait toujours beaucoup de postulants pour cette décade de l’entre-deux guerre. Le music hall, les belles tractions, les débuts de la haute couture, le charleston, les arts déco, les cheveux courts à la garçonne, la prohibition, les chapeaux cloche et autres borsalinos à la Eliot Ness, tout cela est effectivement très cinégénique… C’est d’ailleurs sur les films que ces clients du futur, mais du passé, s’appuient pour déterminer leur époque de destination. « Des films d’époque », comme on dit.

Ainsi en est-il de cette photo de tournage de l’un des films de démonstration mis à la disposition des clients à l’agence. Je m’en souviens comme si c’était hier, puisque c’est moi qui l’ai prise. La nuit venait à peine de tomber et j’entrais tout juste dans le Vieux Montréal, où les premiers gratte-ciels du Canada ont été érigés et où l’architecture néo-classique à l’anglo-saxonne domine avec fierté. Les ampoules des réverbères n’étaient pas encore allumées. C’est une heure un peu étrange, où il fait encore un peu jour mais plus vraiment, mais pas encore nuit non plus. Photographiquement parlant, une heure sans relief dont on attend la fin avec impatience. Bref. Place des Armes, des ventouses. Et qui dit ventouse, dit parfois tournage. C’était effectivement le cas. Il y a quelque chose de magique à tomber, par hasard, sur un tournage, a fortiori, lorsque c’est un « film d’époque ». Le voyeur qui est en nous nourrit toujours le secret espoir de voir « quelqu’un de connu », une star quoi !, ce qui, en réalité, est extrêmement rare. Il attend, il attend, et réalise finalement, qu’un tournage, c’est long. Ceux-là se passent souvent dans des petites rues, dans de vieux quartiers, à l’abri des regards indiscrets. Pour les pavés, les vieilles bâtisses… Un film d’époque tourné à Dubaï serait pour le moins déroutant en effet… Et d’ailleurs, s’il n’y avait pas eu cette succession immanquable de tractions lustrées comme un camion tout neuf – une petite trentaine au moins -, j’aurais sans doute poursuivi mon chemin, la pellicule étant vraisemblablement rangée pour la journée, la ruelle étant enveloppée d’un calme post-combat. Débarquer dans ces espaces-temps filmiques, comme dans toute reconstitution historique sérieuse, nous extrait instantanément de notre présent et nous propulse dans un temps que nous n’avons, souvent, pas connu. Un voyage dans le temps, en quelque sorte… Sans attendre qu’il n’existe réellement.

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Tout commence par une histoire de cinéma. Ou plutôt de voix de cinéma. Ou plutôt de doublage de voix de cinéma. En somme de langues. Si l’image est essentielle dans tout film, le son l’est tout autant. Je ne parle ni de technique ni de musique, primordiales, mais du verbe, des mots, des dialogues, de la sonorité de la langue… Avoir l’opportunité d’aborder un film dans sa langue d’origine, quelle qu’elle soit, est en effet un luxe qu’offrent nombre de salles parisiennes, que l’on finit par trouver normal, et donc oublier. On s’engouffre avec satisfaction dans une salle où le japonais, le hongrois ou le suédois résonnent en se disant que cela fait partie du voyage, et qu’ainsi, l’intégrité du film est respectée. Parfois, et s’en rendre compte est très étrange, alors que l’on ne comprend pas un traître mot de la langue employée, on se prend à occulter les sous-titres et à se concentrer sur les paroles échangées, comme si, par enchantement, on maîtrisait le japonais, le hongrois ou le suédois… Quelques scènes suffisent en général à nous faire réaliser que ce n’est pas le cas. On se jette alors à nouveau sur les sous-titres, en se demandant parallèlement ce qui a pu nous faire croire un instant que c’était superflu.

Ce qui me rappelle l’histoire extraordinaire de cette jeune Croate qui s’est réveillée de 20h de coma en parlant parfaitement l’allemand, une langue qu’elle commençait tout juste à apprendre, et non plus sa langue maternelle (qu’elle comprenait malgré tout). Une énigme scientifique pour l’heure irrésolue, même si elle renvoie vraisemblablement aux formidables capacités d’enregistrement et d’apprentissage non-conscient de notre cerveau. Mais pas de miracle dans la salle obscure, la lecture des sous-titres demeure inévitable pour la bonne compréhension de certains films !

