Il n’y a rien de plus banal que de regarder par la fenêtre. De loin, tout semble absolument normal et simple. Il y a un intérieur, et de l’autre côté, un extérieur. Mais, au fur et à mesure que l’on se rapproche, l’étrange apparaît. L’extérieur paraît lui-même habité d’un intérieur protéiforme et tourmenté. Un intérieur qui se débat dans un volume confiné comme un fou dans une cellule. Une magnifique singularité prend alors le relais, générant une nouvelle perception d’une même réalité. Laquelle faut-il suivre ?
Etrangement, cet arbre caduque, somme toute assez banal, a été choisi par cette horde de sombres volatiles comme quartier général. Les piafs de la même compagnie en décollent et y atterrissent par vagues successives comme à Roissy un jour de grand départ. Cette concentration, irrationnelle pour un humain n’entendant rien aux choses aviaires, serait d’ailleurs presque inquiétante. Un effet inconscient des salles obscures sûrement ! Des images de Tippi Hedren effrayée, se protégeant bon an mal an des attaques inexpliquées d’oiseaux hitchcockiens, viennent en effet rapidement se superposer à cette vision qui pourrait passer pour bucolique si le ciel était bleu, la saison, estivale et si le cinéma n’existait pas. Mais les dés sont pipés : observer ces oiseaux renvoie instantanément au film qui, à son tour, impose, totalement consciemment cette fois-ci, un traitement de l’image photographique qui soit en adéquation avec son ambiance. La désaturation des couleurs est choisie pour accroître le sentiment de malaise, et par conséquent, la référence symbolique au thriller. Ainsi, cette photo ne peut-elle plus être autre chose que l’écho d’une image pré-existante et collective.
Inquiétante étrangeté… C’est ainsi que se révèle cette bâtisse cossue aux couleurs perdues, fièrement postée sur le rivage et se découpant parfaitement dans un ciel sans nuage. Les arbres caduques et les reflets distordus ne font que parfaire la ténébreuse ambiance. Quels secrets couve cette demeure ? Un univers où la vie s’est arrêtée, stationnée à jamais dans le passé, en noir et blanc, alors que tout continue de bouger autour ?
Tout comme l’on joue avec les mots et leurs sens créant ainsi différentes interprétations à une même phrase, un même paragraphe…, on peut jouer avec les images et en faire émerger plusieurs réalités et donc, autant de sentiments. C’est à la fois de la magie et de l’usurpation (l’une n’étant pas forcément éloignée de l’autre)… Mais la photographie n’a-t-elle pas pour fin possible une re-création du réel ? Et, n’est-ce pas là sa conséquence la plus excitante ?
En pratique, toutes les photos figurant sur ce site sont en vente. N'hésitez pas à me contacter pour plus de renseignements !
Un tour du Soleil en duos : 6e année en cours
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