Et, à mes yeux, c’est donc une chance que d’avoir à faire cet effort, parfois partiel lorsque la langue nous est familière. Un effort que nous épargnent malheureusement les salles montréalaises. Sur les 17 existantes (ce qui est peu au regard de la superficie de la ville), programmant à 95% des films anglophones ou francophones, seule une propose systématiquement la version originale sous-titrée. Les autres diffusent les versions doublées. Une torture en soi à laquelle s’ajoute parfois des aberrations comme une absence de sous-titres là où cela serait véritablement utile. Dernier exemple en date avec Enjeux, traduction de Fair Game, le dernier film de Doug Liman. Quelques scènes non anodines se « déroulent » en Irak. Langue parlée : l’arabe. On s’attend à avoir la traduction des échanges d’une manière ou d’une autre. Rien. La caméra retraverse l’Atlantique en basculant au français comme si de rien était. Comme si les mots n’avaient pas d’importance. Je le perçois comme un manque de respect du spectateur. Enfin, le film s’achève de façon documentaire, avec le témoignage de la vraie Valerie Plame, en anglais. Non sous-titré évidemment. Car, étrangement, dans cette ville où les anglophones ne représentent que 12% de la population, où les 4 millions d’habitants ne sont pas bilingues, où tout est disponible en français et en anglais, la crainte d’un phagocytage linguistique fomenté par les proches Américains semble prise très au sérieux. Ainsi, pour le cinéma, l’entente cordiale est-elle consommée : français ou anglais, il faut choisir son camp !

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La lecture des magazines distribués dans les cinémas, pourtant très consensuels, fait parfois faire des bonds. Le dernier en date est provoqué par une banale brève sur une colonne de droite. On y comprend, à la deuxième lecture car ce n’est pas très clair, ou plutôt, on a du mal à y croire, qu’une banque de sperme américain(e) propose à ses clients (femmes célibataires et couples stériles) de la matière première issue de sosie de stars… Garantie sans trucage. Et que, dans le casting de sosie de sperme proposé, c’est celui de Ben Affleck qui est le plus demandé. Lui ou un autre, en réalité, peu importe. C’est l’absence de maturité des futurs parents qui me fait d’abord sursauter. Jusqu’où peut aller la bêtise humaine ?

Car, en regardant leur enfant grandir, ce n’est pas vraiment lui qu’ils regardent. Mais le petit, qui n’a rien demandé évidemment, sensé de plus en plus ressembler à Ben Affleck, ou n’importe quel autre acteur. C’est cela qu’ils vont scruter chaque jour. Et si jamais le petit ne ressemble pas à Ben Affleck, ou n’importe quel autre acteur, qu’adviendra-t-il ? Les parents auront-ils l’impression d’avoir été trompés ? Seront-ils déçus ? Iront-ils rendre leur fils à la banque de sperme ? Et lui, comment vivra-t-il le fait d’être aimé pour ce à quoi il ressemble et pas pour ce qu’il est. Evidemment, l’un n’empêche pas l’autre. Mais lorsque l’on fait ce choix de sperme, il faut s’attendre à tout… Les relations parents-enfants ne sont sûrement pas suffisamment complexes. Un coup marketing qui en dit surtout long sur l’aura de ces étoiles filantes.

Il y a quelques années, ce n’est pas une belle gueule que les parents ne pouvant avoir d’enfants naturellement cherchaient, c’était une tête bien pleine. L’exemple le plus significatif étant la banque de sperme de prix Nobel, d’artistes et d’hommes d’affaires créée par Robert Graham dans les années 1980 (et qui a inspiré le film Jumeaux d’Ivan Reitman, posant d’intéressantes questions sur l’eugénisme. Si, si…). Dans les faits, seuls trois (vieux) prix Nobel y ont participé, mais leur semence n’était pas suffisamment alerte pour aller plus loin que l’éprouvette. Intelligence versus beauté… L’éternel (et stupide) dilemme. Sinon, la société californienne rechercherait le sosie de George Clooney. Donc, si vous aimez  le café, n’hésitez pas à les contacter ! What else ?

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Pendant que le cinéma projette son feu d’artifice sur le macadam noir pétrole, un drame se joue. La fin d’un leurre. Que dis-je ? D’un mythe. Une légèreté. L’échange débute, autour d’un café et d’un croissant, par une question toute simple. « Il y a une école de musique à Brooklyn ? » On s’imagine tout de suite la ville, ses immeubles en briques, un peu décrépis… La musique étant souvent associée à la danse, une autre image se dessine rapidement. Un film en fait. Flashdance d’Adrian Lyne. Un classique (désopilant) des années 80, avec des coupes de cheveux ahurissantes, des tenues déconcertantes, mais une bande originale décoiffante (Maniac ou What a feeling, pour l’essentiel sur lesquelles on a toutes essayé, bien cachées dans nos chambres, d’agiter nos gambettes comme Alex) et des scènes de danse bluffantes. Le film qui a lancé Jennifer Beals.

On a tous en tête – mais si, n’ayez pas peur – cette scène finale où son personnage en met plein la vue à un jury d’abord ennuyé avant d’être emporté par le rythme de la soudeuse-danseuse. Du coup, deuxième question café-croissant : « ce n’est pas à Brooklyn qu’a été tourné ce film ? » L’antisèche universelle nous apprend en 0,3 s que non, c’est à Pittsburgh. Et en lisant un article consacré au 3e plus gros succès cinéma de l’année 1983 aux USA (moi, je m’en souviens plutôt comme de l’année de la victoire de Yannick Noah à Roland Garros, émue en direct…), je tombe dessus : Jennifer Beals était doublée pour  les scènes de danse. Premier choc ! Je croyais naïvement que c’était pour ses qualités de danseuse qu’elle avait été choisie… Deuxième choc : elle n’a pas été doublée par une mais par trois personnes : deux femmes (Marine Jahan, Sharon Shapiro), un homme (Crazy Legs, nom de scène a priori). Et dans cette fameuse scène finale au montage stroboscopique, quatre personnes sont en fait sur scène. La tête de Jennifer Beals, le corps de Marine Jahan, celui de Sharon Shapiro pour le saut de gymnaste et celui de Crazy Legs pour le passage de breakdance. Dans ce contexte, s’agit-il encore de cinéma ou de cuisine cinématographique ? Allez, pour parfaire le tableau, le nom de Marine Jahan n’était pas au générique. D’où la troisième question café-croissant : « Mais qu’a donc fait Jennifer Beals dans ce film ? » L’histoire ne dit pas si elle était aussi doublée quand son personnage faisait de la soudure. Elle portait un masque !

En revanche, ce qu’elle dit, c’est que la Paramount a proposé à David Cronenberg de réaliser ce film… Une proposition sûrement surréaliste pour celui qui vient de commettre le film d’horreur Scanners et qui, cette même année 1983, propose Videodrome et The Dead Zone. Alors, Flashdance dirigé par David Cronenberg, cela aurait donné quoi ? D’abord, Alex n’aurait pas été soudeuse, mais conceptrice de jeux vidéos très organiques. Chaque soir, une dangereuse corporation aurait pris le contrôle de son cerveau pour lui faire interpréter des danses mécaniques, accompagnée de dizaines d’hommes déguisés en mouche… A la fin, un membre du jury, sorti de plusieurs années de coma avec des pouvoirs divinatoires, lui aurait lâché qu’il était inutile qu’elle danse car elle allait rater la scène de breakdance. Alex, furieuse, quitterait les lieux en courant, grimpant dans sa voiture décapotable pour aller se planter dans un mur de béton, avant de s’envoyer en l’air avec son petit ami entièrement recouvert de tatouages et infiltré dans la mafia russe. Définitivement, cela n’aurait pas du tout été le même film. Et sinon, oui. Oui, il y a une école de musique à Brooklyn. On y enseigne aussi la danse d’ailleurs…

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J’ai croisé James Dean l’autre jour. En plein Montréal. Par un mardi après-midi très ensoleillé. Il était 15h23 précisément. Il était sur son vélo, à un coin de rue, vêtu comme à sa grande époque, entouré d’un halo de lumière poussiéreuse, et surtout aussi jeune que dans mes souvenirs de cinéphile. Peut-être avait-il un peu maigri. Lorsque le feu est passé au vert, il a continué son chemin, naturellement. Personne d’autre que moi ne semble l’avoir remarqué. Voilà, je m’auto-ajoute à la liste des illuminés persuadés d’avoir vu Elvis, Marilyn Monroe ou Michaël Jackson en vie, car ils n’arrivent pas, pour des raisons x ou y, à se faire à leur disparition. Là, pas de problème de ce côté là. C’est juste une illusion d’optique.

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Il faut l’admettre, lorsque nous allons au cinéma, notre premier geste à la fin du film est plutôt de rallumer rapidement notre téléphone portable – sait-on jamais, Lady Gaga nous veut peut-être absolument dans son prochain clip ! – que de lire les génériques… Pourtant, ces derniers, de véritables court-métrages pour certains… Ouverture d’une probable longue parenthèse, qui explique que la phrase précédente n’est pas finie : est-ce que cela existe d’ailleurs, un Festival de génériques où, comme son nom l’indique, ne seraient présentés que des génériques de films, avec des palmes etc. En fait, les prix seraient des Plumes… Le générique, n’est-ce pas ce qui permet à un film de prendre son envol ? Plumes d’or, plumes d’argent… Le meilleur récolterait la Plume d’Oie, car les oies sont sacrément voyageuses. Mais, dans le cas présent, il s’agit de générique de fin. Et, définitivement, leur objectif n’est pas d’être créatif, mais informatif. L’un n’empêche pas l’autre, évidemment, mais là, n’est pas la question.

Fin de la parenthèse et suite de la phrase interrompue. …pour certains, réservent parfois quelques surprises. C’est par exemple le cas de celui de L’arbre de Julie Bertuccelli. Tout se déroule tranquillement, comme un générique en somme. On y est plus ou moins attentif… Et puis, sans prévenir, la juxtaposition de trois mots attire le regard. Le générique étant malgré tout un élément assez court d’un film (puisqu’il n’est regardé que par 1% d’une salle), en général, le temps de remarquer quelque chose correspond aussi à celui où il disparaît de l’écran. On reste donc un peu sur notre fin… En l’occurrence, « casting de l’arbre ». On se doute que dans un film s’intitulant L’arbre, l’arbre en question est un personnage à part entière. Et quel personnage ! Cet arbre géant et tentaculaire est absolument magnifique et toute personne normalement constituée devrait tomber sous son charme, même si ce n’en est pas un (c’est un figuier de la baie de Moreton, endémique à l’Australie. En tout cas, dans ces proportions). Il est donc tout à fait logique que certaines recherches aient été faites pour le dénicher ! De là à être casteur d’arbres ! Une révélation ! Parcourir le monde pour trouver un arbre ! Cela me semble être une quête pleine de sagesse… Qui conduit à une nouvelle surprise : la star du film a ses racines bien ancrées à quelques kilomètres de Brisbane. Ville citée totalement par hasard dans le Et pourtant, elle tourne d’hier…

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Tout le monde s’accorde à dire qu’avoir des idées est facile, et que le vrai challenge, comme on dit dans certains milieux, est la phase postérieure : la réalisation de l’idée. Combien d’idées sont menées à terme ? Une infime proportion probablement, compte tenu des efforts qu’il faut consentir à faire pour que cela soit le cas, comparé au peu de temps qu’il faut à une idée pour naître et faire le trajet cerveau-bouche, ou tout simplement cerveau-cerveau…

Mais, est-ce le but d’une idée d’être concrétisée ? Ne pourrait-elle pas demeurer cette chose éthérée, ce concept hypothétique qui la rend si attrayante ? Et puis, une idée doit-elle être réaliste ? Par exemple, mon idée serait de fêter le prochain réveillon sur Mars. Est-ce une mauvaise idée, ou simplement, une idée irréalisable ? Et, dans ce cas, qu’est-ce qu’une bonne idée ? Une idée vraiment nouvelle ? Ce qui conduit à s’interroger sur ce qu’est le nouveau… Une idée qui se copie peut-être ? Par exemple, et là est mon idée initiale, hier, deux images sont venues heurter mon idée des idées et me rappeler que tout est relatif. La première, en lisant le synopsis du film « Les meilleurs amis du monde ». Exactement celui de la pièce de théâtre à succès « J’aime beaucoup ce que vous faites ! ». Je m’attends à voir la référence sur l’affiche, comme cela se fait des adaptations de livre. Rien. Sur le site officiel du film alors ? Rien non plus. Bon, en cherchant du côté des critiques, la référence à la pièce est relevée. Certains parlent d’inspiration (sans parfois citer le nom de l’inspirateur), d’autres, d’adaptation… En tout cas, pas de revendication trouvée facilement du réalisateur. Bref… Disons que c’est un exemple bancal car les regardants ne sont pas dupes. Quid des coussins galets ? Dans une boutique dédiée à la maison, mes yeux sont attirés par des coussins en forme de galets mais légèrement différents de ceux que j’avais dans mon disque dur, confectionnés par Stéphanie Marin il y a quelques années déjà. Effectivement, ce n’était pas les siens. Mais une pâle copie de ses coussins, eux-mêmes des copies de la réalité. Moralité, avoir une idée est une chose, la réaliser en est une autre, et non des moindres, mais ça n’est finalement pas suffisant ! Encore faut-il la faire exister auprès des autres et surtout, qu’ils la reconnaissent comme « l’originale » !

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